La semaine dernière, le ministre français de la Pêche a obtenu la levée du blocus des ports de Dunkerque, Calais et Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) en promettant d'ici au 30 juin une enveloppe de 4 millions d'euros pour indemniser les chalutiers obligés de rester à quai en raison des quotas sur le cabillaud et la sole en Manche et mer du Nord.
Michel Barnier participera ces jeudi et vendredi au conseil des ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche à Luxembourg, qui examinera le rapport publié mercredi.
La Commission européenne a cependant réaffirmé dès la semaine dernière qu'il n'était pas question de toucher aux quotas. Ces quotas, qui représentent l'un des piliers essentiels de la politique européenne de la pêche depuis des dizaines d'années, n'ont toujours pas permis la reconstitution des stocks de poissons, note la Commission dans un rapport publié mercredi, mais c'est trop souvent parce que des intérêts électoraux l'emportent sur les données scientifiques.
"Les limites doivent être fixées en fonction des recommandations scientifiques et ne pas dépendre de tractations politiques parce que, sans poisson, il n'y aura pas de pêche", souligne Uta Bellion, directrice du Programme marin européen de la fondation Pew Environment Group.
Selon la Commission, 88% des stocks halieutiques sont surexploités, contre 25% en moyenne au niveau mondial, et près d'un tiers des stocks manquent de reproducteurs pour se reproduire au rythme normal. En mer du Nord, 93% du cabillaud est pris avant de pouvoir frayer. Et cependant, note l'exécutif des Vingt-Sept, "dans bon nombre de pêcheries, nous continuons à pêcher deux ou trois fois plus que ce que les stocks halieutiques peuvent supporter", du fait principalement de la surcapacité de la flotte. Résultat: les stocks et les pêcheurs s'appauvrissent.
"Les flottes peuvent pêcher bien plus qu'on ne peut prélever sans mettre en danger la productivité future des stocks. Ce déséquilibre est à la racine de tous les problèmes", insiste Bruxelles, qui met aussi en cause les subventions gouvernementales à l'industrie, qui incitent en outre à la surpêche. "Les citoyens européens paient presque deux fois pour leur poisson: une fois au magasin et une fois de plus avec les impôts", ajoute-t-on.
Une nouvelle réduction de la flotte européenne, aujourd'hui forte d'environ 90.000 bateaux, frapperait de plein fouet les grands pays pêcheurs comme l'Espagne (11.350 bateaux mais le plus fort tonnage cumulé), l'Italie (13.700), la France (8.000), la Grèce (17.350) et la Grande-Bretagne.
Pour Greenpeace, la situation est simple: "Il faut réduire la flotte de pêche européenne de moitié, pêcher moins et protéger 40% des eaux européennes par des réserves marines", estime la directrice de la politique, Saskia Richartz.
Les propositions de la Commission européenne vont désormais être examinées par l'industrie, les organisations environnementales et les scientifiques avant d'être débattues par les pays membres de l'UE, qui pourraient avoir besoin de plusieurs années pour trancher.
Source: Yahoo News
Michel Barnier participera ces jeudi et vendredi au conseil des ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche à Luxembourg, qui examinera le rapport publié mercredi.
La Commission européenne a cependant réaffirmé dès la semaine dernière qu'il n'était pas question de toucher aux quotas. Ces quotas, qui représentent l'un des piliers essentiels de la politique européenne de la pêche depuis des dizaines d'années, n'ont toujours pas permis la reconstitution des stocks de poissons, note la Commission dans un rapport publié mercredi, mais c'est trop souvent parce que des intérêts électoraux l'emportent sur les données scientifiques.
"Les limites doivent être fixées en fonction des recommandations scientifiques et ne pas dépendre de tractations politiques parce que, sans poisson, il n'y aura pas de pêche", souligne Uta Bellion, directrice du Programme marin européen de la fondation Pew Environment Group.
Selon la Commission, 88% des stocks halieutiques sont surexploités, contre 25% en moyenne au niveau mondial, et près d'un tiers des stocks manquent de reproducteurs pour se reproduire au rythme normal. En mer du Nord, 93% du cabillaud est pris avant de pouvoir frayer. Et cependant, note l'exécutif des Vingt-Sept, "dans bon nombre de pêcheries, nous continuons à pêcher deux ou trois fois plus que ce que les stocks halieutiques peuvent supporter", du fait principalement de la surcapacité de la flotte. Résultat: les stocks et les pêcheurs s'appauvrissent.
"Les flottes peuvent pêcher bien plus qu'on ne peut prélever sans mettre en danger la productivité future des stocks. Ce déséquilibre est à la racine de tous les problèmes", insiste Bruxelles, qui met aussi en cause les subventions gouvernementales à l'industrie, qui incitent en outre à la surpêche. "Les citoyens européens paient presque deux fois pour leur poisson: une fois au magasin et une fois de plus avec les impôts", ajoute-t-on.
Une nouvelle réduction de la flotte européenne, aujourd'hui forte d'environ 90.000 bateaux, frapperait de plein fouet les grands pays pêcheurs comme l'Espagne (11.350 bateaux mais le plus fort tonnage cumulé), l'Italie (13.700), la France (8.000), la Grèce (17.350) et la Grande-Bretagne.
Pour Greenpeace, la situation est simple: "Il faut réduire la flotte de pêche européenne de moitié, pêcher moins et protéger 40% des eaux européennes par des réserves marines", estime la directrice de la politique, Saskia Richartz.
Les propositions de la Commission européenne vont désormais être examinées par l'industrie, les organisations environnementales et les scientifiques avant d'être débattues par les pays membres de l'UE, qui pourraient avoir besoin de plusieurs années pour trancher.
Source: Yahoo News
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