Kerviel rappelle que dans une salle de marchés 'tout se voit, tout s'entend'
'Sur un desk de trading, on est tous à 50 cm les uns des autres, tout se voit tout s'entend', a poursuivi le jeune homme de 33 ans, alors que le tribunal se penchait sur sa personnalité. Il répondait alors à un avocat de petits actionnaires, partie civile au procès. Auparavant, il avait affirmé que 'les encouragements journaliers de [ses] supérieurs' l'avaient incité à continuer, répétant qu'ils étaient au courant de ses prises de position dès lors qu'elles rapportaient de l'argent. Poursuivi pour abus de confiance, faux et usage de faux et introduction frauduleuse de données dans un système informatique, M. Kerviel encourt cinq ans de prison, 375 000 euros d'amende et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts que lui réclame la Société générale. 'UN PION QU'ON A UTILISÉ' Son avocat, Me Olivier Metzner, a ensuite posé quelques questions de fond à son client, qui a répété qu'il était 'impossible' que les cinq chefs qui se trouvaient à proximité des traders aient pu ignorer ce qu'il faisait. A l'appui, Me Metzner a fait transmettre sur un grand écran dressé dans le tribunal un plan de la salle dans laquelle travaillait Jérôme Kerviel. Me Metzner a également déclaré être en mesure de produire des documents montrant selon lui que les agissements de M. Kerviel ne pouvaient être ignorés de la banque, notamment une banque de données où sont enregistrés tous les ordres. 'Ce n'est pas un homme qui est responsable de cela mais un système.(lemonde)
Le procès Kerviel s'ouvre sur la personnalité du trader
"Aujourd'hui nous jugeons un homme. Encore faut-il savoir qui vous êtes", lui a lancé le président Dominique Pauthe qui venait d'évoquer les activités du trader au sein de la banque et les produits sur lesquels le trader prenait des positions financières : "futures", "warrant" (qu'il prononce varan)... Une explication qui fait un peu sourire Jérôme Kerviel, visage fermé et mâchoire serrée depuis l'ouverture du procès à 13h30. Costume bleu sombre, cravate rose pâle sur chemise blanche, Jérôme Kerviel a résumé ses différentes activités au sein de la banque française qu'il a intégré en 2000. Stagiaire, middle office puis desk Delta One, dernier poste avant sa chute en janvier 2008. Le président Pauthe lui rappelle qu'un de ses supérieurs, peu de temps après son arrivée à la banque, l'avait mis en garde contre "la surchauffe". A la barre, d'un voix mal amplifiée par le micro, il explique que le métier de trader est "dur physiquement" qu'il ne prenait presque jamais de vacances. "Je passais la plupart de mon temps à la banque". Il y arrivait à 7 heures du matin et en repartait à 22 heures. Une "vie étriquée", lui fait remarquer le président. Kerviel acquiesce, relève que son salaire net était de 48.000 euros en 2007 avec un bonus de 60.000 euros. Qu'il avait réclamé 700.000 euros l'année suivante, la banque transigeant à 300.000 mais qui ne seront jamais versés après l'éclatement de l'affaire. A l'issue de la suspension d'audience, c'est son avocat, Me Olivier Metzner, qui permet au tribunal de commencer à cerner la personnalité de son client en posant quelques questions. Est-il un génie? -"Absolument pas", répond l'ancien trader. Est-il un homme normal? "Plutôt dans la moyenne basse de la salle des marchés", rétorque-t-il. A une autre question de l'avocat sur ses opérations, Kerviel lâche : "A certains moments, mes supérieurs m'encourageaient à prendre certaines positions". L'un des arguments de la défense est que la banque française ne pouvait ignorer les prises de risques de son trader. La représentante de la Société Générale au procès, Claire Dumas, à l'époque responsable des opérations à risques, assure du contraire. Le 18 janvier 2008, explique-t-elle, elle est informée d'un "gros problème avec un trader". Aussitôt est mise en place une "task force", baptisée "Kfer", de 40 personnes pour rechercher des fraudes parmi des centaines de millions d'opérations. Seulement cinq personnes, selon Claire Dumas, savent qu'elles doivent cibler celles de Kerviel. Dès le samedi 19 janvier, Kerviel, rappelé à la banque par ses supérieurs, y est interrogé sur ses opérations. Pendant 48 heures, il reste muet sur ses positions fictives, dit-elle. "C'était comme une savonnette, nous étions dans l'incapacité d'attraper une vérité". Ce n'est qu'au bout de 48 heures que sera découvert une prise de position à risque à hauteur de quelque 50 milliards. L'ancien trader, âgé aujourd'hui de 33 ans, est jugé pour "abus de confiance", "faux et usage de faux" et "introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données informatiques". Il encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. Il lui est reproché d'avoir spéculé sur les marchés européens en dépassant les limites financières assignées par la banque et en masquant ses positions par des fausses opérations. La Société générale a toujours déclaré avoir découvert le 18 janvier l'ampleur de ces positions à risques puis de les avoir débouclé quelques jours plus tard avant d'annoncer les pertes aux marchés financiers. L'ancien président de la Société Générale Daniel Bouton, cité comme témoin par une partie civile, a refusé de venir. Le tribunal décidera, au gré du procès, si son audition est nécessaire. Le trader et son avocat, Me Olivier Metzner, sont arrivés peu avant 13h25 au Palais de Justice de Paris, où ils ont été assaillis par de nombreux photographes et cameramen.(AP)
