Comme des milliers de bougres et de bougresses, Nicolas Sarkozy est forcé de se soumettre à l'intime conviction des magistrats par une mise en examen qui lui a été signifiée après 15 heures de garde à vue. Tout le monde sait pourquoi et on ne va pas tergiverser: il est, comme nous tous, sûrement coupable de quelque chose et pire encore puisqu'il a exercé la magistrature suprême. Je ne vais pas spéculer sur le fait que les repas qui lui ont été servis pendant sa garde à vue étaient bien meilleurs que ceux des bougres et bougresses dont nous faisons tous partie. A-t-il dormi sur une banquette sans matelas? Lui a-t-on ôté les lacets de ses chaussures, sa ceinture, sa montre, sa cravate comme à tout le monde en garde à vue ou bien a-t-il bénéficié d'un statut spécial? Oui: Nicolas Sarkozy n'est pas comme tous les bougres et toutes bougresses.
A la télé, il s'est montré outragé et a évoqué l'instrumentalisation politique d'une partie de la justice qu'il estimait devoir dénoncer publiquement. Sa prestation télévisée et radiodiffusée n'avait probablement pour autre objectif que de se repositionner, auprès des Français qu'il a pris à témoin (vous savez: les bougres et les bougresses), comme un ancien chef d’État et non comme un simple prévenu, un homme ordinaire. De fait, les hommes ordinaires ne s'expriment pas à la télé ni même à la radio en sortant de garde à vue. Partant de là, ses déclarations en elles-mêmes n'avaient que peu d'importance; tout au plus pouvait-il en profiter pour essayer de rallier des militants à sa cause, d'où la victimisation.
Déclarer qu'il était, en somme, dans le collimateur des magistrats qui l'ont entendu a permis de rééquilibrer l'image de Gilbert Azibert, haut magistrat mis en examen à ses côtés. Et proposer aux Français de juger (de sa probité) en toute liberté avait pour objectif de leur faire penser qu'ils sont plus compétents que les magistrats, celui qui est mis en examen tout comme ceux qui s'acharnent contre lui. Soyez rassurés, les bougres et les bougresses, vous êtes meilleurs que les juges, vous êtes au-dessus des juges. Mais pas de Nicolas Sarkozy. Lui, il est au-dessus de tout le monde. (Illustration Xinhua)
A la télé, il s'est montré outragé et a évoqué l'instrumentalisation politique d'une partie de la justice qu'il estimait devoir dénoncer publiquement. Sa prestation télévisée et radiodiffusée n'avait probablement pour autre objectif que de se repositionner, auprès des Français qu'il a pris à témoin (vous savez: les bougres et les bougresses), comme un ancien chef d’État et non comme un simple prévenu, un homme ordinaire. De fait, les hommes ordinaires ne s'expriment pas à la télé ni même à la radio en sortant de garde à vue. Partant de là, ses déclarations en elles-mêmes n'avaient que peu d'importance; tout au plus pouvait-il en profiter pour essayer de rallier des militants à sa cause, d'où la victimisation.
Déclarer qu'il était, en somme, dans le collimateur des magistrats qui l'ont entendu a permis de rééquilibrer l'image de Gilbert Azibert, haut magistrat mis en examen à ses côtés. Et proposer aux Français de juger (de sa probité) en toute liberté avait pour objectif de leur faire penser qu'ils sont plus compétents que les magistrats, celui qui est mis en examen tout comme ceux qui s'acharnent contre lui. Soyez rassurés, les bougres et les bougresses, vous êtes meilleurs que les juges, vous êtes au-dessus des juges. Mais pas de Nicolas Sarkozy. Lui, il est au-dessus de tout le monde. (Illustration Xinhua)
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