Le premier intervenant, l’ancien Ministre Assane Seck a remercié le Président Wade pour avoir pris sur son temps afin de recevoir les cadres casamançais.
Mme Vivienne Badiane, la fille de feu Emile Badiane a, elle, mis l(accent sur le manque d’infrastructures de la région qui ne faisait qu’accentuer son enclavement. D’où la nécessité d’un second bateau et pourquoi pas d’un avion à prix abordable.
Le représentant des jeunes, lui, a insisté sur la disparition de nombreux jeunes cadres dans la tragédie du Joola avant de déplorer que l’université de Ziguinchor ne soit pas encore entièrement dotée des équipements nécessaires à son bon fonctionnement
Le président du collectif des cadres casamançais,M.Atépa, lui, n’a pas mis de gants pour fustiger l’attitude de l’Administration dans le règlement du dossier :
« Les accords de cessez le feu signés par le passé, n’ont pas permis le retour définitif de la paix. La signature de l’Accord Général de paix le 30 décembre 2004 à Ziguinchor a été saluée par tous les sénégalais et a fait naître beaucoup d’espoirs auprès des populations casamançaises en particulier. Nous ne pouvons que vous en être reconnaissants.
Malheureusement depuis la cérémonie d’ouverture officielle des négociations le 1er février 2005, à Foundiougne, il y a de cela plus de quatre ans, aucun acte significatif ne nous semble avoir été posé dans le sens de la mise en œuvre de l’Accord de paix. De sorte que la Casamance s’est trouvée dans une situation de ni guerre ni paix. Les différentes actions entreprises par vos administrations et celles des divers acteurs de la société civile casamançaise et nationale ont permis à la Casamance de connaître une relative accalmie pendant quelques années. La situation aujourd’hui nécessite que les cadres casamançais vous fassent part des résultats de leur réflexion sur cette crise du Sénégal en Casamance.
D’abord, nous restons convaincus, comme vous d’ailleurs, que le règlement de la crise en Casamance passe par le retour au dialogue et à la concertation entre les acteurs directs et l’implication de la société civile sur des bases saines et constructives. C’est la raison pour laquelle nous pensons que quels que soient les mérites de la formule « Monsieur Casamance », celle-ci a atteint ses limites puisqu’elle a plus contribué à créer de profonds antagonismes entre les différentes parties prenantes au conflit.
Aussi, Monsieur le Président de la République, les cadres de la Casamance souhaitent que la mission de conduire les véritables négociations soit confiée au Gouvernement de la République en l’occurrence à Monsieur le Ministre de l’Intérieur qui pourrait s’appuyer sur toutes les administrations, les secteurs de la vie sociale, les personnalités et les organisations susceptibles d’apporter un concours. De plus, en tant qu’autorité politique, il aura certainement plus à cœur d’axer son approche sur la recherche de solutions politiques. Sans oublier qu’il est le signataire de l’Accord de paix pour la
République du Sénégal.
Ensuite, la reprise du dialogue et de la concertation devra aboutir à des retrouvailles autour de la table de négociation. C’est dans cette perspective que nous nous faisons un grand plaisir et l’honneur de soumettre à votre haute appréciation, Monsieur le Président de la République, notre modeste contribution de sortie de crise sous la forme d’un projet intitulé « Paix définitive en Casamance ».
Ce projet est initié par un des nôtres ayant une expérience avérée en matière de règlement des conflits. Il a pour fondement l’Accord Général de Paix et le Protocole d’Accord de 2004 liant le Gouvernement de la République du Sénégal et le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) qui est dans de bonnes dispositions pour engager le dialogue et les négociations.
Pour l’essentiel, il comprend trois composantes sous forme de programme de Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion. Il s’agira, à terme d’arriver à un désarmement effectif des combattants et de leur apporter toute l’assistance nécessaire telle que prévue par l’Accord général et le Protocole d’Accord.
La démobilisation devra conduire à un changement de statut du combattant d’un groupe armé à l’état de civil (à partir d’un choix librement consenti)
La réinsertion implique l’identification d’activités génératrices de revenus dans différents domaines, la sensibilisation et la formation des candidats.
Ce programme, bien sûr, ne peut être appliqué que si l’accord de paix entre effectivement en vigueur.
Excellence Monsieur le Président de la République, les cadres de la Casamance se sont interrogés sur le rôle que doivent jouer les pays voisins que sont la Gambie et la Guinée Bissau. Nous pensons que nos rapports devraient être basés sur le bon voisinage et une coopération poussée dans tous les domaines, par réalisme et par contingence historique et géographique.
