C’est Nîmes, métropole de 140 000 habitants du Gard, qui a accueilli, jeudi dernier, le débat national du Parti communiste sur le thème des migrations. Plus de cent personnes, majoritairement non communistes, ont répondu à l’invitation.
Les têtes d’affiche ? Graziela Mascia est députée italienne, responsable de Refondation, membre de l’exécutif du parti de la gauche européenne. Jean-Philippe Turpin, de la Cimade de Languedoc-Roussillon, travaille dans un centre d’accueil de demandeurs d’asile.
Emmanuel Terray, ethnologue, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, a passé des jours et des nuits avec le troisième collectif des sans-papiers de Paris. Françoise Riou, conseillère confédérale de la CGT pour l’immigration, était sur le terrain des Saint-Bernard en 1996.
Et Sophie Celton, membre de l’exécutif du Parti communiste posait l’ambition du débat : d’une part, comment déconstruire le discours de Sarkozy s’appropriant celui de Le Pen, avec la peur de l’étranger, le fantasme des idées reçues, les appels à la délation, et, d’autre part, quelles réponses apporter en cherchant des convergences de lutte et de projet politique.
Graziela Mascia donnait toute la dimension européenne à la question, en rappelant le débat actuel en Italie : l’arrêté ministériel d’expulsion des Rom et l’ordonnance d’un maire qui veut refuser l’autorisation de résidence des étrangers aux revenus insuffisants. « L’Italie est un pays d’immigration récente.
Il est donc facile d’être saisi du vertige de l’invasion et de choisir l’immigré comme responsable de la peur de l’avenir. L’histoire nous a appris que cette peur était toujours liée aux grandes crises sociales. Les immigrés sont utilisés, chez nous aussi, pour peser sur le marché du travail.
Il est indispensable, dans ces conditions, que l’Europe se dote d’un faisceau de droits et de conditions salariales communes. Il faut sortir de la logique du profit. C’est toute la question du traité européen. » Jean-Philippe Turpin dénonçait le paradoxe entre la volonté affichée par le gouvernement et son incapacité à appliquer ses propres critères de sélection. « Malgré les lois de plus en plus répressives, disait-il, il y a plus de 30 000 régularisations exceptionnelles par an. Donc, vouloir arrêter les flux migratoires est un leurre.
Les gens resteront, malgré le coût en argent, en souffrances, en soumission aux marchands de sommeil et au marché du travail… La première chose à faire c’est d’être avec eux, de les défendre pied à pied, après… je n’ai pas de solutions. » Il précisera pourtant que la Cimade a exposé quelque quatre-vingts propositions. Mais cet aveu trouvera un écho dans le public. « Nous sommes entrés en résistance, nous cachons des familles, nous tissons de la solidarité, mais cela ne suffit pas. »
Lire la suite, en ouvrant la pièce jointe ci dessous:
Les têtes d’affiche ? Graziela Mascia est députée italienne, responsable de Refondation, membre de l’exécutif du parti de la gauche européenne. Jean-Philippe Turpin, de la Cimade de Languedoc-Roussillon, travaille dans un centre d’accueil de demandeurs d’asile.
Emmanuel Terray, ethnologue, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, a passé des jours et des nuits avec le troisième collectif des sans-papiers de Paris. Françoise Riou, conseillère confédérale de la CGT pour l’immigration, était sur le terrain des Saint-Bernard en 1996.
Et Sophie Celton, membre de l’exécutif du Parti communiste posait l’ambition du débat : d’une part, comment déconstruire le discours de Sarkozy s’appropriant celui de Le Pen, avec la peur de l’étranger, le fantasme des idées reçues, les appels à la délation, et, d’autre part, quelles réponses apporter en cherchant des convergences de lutte et de projet politique.
Graziela Mascia donnait toute la dimension européenne à la question, en rappelant le débat actuel en Italie : l’arrêté ministériel d’expulsion des Rom et l’ordonnance d’un maire qui veut refuser l’autorisation de résidence des étrangers aux revenus insuffisants. « L’Italie est un pays d’immigration récente.
Il est donc facile d’être saisi du vertige de l’invasion et de choisir l’immigré comme responsable de la peur de l’avenir. L’histoire nous a appris que cette peur était toujours liée aux grandes crises sociales. Les immigrés sont utilisés, chez nous aussi, pour peser sur le marché du travail.
Il est indispensable, dans ces conditions, que l’Europe se dote d’un faisceau de droits et de conditions salariales communes. Il faut sortir de la logique du profit. C’est toute la question du traité européen. » Jean-Philippe Turpin dénonçait le paradoxe entre la volonté affichée par le gouvernement et son incapacité à appliquer ses propres critères de sélection. « Malgré les lois de plus en plus répressives, disait-il, il y a plus de 30 000 régularisations exceptionnelles par an. Donc, vouloir arrêter les flux migratoires est un leurre.
Les gens resteront, malgré le coût en argent, en souffrances, en soumission aux marchands de sommeil et au marché du travail… La première chose à faire c’est d’être avec eux, de les défendre pied à pied, après… je n’ai pas de solutions. » Il précisera pourtant que la Cimade a exposé quelque quatre-vingts propositions. Mais cet aveu trouvera un écho dans le public. « Nous sommes entrés en résistance, nous cachons des familles, nous tissons de la solidarité, mais cela ne suffit pas. »
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