Les deux hommes s'observèrent. Bastard recula d'un pas de façon à se trouver sur la droite du jeune policier.
- Allumez, voulez-vous? Derrière vous, sur votre gauche."
Ramdani se tourna pour atteindre l'interrupteur. Bastard lui enfonça le canon de son pistolet au milieu des reins. Le jeune homme tressaillit. Des gouttes de sueur perlèrent à son front :
- Qu'y a t il, Monsieur? Il n'y a aucune raison que je ne respecte pas ma parole. "
- Il ne s'agit pas de cela. Retirez votre arme de son étui et posez la sur la table. " Ramdani s'exécuta.
Bastard sourit pour lui-même.
- Le revolver fixé à votre cheville maintenant. Baissez-vous lentement. N'oubliez pas votre couteau s'il vous plaît. "
- Je n'ai pas de couteau, Monsieur. "
Bastard hésita, finit par le croire, l'invita à s'asseoir.
- Puis-je aller chercher une autre bière, Monsieur? "
- Non, c'est inutile. Vous n'escomptez certes pas boire en ma présence? "
Le policier sursauta.
- Mais vous m'aviez invité, Monsieur. "
- Et pensant à votre père, lequel n'apprécierait pas de me voir vous permettre de vous adonner à la boisson, force m'a été de changer d'avis. "
* * *
Une demi-heure plus tard, Bastard se leva.
- Très bien, Ramdani. Vous pouvez partir. Naturellement, je conserve vos armes. "
- Puis-je vous poser une question, Monsieur? "
Bastard esquissa un geste de surprise, vite réprimé.
- Pourquoi pas, répondit il.
Ramdani le dévisagea, Bastard y vit une pointe de défi.
- Mon père était-il vraiment contre l'indépendance de l'Algérie? "
- J'avais dix ans, mon garçon. " Il marqua un silence... reprit d'une voix aux accents résignés:
- Votre père était de ceux qui pensaient qu'il y avait bien assez de frontières entre les hommes. "
Il ricana bruyamment:
- Il songeait au fédéralisme mondial, s'initiait à l'espéranto ... "
Ramdani se rapprocha de Bastard qui se campa sur ses jambes. A toutes fins utiles.
- Mon père et vos semblables ont fait de nous des bâtards culturels! "
Bastard fixait un point derrière son interlocuteur. Il ne répondit pas immédiatement:
- Tournez-vous lentement Ramdani, ne faites pas de gestes brusques. "
Dans l'encadrement de la porte, les yeux hagards, le teint pâle, sans coiffe, Angela les observait. Ramdani, dans l'intention de s'esquiver, se dirigea vers elle. Le cri de Bastard l'interrompit dans son élan :
- Ne vous approchez pas d'elle, Ramdani. Venez vous asseoir. "
- Lâchez ça, Angela, jetez-le, dit Bastard en articulant chaque syllabe. Lentement, Angela levait une main armée d'un tisonnier.
L'arme au point, Bastard recula vers la table, se plaçant ainsi entre Ramdani et ses armes.
- N'essayez pas de toucher à vos armes Ramdani, ou je vous brûle la cervelle. "
Angela continua d'avancer mécaniquement, les lèvres entr'ouvertes, les narines palpitantes. Accroché à son épaule, la tête enfouie dans son cou, un gros chat semblait sommeiller.
- Puis-je la neutraliser à mains nues, Monsieur? " suggéra Ramdani.
- Il n'y a rien à neutraliser, répondit faiblement Bastard.
A reculons, le chat amorça sa descente. Toutes griffes dehors, il glissa sur la poitrine d'Angela, s'attarda un instant sur son ventre, finit par sauter sur la table où il s'assit.
Angela s'immobilisa, ses membres tremblaient. Ramdani remarqua que, peu à peu, un sourire sibyllin s'installait sur les lèvres de la jeune femme. Le tisonnier toujours à la main, le regard fixant tour à tour l'un et l'autre, elle détacha les mots:
- C'est le chat, il a avalé ma croix. " Puis, après un silence: c'est votre faute, Louis, j'étais seule là-bas. "
Bastard Ouvrit les tiroirs d'une commode, y prit une couverture, la lança à Angela. Elle tomba à ses pieds.
- Mettez ça sur vos épaules, Angela. "
Elle déposa son arme sur le sol et obéit. Tout son corps était secoué de spasmes.
- Ramdani, donnez-lui un siège, là vers le radiateur. "
Le chat, toujours assis sur la table, faisait sa toilette.
Une fois installée, Angela sentit la chaleur la pénétrer, sa respiration devenir régulière. Ramdani était dans la cuisine, il préparait du thé.
- Je suis heureuse de constater que vous marchez, Monsieur le menteur."
Il se caressa le menton, répondit avec douceur:
- vous ne pouvez pas reprocher à un vieux bonhomme de vouloir se faire cajoler." Puis il cria, à l'intention de Ramdani:
- Apportez un peu de lait pour le chat, voulez-vous?"
Angela tenait au creux de sa main la tasse de thé fumant. Le chat lapait son lait.
Dehors, le jour commençait à poindre, le ciel flamboyait comme une promesse.