Une démarche diplomatique spéciale et peut être aussi citoyenne doit à notre avis être envisagée dans le but de les amener à contribuer à la recherche de règlement de la crise tout en confirmant leur rôle de « parties garantes ».
Excellence Monsieur le Président de la République, dans sa déclaration lors de l’audience que vous avez accordée à une délégation du MFDC le 04 mai 2003, l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, paix à son âme, vous demandait entre autres « d’accorder l’amnistie à tous les combattants afin qu’ils ne soient pas poursuivis pour s’être enrôlés dans la lutte armée ». Dans votre réponse, vous affirmiez que « le Gouvernement va demander à l’Assemblée nationale de voter une loi d’amnistie. » Le 06 juillet 2004, la loi portant loi d’amnistie est votée par l’Assemblée nationale. Cet acte témoigne, s’il en est besoin, votre volonté d’effacer toutes les traces de la guerre en Casamance, de préparer les retrouvailles dans la paix et la concorde et de raffermir le processus de réconciliation nationale. Il reste cependant que dans la perspective d’une reprise du dialogue et des négociations, les combattants du MFDC se trouvant encore dans le maquis s’interrogent sur la portée de la loi d’amnistie. Dans ces conditions, il nous semble qu’une déclaration officielle expresse en direction des principaux responsables de l’aile combattante serait de nature à les rassurer pour participer sereinement et en toute confiance aux activités que commande le processus de paix.
Excellence Monsieur le Président de la République, voilà ce que nous voulions vous dire à l’occasion de cette audience solennelle en toute simplicité, en toute franchise aussi. »
Très attentif à toutes ces déclarations, le Président Wade a renouvelé sa détermination à trouver une issue heureuse à la crise casamançaise, indiquant qu’il avait bien pensé, le moment venu, associer les cadres casamançais.I l a ensuite confirmé l’amnistie pour les combattants du MFDC qui déposeront les armes. De même que leur réinsertion dans un corps paramilitaire que l’on pourrait par exemple appeler « les soldats du développement. Le président s’ent enfin engagé à financer tout projet viable proposé par les cadres de Casamance
Source: Rewmi
Mme Vivienne Badiane, la fille de feu Emile Badiane a, elle, mis l(accent sur le manque d’infrastructures de la région qui ne faisait qu’accentuer son enclavement. D’où la nécessité d’un second bateau et pourquoi pas d’un avion à prix abordable.
Le représentant des jeunes, lui, a insisté sur la disparition de nombreux jeunes cadres dans la tragédie du Joola avant de déplorer que l’université de Ziguinchor ne soit pas encore entièrement dotée des équipements nécessaires à son bon fonctionnement
Le président du collectif des cadres casamançais,M.Atépa, lui, n’a pas mis de gants pour fustiger l’attitude de l’Administration dans le règlement du dossier :
« Les accords de cessez le feu signés par le passé, n’ont pas permis le retour définitif de la paix. La signature de l’Accord Général de paix le 30 décembre 2004 à Ziguinchor a été saluée par tous les sénégalais et a fait naître beaucoup d’espoirs auprès des populations casamançaises en particulier. Nous ne pouvons que vous en être reconnaissants.
Malheureusement depuis la cérémonie d’ouverture officielle des négociations le 1er février 2005, à Foundiougne, il y a de cela plus de quatre ans, aucun acte significatif ne nous semble avoir été posé dans le sens de la mise en œuvre de l’Accord de paix. De sorte que la Casamance s’est trouvée dans une situation de ni guerre ni paix. Les différentes actions entreprises par vos administrations et celles des divers acteurs de la société civile casamançaise et nationale ont permis à la Casamance de connaître une relative accalmie pendant quelques années. La situation aujourd’hui nécessite que les cadres casamançais vous fassent part des résultats de leur réflexion sur cette crise du Sénégal en Casamance.
D’abord, nous restons convaincus, comme vous d’ailleurs, que le règlement de la crise en Casamance passe par le retour au dialogue et à la concertation entre les acteurs directs et l’implication de la société civile sur des bases saines et constructives. C’est la raison pour laquelle nous pensons que quels que soient les mérites de la formule « Monsieur Casamance », celle-ci a atteint ses limites puisqu’elle a plus contribué à créer de profonds antagonismes entre les différentes parties prenantes au conflit.
