Japon: "dans le pire des scénarios, un impact supérieur à Tchernobyl"
Les tentatives de verser de l'eau par hélicoptère sur le réacteur 4 de la centrale de Fukushima ont pour le moment échoué. La très forte radioactivité empêche d'accéder aux réacteurs endommagés. Les autorités vont essayer d'utiliser un camion-citerne et des canons à eau.
Pour le réacteur 3, "l'enceinte de confinement (...) pourrait avoir été endommagée" selon l'ASN. Au sujet du réacteur 2, les deux explosions de mardi ont "probablement entraîné une dégradation de l'enceinte de confinement en sa partie inférieure".
L'empereur Akihito, silencieux jusque-là, a déclaré qu'il priait pour la nation.
556 132 personnes ont été évacuées parce qu'elles ont perdu leur logement à cause du tsunami ou parce qu'elles habitaient dans un rayon de 20 km autour de la centrale de Fukushima. Environ 2 700 centres d'accueil temporaires ont été ouverts.
Le souverain Akihito s'adresse à la nation
L'empereur du Japon s'est solennellement adressé mercredi à son peuple, confronté à une aggravation de la crise nucléaire et à l'immense tâche de porter secours aux 500 000 sinistrés du séisme et du tsunami. "J'espère sincèrement que nous pourrons empêcher la situation d'empirer", a déclaré l'empereur Akihito, à l'occasion de cette intervention télévisée de quelques minutes. C'est la première fois qu'Akihito, sur le trône depuis 1989, intervient ainsi dans une situation de crise.
L'empereur s'est déclaré "profondément préoccupé par la situation dans la centrale de Fukushima", où s'est poursuivi, mercredi, l'enchaînement alarmant des accidents pour le cinquième jour depuis le séisme le plus fort de l'histoire de l'archipel. Après deux nouveaux incendies dans les réacteurs n° 3 et 4, la radioactivité mesurée à l'entrée du site a augmenté fortement avant de baisser ensuite, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. Il a précisé que la radioactivité à cet endroit avait atteint "un niveau de l'ordre du millisievert". "Le niveau de radioactivité près de l'entrée varie grandement d'heure en heure à des niveaux qui continuent à être nocifs pour la santé", selon lui.
La reconstruction pourrait durer cinq ans
La reconstruction dans les régions japonaises dévastées par le séisme et le tsunami du 11 mars devrait s'étaler sur au moins cinq ans, le processus devant répondre aux besoins urgents des populations sinistrées tout en tenant compte des impératifs en termes de résistance à de nouvelles catastrophes naturelles.
L'ampleur des dommages subis par les infrastructures - des routes aux lignes ferroviaires, en passant le réseau électrique et les ports - n'est pas encore connue précisément mais elle s'avère sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
"La reconstruction après le séisme de Kobé en 1995 ayant duré un peu moins de cinq ans, je m'attends à ce qu'elle dure au moins cinq ans dans ce cas", a déclaré Abhas Jha, chef de programme au service Gestion des risques de catastrophe pour l'Asie de l'Est à la Banque mondiale.
David Alexander, professeur de gestion des désastres à l'université de Florence, partage cet avis.
"Les cas dans lesquels la reconstruction dure moins de cinq ans sont rares car il ne s'agit pas seulement de (rebâtir) mais aussi de planifier, ce qui requiert notamment des sondages géotechniques et de déterminer la propriété foncière", a-t-il expliqué.
Selon certaines estimations, le coût des opérations de reconstruction pourrait atteindre 180 milliards de dollars (129 milliards d'euros), ce qui représente 3% du PIB du Japon.
Neige et désespoir dans la région de Sendai
Neige, froid, répliques, odeurs pestilentielles: rien n'épargne les sauveteurs du nord-est du Japon, qui déplacent des montagnes de débris mais n'attendent plus de miracle dans la région la plus touchée par le séisme.
Dans les trois jours ayant suivi la catastrophe, seuls deux rescapés avaient été extraits des décombres, selon les médias locaux. Et les responsables des opérations de secours affirment que les chutes de neige, depuis mercredi, amoindrissent leurs chances de trouver des survivants.
Un blanc manteau a recouvert Otsuchi, port de pêche où se trouve Patrick Fuller, responsable de la Croix-Rouge, au nord de Sendai. "La visibilité n'est que de 40 mètres", témoigne-t-il. "Les sauveteurs travaillent toujours, l'armée est là. Mais les pompiers sont partis car ils s'inquiètent de ne pas pouvoir retourner à leurs bases en raison de la neige."
À Sendai, où des quartiers entiers sont devenus de vastes zones inondées, les pompiers et sauveteurs déblaient les débris d'usines et de maisons.
