Pour mener à bien leurs entreprises, ils avaient un impérieux besoin de main d'oeuvre. Sont nées les masses laborieuses, ouvrières puis prolétaires. Si leur destin demeurait sombre, au moins étaient-ils indispensables à l'évolution des sociétés.
Aujourd'hui, plus personne ne parle de ces masses populaires qu'il n'est plus utile de formater aux moules de l'industrie. On nous agite plutôt invariablement, en même temps que la fin du travail salarié lié à la production, l'accroissement inéluctable de la population mondiale. Sur les vieux continents, nous ne sommes même plus des consommateurs performants: les entreprises de biens de consommation préféreront bientôt ceux, plus neufs, des pays en voie de développement.
Ici, nos horizons sont bouchés et l'on nous présente comme la norme, à travers les émissions de téléréalité, des midinettes à la vie remplie d'admiration pour telle star de la chanson à qui l'idée de chanter ne vient même pas, transies qu'elles sont d'admiration.
Les connaissances acquises par mon père, qui a payé de ses études la santé de ma grand-mère parce que la sécu n'existait pas encore, étaient équivalentes à celles que j'avais pu accumuler avant l'entrée à l'université. J'en déduis que l'enseignement qu'il a reçu était meilleur que le mien et qu'en tout cas, la promotion sociale et la modernité faisaient partie des valeurs qu'il défendait.
En voyant nos compatriotes dans les émissions de téléréalité, je ne peux pas m'empêcher de songer qu'ils sont victimes, non pas de leurs incapacités à jouer leur rôle dans la société, mais bien plutôt des capacités (à le faire) qu'on ne leur a pas données, qu'on n'a pas suscitées chez eux.
La plus importante des associations de parents d'élèves est satisfaite de la réforme des collèges présentée par Najat Vallaud Belkacem. La ministre a vraisemblablement fait tout ce qu'elle a pu. Qui dessine pourtant, devant les parents d'élèves, devant les élèves eux-mêmes, le monde de demain et les savoirs qui seront indispensables? Je ne vois rien de cela. Je vois au contraire que nous fabriquons des inutiles au monde comme il en existait tant au Moyen-Age, qu'on ne fait pas confiance aux parents pour bâtir le futur de leurs enfants. On part du principe qu'ils sont réactionnaires et que le futur se résume à la pollution de la planète qu'il faut absolument essayer de juguler, si ce n'est pas trop tard. A croire que les lendemains qui chantent ne sont pas du XXIème siècle.
La réforme des collèges et de toutes les écoles ne peut avoir de sens que si elle nous permet aujourd'hui de façonner les citoyens de demain. A cet égard, on ne nous présente, semble-t-il, que de réformettes qui ne vont pas changer grand-chose. La faute à qui? Certainement pas à ceux à qui on n'aura pas dit de quoi demain sera fait, limitant leurs horizons à des savoirs dits fondamentaux et passant pour perpétuels alors qu'ils déjà presque obsolètes.
Aujourd'hui, plus personne ne parle de ces masses populaires qu'il n'est plus utile de formater aux moules de l'industrie. On nous agite plutôt invariablement, en même temps que la fin du travail salarié lié à la production, l'accroissement inéluctable de la population mondiale. Sur les vieux continents, nous ne sommes même plus des consommateurs performants: les entreprises de biens de consommation préféreront bientôt ceux, plus neufs, des pays en voie de développement.
Ici, nos horizons sont bouchés et l'on nous présente comme la norme, à travers les émissions de téléréalité, des midinettes à la vie remplie d'admiration pour telle star de la chanson à qui l'idée de chanter ne vient même pas, transies qu'elles sont d'admiration.
Les connaissances acquises par mon père, qui a payé de ses études la santé de ma grand-mère parce que la sécu n'existait pas encore, étaient équivalentes à celles que j'avais pu accumuler avant l'entrée à l'université. J'en déduis que l'enseignement qu'il a reçu était meilleur que le mien et qu'en tout cas, la promotion sociale et la modernité faisaient partie des valeurs qu'il défendait.
En voyant nos compatriotes dans les émissions de téléréalité, je ne peux pas m'empêcher de songer qu'ils sont victimes, non pas de leurs incapacités à jouer leur rôle dans la société, mais bien plutôt des capacités (à le faire) qu'on ne leur a pas données, qu'on n'a pas suscitées chez eux.
La plus importante des associations de parents d'élèves est satisfaite de la réforme des collèges présentée par Najat Vallaud Belkacem. La ministre a vraisemblablement fait tout ce qu'elle a pu. Qui dessine pourtant, devant les parents d'élèves, devant les élèves eux-mêmes, le monde de demain et les savoirs qui seront indispensables? Je ne vois rien de cela. Je vois au contraire que nous fabriquons des inutiles au monde comme il en existait tant au Moyen-Age, qu'on ne fait pas confiance aux parents pour bâtir le futur de leurs enfants. On part du principe qu'ils sont réactionnaires et que le futur se résume à la pollution de la planète qu'il faut absolument essayer de juguler, si ce n'est pas trop tard. A croire que les lendemains qui chantent ne sont pas du XXIème siècle.
La réforme des collèges et de toutes les écoles ne peut avoir de sens que si elle nous permet aujourd'hui de façonner les citoyens de demain. A cet égard, on ne nous présente, semble-t-il, que de réformettes qui ne vont pas changer grand-chose. La faute à qui? Certainement pas à ceux à qui on n'aura pas dit de quoi demain sera fait, limitant leurs horizons à des savoirs dits fondamentaux et passant pour perpétuels alors qu'ils déjà presque obsolètes.
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