Gérard Noiriel est historien du monde ouvrier, de l’immigration et de la question nationale en France. Dans ce livre intitulé «Histoire populaire de la France», il fait la synthèse de toute une vie de recherches et d'engagements. Un livre à ne pas manquer.
En 4° de couverture, Gérard Noiriel nous rappelle que, dans son discours de réception à l'Académie Française, Victor Hugo avait utilisé le terme «populace» pour désigner le peuple des quartiers pauvres de Paris. Plus tard, Hugo fut très embarrassé et prit conscience qu'il avait des lecteurs dans le milieu populaire et que ceux-ci se sentaient humiliés par ce vocabulaire dévalorisant.
C'est ainsi que, progressivement, le mot «misérables» qu'il utilisait dans ses romans pour décrire des criminels changea de sens et désigna le petit peuple des malheureux.
Pour le surplus, ce livre de référence, qui s'étend de la guerre de cent ans à nos jours, évoque dans le chapitre «Le travail en crise» le fait que, à partir du choc pétrolier de 1973, le nombre des individus privés d'emploi a progressé de façon quasi ininterrompue: il serait passé de 2,5% à 10% de la population active. Et Gérard NOIRIEL d'ajouter que les fermetures d'usines et les suppressions de postes n'expliquent pas, à elles seules, cette progression du chômage. Ainsi, au cours des trois dernières décennies, le nombre des emplois recensés a nettement augmenté puisqu'il est passé de 20 à 24 millions. Si donc le chômage s'est maintenu à un niveau supérieur à celui de nos voisins, cela tiendrait aussi aux deux spécificités de la France: le dynamisme démographique qui a entraîné un afflux de jeunes sur le marché du travail a que ainsi que le taux d'activité féminine plus fort qu'ailleurs (en trente ans, il a progressé de 53% à 67%).
Pourquoi je vous recommande ce livre?
D'abord parce que cet historien n'a jamais de position tranchée, dogmatique, sectaire. Son livre nous renseigne sur la misère du peuple à travers les époques et, par petites touches, ouvre les portes de l'espérance. On comprend alors que la France des réformes temporelles, qui, d'un Gouvernement à l'autre, entasse sans discontinuer les textes de lois et les réformes les uns sur les autres, nous transforme en un peuple anxieux dans une société anxiogène.
Voilà qui nous ramène aux Gilets jaunes, à ce mouvement populaire? populiste? Qu'importe: les étiquettes ne valent que ce que nous voulons. Un mouvement qui nous interpelle car il ne s'agit pas de gens misérables au sens qu'y donnait Victor Hugo mais plutôt d'une contestation, émanant de tous bords, de nos institutions pourtant issues des urnes. L’Histoire retiendra que le mouvement des Gilets jaunes ne prône aucun idéal et se contente, pour les uns, de contester nos institutions républicaines et pour les autres, de réclamer un meilleur pouvoir d'achat.
Dès lors, notre système de démocratie représentative serait en cause sans pour autant qu'une proposition crédible de démocratie directe ou participative soit avancée. C'est à méditer.
En 4° de couverture, Gérard Noiriel nous rappelle que, dans son discours de réception à l'Académie Française, Victor Hugo avait utilisé le terme «populace» pour désigner le peuple des quartiers pauvres de Paris. Plus tard, Hugo fut très embarrassé et prit conscience qu'il avait des lecteurs dans le milieu populaire et que ceux-ci se sentaient humiliés par ce vocabulaire dévalorisant.
C'est ainsi que, progressivement, le mot «misérables» qu'il utilisait dans ses romans pour décrire des criminels changea de sens et désigna le petit peuple des malheureux.
Pour le surplus, ce livre de référence, qui s'étend de la guerre de cent ans à nos jours, évoque dans le chapitre «Le travail en crise» le fait que, à partir du choc pétrolier de 1973, le nombre des individus privés d'emploi a progressé de façon quasi ininterrompue: il serait passé de 2,5% à 10% de la population active. Et Gérard NOIRIEL d'ajouter que les fermetures d'usines et les suppressions de postes n'expliquent pas, à elles seules, cette progression du chômage. Ainsi, au cours des trois dernières décennies, le nombre des emplois recensés a nettement augmenté puisqu'il est passé de 20 à 24 millions. Si donc le chômage s'est maintenu à un niveau supérieur à celui de nos voisins, cela tiendrait aussi aux deux spécificités de la France: le dynamisme démographique qui a entraîné un afflux de jeunes sur le marché du travail a que ainsi que le taux d'activité féminine plus fort qu'ailleurs (en trente ans, il a progressé de 53% à 67%).
Pourquoi je vous recommande ce livre?
D'abord parce que cet historien n'a jamais de position tranchée, dogmatique, sectaire. Son livre nous renseigne sur la misère du peuple à travers les époques et, par petites touches, ouvre les portes de l'espérance. On comprend alors que la France des réformes temporelles, qui, d'un Gouvernement à l'autre, entasse sans discontinuer les textes de lois et les réformes les uns sur les autres, nous transforme en un peuple anxieux dans une société anxiogène.
Voilà qui nous ramène aux Gilets jaunes, à ce mouvement populaire? populiste? Qu'importe: les étiquettes ne valent que ce que nous voulons. Un mouvement qui nous interpelle car il ne s'agit pas de gens misérables au sens qu'y donnait Victor Hugo mais plutôt d'une contestation, émanant de tous bords, de nos institutions pourtant issues des urnes. L’Histoire retiendra que le mouvement des Gilets jaunes ne prône aucun idéal et se contente, pour les uns, de contester nos institutions républicaines et pour les autres, de réclamer un meilleur pouvoir d'achat.
Dès lors, notre système de démocratie représentative serait en cause sans pour autant qu'une proposition crédible de démocratie directe ou participative soit avancée. C'est à méditer.
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