Comme dans la plupart des villes, ils ne découvrent que des cadavres qu'ils enveloppent d'une couverture et alignent, avec précaution, dans le paysage blanc et sinistre.
"La forte odeur des corps et l'eau de mer boueuse rendent les recherches extrêmement difficiles", dit Yin Guanghui, membre d'une équipe chinoise de secours dans la ville d'Ofunato.
"Dans cette zone (au nord de Sendai), les fortes vagues du tsunami ont frappé les maisons plusieurs fois. Quiconque pris sous les débris a été noyé en un rien de temps, sans aucune chance de survie."
Que faire des déchets que le séisme a généré?
Le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars ont généré des millions de tonnes de gravats, plastique et matériaux divers, sans compter le risque nucléaire. Qu'est-il prévu pour nettoyer le pays?
Maisons taillées en pièces, bateaux renversés en plein champ, épaves de voitures par milliers, arbres arrachés, etc. Ils viennent du fond de la mer, ramenés à la surface par la vague, arrachés de la surface terrestre et brisés par la déferlante. Le tremblement de terre le plus fort jamais enregistré au Japon et le tsunami qui ont dévasté la côte orientale du Japon ont généré des millions de tonnes de déchets. Comment le pays peut-il faire face à ce problème?
Ces déchets, on les retrouve tout d'abord dans la zone -de 100 à 200 mètres, voire jusqu'à 3 kilomètres si la côte est plate, à l'intérieur des terres- là où le tsunami a perdu son élan. Ils forment une ligne, de la même façon qu'un trait de saletés se dépose dans une baignoire quand l'eau s'est vidée. Il y a aussi les déchets que la vague a emporté quand elle s'est retirée, et qu'on retrouve flottants à des dizaines de kilomètres de la côte, au gré des courants.
Comment s'en débarrasse-t-on, et où met-on les déchets?
Tout dépend du type de déchets, et de leur localisation. Ceux qui sont à l'intérieur des terres feront l'objet de campagnes de nettoyage, un travail de longue haleine qui consiste à ramasser toutes les ordures. On les achemine ensuite vers des décharges. Après la destruction des deux tours jumelles du World Trade Center, une partie avait été transportée à la décharge de Fresh Kills sur Staten Island.
En fait, aucun pays ne dispose de décharges suffisantes pour stocker les millions de tonnes de déchets générés par ce genre de catastrophes.
Sources: Yahoo News
Les tentatives de verser de l'eau par hélicoptère sur le réacteur 4 de la centrale de Fukushima ont pour le moment échoué. La très forte radioactivité empêche d'accéder aux réacteurs endommagés. Les autorités vont essayer d'utiliser un camion-citerne et des canons à eau.
Pour le réacteur 3, "l'enceinte de confinement (...) pourrait avoir été endommagée" selon l'ASN. Au sujet du réacteur 2, les deux explosions de mardi ont "probablement entraîné une dégradation de l'enceinte de confinement en sa partie inférieure".
L'empereur Akihito, silencieux jusque-là, a déclaré qu'il priait pour la nation.
556 132 personnes ont été évacuées parce qu'elles ont perdu leur logement à cause du tsunami ou parce qu'elles habitaient dans un rayon de 20 km autour de la centrale de Fukushima. Environ 2 700 centres d'accueil temporaires ont été ouverts.
Le souverain Akihito s'adresse à la nation
L'empereur du Japon s'est solennellement adressé mercredi à son peuple, confronté à une aggravation de la crise nucléaire et à l'immense tâche de porter secours aux 500 000 sinistrés du séisme et du tsunami. "J'espère sincèrement que nous pourrons empêcher la situation d'empirer", a déclaré l'empereur Akihito, à l'occasion de cette intervention télévisée de quelques minutes. C'est la première fois qu'Akihito, sur le trône depuis 1989, intervient ainsi dans une situation de crise.
L'empereur s'est déclaré "profondément préoccupé par la situation dans la centrale de Fukushima", où s'est poursuivi, mercredi, l'enchaînement alarmant des accidents pour le cinquième jour depuis le séisme le plus fort de l'histoire de l'archipel. Après deux nouveaux incendies dans les réacteurs n° 3 et 4, la radioactivité mesurée à l'entrée du site a augmenté fortement avant de baisser ensuite, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. Il a précisé que la radioactivité à cet endroit avait atteint "un niveau de l'ordre du millisievert". "Le niveau de radioactivité près de l'entrée varie grandement d'heure en heure à des niveaux qui continuent à être nocifs pour la santé", selon lui.