Aussi, Monsieur le Président de la République, les cadres de la Casamance souhaitent que la mission de conduire les véritables négociations soit confiée au Gouvernement de la République en l’occurrence à Monsieur le Ministre de l’Intérieur qui pourrait s’appuyer sur toutes les administrations, les secteurs de la vie sociale, les personnalités et les organisations susceptibles d’apporter un concours. De plus, en tant qu’autorité politique, il aura certainement plus à cœur d’axer son approche sur la recherche de solutions politiques. Sans oublier qu’il est le signataire de l’Accord de paix pour la
République du Sénégal.
Ensuite, la reprise du dialogue et de la concertation devra aboutir à des retrouvailles autour de la table de négociation. C’est dans cette perspective que nous nous faisons un grand plaisir et l’honneur de soumettre à votre haute appréciation, Monsieur le Président de la République, notre modeste contribution de sortie de crise sous la forme d’un projet intitulé « Paix définitive en Casamance ».
Ce projet est initié par un des nôtres ayant une expérience avérée en matière de règlement des conflits. Il a pour fondement l’Accord Général de Paix et le Protocole d’Accord de 2004 liant le Gouvernement de la République du Sénégal et le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) qui est dans de bonnes dispositions pour engager le dialogue et les négociations.
Pour l’essentiel, il comprend trois composantes sous forme de programme de Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion. Il s’agira, à terme d’arriver à un désarmement effectif des combattants et de leur apporter toute l’assistance nécessaire telle que prévue par l’Accord général et le Protocole d’Accord.
La démobilisation devra conduire à un changement de statut du combattant d’un groupe armé à l’état de civil (à partir d’un choix librement consenti)
La réinsertion implique l’identification d’activités génératrices de revenus dans différents domaines, la sensibilisation et la formation des candidats.
Ce programme, bien sûr, ne peut être appliqué que si l’accord de paix entre effectivement en vigueur.
Excellence Monsieur le Président de la République, les cadres de la Casamance se sont interrogés sur le rôle que doivent jouer les pays voisins que sont la Gambie et la Guinée Bissau. Nous pensons que nos rapports devraient être basés sur le bon voisinage et une coopération poussée dans tous les domaines, par réalisme et par contingence historique et géographique.
Une démarche diplomatique spéciale et peut être aussi citoyenne doit à notre avis être envisagée dans le but de les amener à contribuer à la recherche de règlement de la crise tout en confirmant leur rôle de « parties garantes ».
Excellence Monsieur le Président de la République, dans sa déclaration lors de l’audience que vous avez accordée à une délégation du MFDC le 04 mai 2003, l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, paix à son âme, vous demandait entre autres « d’accorder l’amnistie à tous les combattants afin qu’ils ne soient pas poursuivis pour s’être enrôlés dans la lutte armée ». Dans votre réponse, vous affirmiez que « le Gouvernement va demander à l’Assemblée nationale de voter une loi d’amnistie. » Le 06 juillet 2004, la loi portant loi d’amnistie est votée par l’Assemblée nationale. Cet acte témoigne, s’il en est besoin, votre volonté d’effacer toutes les traces de la guerre en Casamance, de préparer les retrouvailles dans la paix et la concorde et de raffermir le processus de réconciliation nationale. Il reste cependant que dans la perspective d’une reprise du dialogue et des négociations, les combattants du MFDC se trouvant encore dans le maquis s’interrogent sur la portée de la loi d’amnistie. Dans ces conditions, il nous semble qu’une déclaration officielle expresse en direction des principaux responsables de l’aile combattante serait de nature à les rassurer pour participer sereinement et en toute confiance aux activités que commande le processus de paix.
Excellence Monsieur le Président de la République, voilà ce que nous voulions vous dire à l’occasion de cette audience solennelle en toute simplicité, en toute franchise aussi. »
Très attentif à toutes ces déclarations, le Président Wade a renouvelé sa détermination à trouver une issue heureuse à la crise casamançaise, indiquant qu’il avait bien pensé, le moment venu, associer les cadres casamançais.I l a ensuite confirmé l’amnistie pour les combattants du MFDC qui déposeront les armes. De même que leur réinsertion dans un corps paramilitaire que l’on pourrait par exemple appeler « les soldats du développement. Le président s’ent enfin engagé à financer tout projet viable proposé par les cadres de Casamance
Source: Rewmi
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