La procédure en urgence, qui limite à une lecture par assemblée l'examen de ce projet, a été décidée, alors que suicides, meurtres et incidents divers se multiplient dans les lieux de détention, qui comptaient au 1er février 62.744 détenus pour 51.000 places.
Présenté en conseil des ministres en juillet 2008, ce texte, le premier sur ce thème depuis 1987, vise notamment à favoriser les aménagements de peine et les sorties de prison anticipées. Il doit fixer les droits des détenus, actuellement très flous.
Avant même les débats, cette loi ne semble déjà plus au centre des préoccupations des acteurs du monde carcéral, qui estiment que l'urgence impose des mesures concrètes immédiates.
Une rencontre jeudi entre la ministre de la Justice, Rachida Dati, qui devrait quitter son poste en mai ou juin, et les syndicats de personnels a tourné court.
Selon les participants syndicaux, Rachida Dati a brossé lors de cette entrevue un tableau plutôt flatteur de son action.
"Ils n'ont pas pris conscience de la carence et de la gravité de la situation dans les établissements. Rester autour d'une table n'a pas l'air de suffire, il va falloir taper du poing sur la table", a dit ce vendredi Céline Verzeletti, secrétaire générale de la CGT-Pénitentiaire.
Une journée de blocages des extractions de détenus et de manifestations est envisagée, dit-elle. Alors que les syndicats veulent environ 3.000 recrutements, le ministère évoque une "optimisation du budget" avec 177 emplois de plus, ce qui porterait les créations de postes en 2009 à 1.264 au total.
Des associations de défense des droits de l'homme, les syndicats de magistrats et de personnels pénitentiaires et des organisations internationales ont multiplié ces derniers mois les mises en garde sur la situation dans les prisons françaises.
Le nombre de suicides - 115 en 2008 - s'est accéléré en début d'année, au rythme de presque un par jour.
Les homicides sont aussi plus fréquents. Ainsi, un détenu a été tué par un autre prisonnier mardi dernier à la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).
Une épidémie de tuberculose s'est déclarée dernièrement à la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) et quatre agents pénitentiaires ont été atteints, disent les syndicats.
Les acteurs du monde carcéral estiment que la surpopulation résulte des lois répressives adoptées depuis 2007, notamment celle sur les "peines plancher" minimales pour les récidivistes, et de la fin des grâces présidentielles du 14-Juillet.
Le chef de l'Etat semble vouloir rétablir ces grâces collectives mais sur le critère du "mérite". Mesure dénoncée à gauche comme une faveur politique, la première vague a bénéficié notamment en décembre à Jean-Charles Marchiani, ex-préfet du Var proche de la droite écroué pour corruption.
Le projet de loi pénitentiaire a été modifié en commission par le Sénat, qui a notamment rétabli le droit théorique à une cellule individuelle, jamais mis en œuvre faute de places.
Il est question aussi de développer le placement sous surveillance électronique comme alternative à l'incarcération, d'élargir les critères de choix des détenus pouvant bénéficier d'une semi-liberté ou d'autres aménagements de peines.
Pourrait être aussi facilité l'usage du téléphone pour les détenus et seraient développées en théorie l'exercice d'une activité professionnelle et les possibilités de formation.
Source: Yahoo News
Présenté en conseil des ministres en juillet 2008, ce texte, le premier sur ce thème depuis 1987, vise notamment à favoriser les aménagements de peine et les sorties de prison anticipées. Il doit fixer les droits des détenus, actuellement très flous.
Avant même les débats, cette loi ne semble déjà plus au centre des préoccupations des acteurs du monde carcéral, qui estiment que l'urgence impose des mesures concrètes immédiates.
Une rencontre jeudi entre la ministre de la Justice, Rachida Dati, qui devrait quitter son poste en mai ou juin, et les syndicats de personnels a tourné court.
Selon les participants syndicaux, Rachida Dati a brossé lors de cette entrevue un tableau plutôt flatteur de son action.
"Ils n'ont pas pris conscience de la carence et de la gravité de la situation dans les établissements. Rester autour d'une table n'a pas l'air de suffire, il va falloir taper du poing sur la table", a dit ce vendredi Céline Verzeletti, secrétaire générale de la CGT-Pénitentiaire.
Une journée de blocages des extractions de détenus et de manifestations est envisagée, dit-elle. Alors que les syndicats veulent environ 3.000 recrutements, le ministère évoque une "optimisation du budget" avec 177 emplois de plus, ce qui porterait les créations de postes en 2009 à 1.264 au total.
Des associations de défense des droits de l'homme, les syndicats de magistrats et de personnels pénitentiaires et des organisations internationales ont multiplié ces derniers mois les mises en garde sur la situation dans les prisons françaises.
Le nombre de suicides - 115 en 2008 - s'est accéléré en début d'année, au rythme de presque un par jour.
Les homicides sont aussi plus fréquents. Ainsi, un détenu a été tué par un autre prisonnier mardi dernier à la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).
Une épidémie de tuberculose s'est déclarée dernièrement à la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) et quatre agents pénitentiaires ont été atteints, disent les syndicats.
Les acteurs du monde carcéral estiment que la surpopulation résulte des lois répressives adoptées depuis 2007, notamment celle sur les "peines plancher" minimales pour les récidivistes, et de la fin des grâces présidentielles du 14-Juillet.
Le chef de l'Etat semble vouloir rétablir ces grâces collectives mais sur le critère du "mérite". Mesure dénoncée à gauche comme une faveur politique, la première vague a bénéficié notamment en décembre à Jean-Charles Marchiani, ex-préfet du Var proche de la droite écroué pour corruption.
Le projet de loi pénitentiaire a été modifié en commission par le Sénat, qui a notamment rétabli le droit théorique à une cellule individuelle, jamais mis en œuvre faute de places.
Il est question aussi de développer le placement sous surveillance électronique comme alternative à l'incarcération, d'élargir les critères de choix des détenus pouvant bénéficier d'une semi-liberté ou d'autres aménagements de peines.
Pourrait être aussi facilité l'usage du téléphone pour les détenus et seraient développées en théorie l'exercice d'une activité professionnelle et les possibilités de formation.
Source: Yahoo News