La reconstruction pourrait durer cinq ans
La reconstruction dans les régions japonaises dévastées par le séisme et le tsunami du 11 mars devrait s'étaler sur au moins cinq ans, le processus devant répondre aux besoins urgents des populations sinistrées tout en tenant compte des impératifs en termes de résistance à de nouvelles catastrophes naturelles.
L'ampleur des dommages subis par les infrastructures - des routes aux lignes ferroviaires, en passant le réseau électrique et les ports - n'est pas encore connue précisément mais elle s'avère sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
"La reconstruction après le séisme de Kobé en 1995 ayant duré un peu moins de cinq ans, je m'attends à ce qu'elle dure au moins cinq ans dans ce cas", a déclaré Abhas Jha, chef de programme au service Gestion des risques de catastrophe pour l'Asie de l'Est à la Banque mondiale.
David Alexander, professeur de gestion des désastres à l'université de Florence, partage cet avis.
"Les cas dans lesquels la reconstruction dure moins de cinq ans sont rares car il ne s'agit pas seulement de (rebâtir) mais aussi de planifier, ce qui requiert notamment des sondages géotechniques et de déterminer la propriété foncière", a-t-il expliqué.
Selon certaines estimations, le coût des opérations de reconstruction pourrait atteindre 180 milliards de dollars (129 milliards d'euros), ce qui représente 3% du PIB du Japon.
Neige et désespoir dans la région de Sendai
Neige, froid, répliques, odeurs pestilentielles: rien n'épargne les sauveteurs du nord-est du Japon, qui déplacent des montagnes de débris mais n'attendent plus de miracle dans la région la plus touchée par le séisme.
Dans les trois jours ayant suivi la catastrophe, seuls deux rescapés avaient été extraits des décombres, selon les médias locaux. Et les responsables des opérations de secours affirment que les chutes de neige, depuis mercredi, amoindrissent leurs chances de trouver des survivants.
Un blanc manteau a recouvert Otsuchi, port de pêche où se trouve Patrick Fuller, responsable de la Croix-Rouge, au nord de Sendai. "La visibilité n'est que de 40 mètres", témoigne-t-il. "Les sauveteurs travaillent toujours, l'armée est là. Mais les pompiers sont partis car ils s'inquiètent de ne pas pouvoir retourner à leurs bases en raison de la neige."
À Sendai, où des quartiers entiers sont devenus de vastes zones inondées, les pompiers et sauveteurs déblaient les débris d'usines et de maisons.
Comme dans la plupart des villes, ils ne découvrent que des cadavres qu'ils enveloppent d'une couverture et alignent, avec précaution, dans le paysage blanc et sinistre.
"La forte odeur des corps et l'eau de mer boueuse rendent les recherches extrêmement difficiles", dit Yin Guanghui, membre d'une équipe chinoise de secours dans la ville d'Ofunato.
"Dans cette zone (au nord de Sendai), les fortes vagues du tsunami ont frappé les maisons plusieurs fois. Quiconque pris sous les débris a été noyé en un rien de temps, sans aucune chance de survie."
Que faire des déchets que le séisme a généré?
Le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars ont généré des millions de tonnes de gravats, plastique et matériaux divers, sans compter le risque nucléaire. Qu'est-il prévu pour nettoyer le pays?
Maisons taillées en pièces, bateaux renversés en plein champ, épaves de voitures par milliers, arbres arrachés, etc. Ils viennent du fond de la mer, ramenés à la surface par la vague, arrachés de la surface terrestre et brisés par la déferlante. Le tremblement de terre le plus fort jamais enregistré au Japon et le tsunami qui ont dévasté la côte orientale du Japon ont généré des millions de tonnes de déchets. Comment le pays peut-il faire face à ce problème?
Ces déchets, on les retrouve tout d'abord dans la zone -de 100 à 200 mètres, voire jusqu'à 3 kilomètres si la côte est plate, à l'intérieur des terres- là où le tsunami a perdu son élan. Ils forment une ligne, de la même façon qu'un trait de saletés se dépose dans une baignoire quand l'eau s'est vidée. Il y a aussi les déchets que la vague a emporté quand elle s'est retirée, et qu'on retrouve flottants à des dizaines de kilomètres de la côte, au gré des courants.
Comment s'en débarrasse-t-on, et où met-on les déchets?
Tout dépend du type de déchets, et de leur localisation. Ceux qui sont à l'intérieur des terres feront l'objet de campagnes de nettoyage, un travail de longue haleine qui consiste à ramasser toutes les ordures. On les achemine ensuite vers des décharges. Après la destruction des deux tours jumelles du World Trade Center, une partie avait été transportée à la décharge de Fresh Kills sur Staten Island.
En fait, aucun pays ne dispose de décharges suffisantes pour stocker les millions de tonnes de déchets générés par ce genre de catastrophes.
Sources: Yahoo News
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