Plus de six ans après le rapt des lycéennes de Chibok, un nouveau kidnapping de masse défie le président nigérian, Buhari, qui avait promis de vaincre le groupe djihadiste. Boko Haram a revendiqué mardi 15 décembre 2020 l'enlèvement de plusieurs centaines de lycéens dans le nord-ouest du Nigeria, une zone éloignée de son bastion marquant ainsi un tournant important dans l'expansion du groupe djihadiste. Au moins 333 adolescents sont toujours officiellement portés disparus depuis l'attaque de leur pensionnat à Kankara dans l'Etat de Katsina (nord-ouest), dans la nuit de vendredi à samedi 12 décembre 2020.
Pour le djihadiste nigérian Abubakar Shekau, la fréquentation de l’école publique est pire qu’un crime. C’est un « péché ». Le chef de Jamaat Ahl Al-Sunnah Lil Dawa Wal Jihad (JAS), une cabale de Boko Haram, considère tout élève comme un « mécréant » à qui il promet la souffrance, la mort par balles ou par égorgement. Vendredi 11 décembre 2020, les pensionnaires de l’école secondaire de la petite ville de Kankara, dans le nord-ouest du Nigeria, ont été attaqués peu avant 22 heures par des hommes armés de fusils d’assaut venus à moto.
Ce nouvel enlèvement de masse a été revendiqué mardi 15 décembre 2020 par Boko Haram. Dans un audio de près de quatre minutes, on peut attendre une voix attribuée à Shekau le leader de Boko Haram qui assure être derrière ce qui s’est passé à Katsina.
Sur Twitter, le gouverneur de l'Etat de Katsina, Aminu Bello Masari a assuré que des « discussions » étaient en cours avec les kidnappeurs « pour assurer leur sécurité et leur retour dans leur famille ».
Selon les autorités nigérianes, certains écoliers ont pu s’enfuir, mais à ce jour plus de 330 autres élèves restent portés disparus.
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