'Sur un desk de trading, on est tous à 50 cm les uns des autres, tout se voit tout s'entend', a poursuivi le jeune homme de 33 ans, alors que le tribunal se penchait sur sa personnalité. Il répondait alors à un avocat de petits actionnaires, partie civile au procès. Auparavant, il avait affirmé que 'les encouragements journaliers de [ses] supérieurs' l'avaient incité à continuer, répétant qu'ils étaient au courant de ses prises de position dès lors qu'elles rapportaient de l'argent. Poursuivi pour abus de confiance, faux et usage de faux et introduction frauduleuse de données dans un système informatique, M. Kerviel encourt cinq ans de prison, 375 000 euros d'amende et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts que lui réclame la Société générale. 'UN PION QU'ON A UTILISÉ' Son avocat, Me Olivier Metzner, a ensuite posé quelques questions de fond à son client, qui a répété qu'il était 'impossible' que les cinq chefs qui se trouvaient à proximité des traders aient pu ignorer ce qu'il faisait. A l'appui, Me Metzner a fait transmettre sur un grand écran dressé dans le tribunal un plan de la salle dans laquelle travaillait Jérôme Kerviel. Me Metzner a également déclaré être en mesure de produire des documents montrant selon lui que les agissements de M. Kerviel ne pouvaient être ignorés de la banque, notamment une banque de données où sont enregistrés tous les ordres. 'Ce n'est pas un homme qui est responsable de cela mais un système.(lemonde)
Le procès Kerviel s'ouvre sur la personnalité du trader
"Aujourd'hui nous jugeons un homme. Encore faut-il savoir qui vous êtes", lui a lancé le président Dominique Pauthe qui venait d'évoquer les activités du trader au sein de la banque et les produits sur lesquels le trader prenait des positions financières : "futures", "warrant" (qu'il prononce varan)... Une explication qui fait un peu sourire Jérôme Kerviel, visage fermé et mâchoire serrée depuis l'ouverture du procès à 13h30. Costume bleu sombre, cravate rose pâle sur chemise blanche, Jérôme Kerviel a résumé ses différentes activités au sein de la banque française qu'il a intégré en 2000. Stagiaire, middle office puis desk Delta One, dernier poste avant sa chute en janvier 2008. Le président Pauthe lui rappelle qu'un de ses supérieurs, peu de temps après son arrivée à la banque, l'avait mis en garde contre "la surchauffe". A la barre, d'un voix mal amplifiée par le micro, il explique que le métier de trader est "dur physiquement" qu'il ne prenait presque jamais de vacances. "Je passais la plupart de mon temps à la banque". Il y arrivait à 7 heures du matin et en repartait à 22 heures. Une "vie étriquée", lui fait remarquer le président. Kerviel acquiesce, relève que son salaire net était de 48.000 euros en 2007 avec un bonus de 60.000 euros. Qu'il avait réclamé 700.000 euros l'année suivante, la banque transigeant à 300.000 mais qui ne seront jamais versés après l'éclatement de l'affaire. A l'issue de la suspension d'audience, c'est son avocat, Me Olivier Metzner, qui permet au tribunal de commencer à cerner la personnalité de son client en posant quelques questions. Est-il un génie? -"Absolument pas", répond l'ancien trader. Est-il un homme normal? "Plutôt dans la moyenne basse de la salle des marchés", rétorque-t-il. A une autre question de l'avocat sur ses opérations, Kerviel lâche : "A certains moments, mes supérieurs m'encourageaient à prendre certaines positions". L'un des arguments de la défense est que la banque française ne pouvait ignorer les prises de risques de son trader. La représentante de la Société Générale au procès, Claire Dumas, à l'époque responsable des opérations à risques, assure du contraire. Le 18 janvier 2008, explique-t-elle, elle est informée d'un "gros problème avec un trader". Aussitôt est mise en place une "task force", baptisée "Kfer", de 40 personnes pour rechercher des fraudes parmi des centaines de millions d'opérations. Seulement cinq personnes, selon Claire Dumas, savent qu'elles doivent cibler celles de Kerviel. Dès le samedi 19 janvier, Kerviel, rappelé à la banque par ses supérieurs, y est interrogé sur ses opérations. Pendant 48 heures, il reste muet sur ses positions fictives, dit-elle. "C'était comme une savonnette, nous étions dans l'incapacité d'attraper une vérité". Ce n'est qu'au bout de 48 heures que sera découvert une prise de position à risque à hauteur de quelque 50 milliards. L'ancien trader, âgé aujourd'hui de 33 ans, est jugé pour "abus de confiance", "faux et usage de faux" et "introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données informatiques". Il encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. Il lui est reproché d'avoir spéculé sur les marchés européens en dépassant les limites financières assignées par la banque et en masquant ses positions par des fausses opérations. La Société générale a toujours déclaré avoir découvert le 18 janvier l'ampleur de ces positions à risques puis de les avoir débouclé quelques jours plus tard avant d'annoncer les pertes aux marchés financiers. L'ancien président de la Société Générale Daniel Bouton, cité comme témoin par une partie civile, a refusé de venir. Le tribunal décidera, au gré du procès, si son audition est nécessaire. Le trader et son avocat, Me Olivier Metzner, sont arrivés peu avant 13h25 au Palais de Justice de Paris, où ils ont été assaillis par de nombreux photographes et cameramen.(AP)
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