- Que s'est-il passé dans la cabane, Angela? " interrogea Bastard.
- C'était celle de Puranet, hein? ... Je n'y suis pas restée suffisamment longtemps. "
Ramdani rangeait ses armes dans leur étui. Bastard lui lança un regard indifférent.
- Je voulais vous éviter cela, Angela. "
- Bravo, dit-elle sèchement. Nous y avons perdu la croix. "
Bastard se leva:
- Cela signifie-t-il autre chose que la nécessité de la récupérer? "
- Non, bien sûr, répondit la religieuse.
- Vous restez avec nous Ramdani? reprit Bastard.
- Comme vous voudrez, Monsieur. "
- Vous êtes le bienvenu. Assurez-vous que portes et fenêtres sont fermées. Quelques heures de sommeil nous serons bénéfiques. Angela! Nous partirons pour Malmergues en fin d'après-midi. "
Ils s'organisèrent. Marie Ange s'installa dans la petite chambre et Ramdani dans le séjour.
Bastard s'étira bruyamment en se dirigeant vers la chambre principale.
* * *
Bastard ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il songeait à cette voix d'enfant qui, selon Ramdani, avait alerté la police en prétendant avoir découvert le cadavre du gardien. Il savait qu'il n'y avait aucun enfant à dix kilomètres à la ronde, pas d'habitations non plus.
Un rai de lumière l'alerta: la porte de sa chambre s'entrebâillait. Il ne chercha pas son arme. Angela se glissa à l'intérieur.
- Mes voeux n'auront aucun sens là-bas", susurra-t-elle en déboutonnant sa chemise de nuit de grosse cotonnade.
Bastard s'assit dans le lit:
- Lorsque nous passerons Angela, nous trouverons mieux et plus que l'amour. "
Interrompant ses gestes, elle sembla interdite. Bastard se recoucha sur le côté. Son dos lui faisait mal un de ses genoux l'élançait. D'une voix qu'il feignit ensommeillée, il laissa tomber:
- Je n'ai plus l'intention d'utiliser mon organe urinaire à ce genre d'activité. "
La jeune femme tourna les talons. Elle entendit encore la voix de Bastard qui ordonnait:
- Fermez la porte, le soleil me gène. Rejoignez plutôt le jeune Ramdani, je gage qu'il répondra avec empressement à vos lubriques stimuli. "
Se ravisant, il la rappela:
- Je n'ai pas la croix, mais souvenez vous Angela: mieux et plus fort que l'amour."
CHAPITRE XXXIX
Bastard se mit sur le ventre, enlaça son oreiller, revit le sein d'Angela, sourit en fermant les yeux.
" Au commencement, il y eut les yeux, puis le poète aperçut un jour les seins et enfin les fesses. Tout cela est grotesque, songea t il. Il devrait y avoir autre chose. Lorsqu'elle me conduira dans son ailleurs, il me faudra recréer en elle la femme, la faire amour. Nous irons par delà le corps et l'esprit.
" Ferme ta gueule Tam Tam, je ne me masturberai pas. Marilyn a vieilli. Mon sexe s'est rabougri. Je n'ai pas l'intention de tirer sur ce chat, et je doute de parvenir à le maîtriser d'une seule main.
" Tu sais, avec Laurence, je n'avais pas conscience de te tromper, mon ami. C'était comme si nous partagions avec toi une chose de plus. Angela est belle. Ne trouves-tu pas qu'il est curieux que, tout comme Laurence, elle utilise mon prénom?
" Oh, non, ne me parle pas s'il-te-plaît du tisonnier que, tout à l'heure, elle brandissait ni de ce qu'elle a pu faire dans la cabane de Puranet. Laisse-moi plutôt penser à Bébé, mon fils, notre fils. Je n'ai plus d'enquête à mener Tam Tam, le flic aussi s'est rabougri, flétri. Mais demain, demain, Tam Tam, je serai ailleurs ... quoi qu'il advienne. Tiens, écoute, ils font l'amour. Je l'entends gémir, sa voix est douce, pas comme celle de Laurence qui était rauque. Ne dis surtout pas que c'est ma faute, que je n'aurais pas dû me faire amputer ce bras: je ne veux pas tuer ce chat, Tam Tam. Hé oui je sais c'est mon tour, peut-être aurai-je moi aussi ton courage et Ramdani celui de se taire, de s'effacer."
Bastard se tourne sur le dos. Il pense à l'Eguière, au couple d'inséparables juché sur la tête de Fabien, parle tout haut, d'une voix presque chaleureuse: "Je viens, je viens Tam Tam. Je sais que tu n'es pas mort, souviens-toi de ce que nous disions là-bas: les bâtards ne crèvent jamais, ils vont toujours ailleurs, un peu comme les oiseaux."
- Allumez, voulez-vous? Derrière vous, sur votre gauche."
Ramdani se tourna pour atteindre l'interrupteur. Bastard lui enfonça le canon de son pistolet au milieu des reins. Le jeune homme tressaillit. Des gouttes de sueur perlèrent à son front :
- Qu'y a t il, Monsieur? Il n'y a aucune raison que je ne respecte pas ma parole. "
- Il ne s'agit pas de cela. Retirez votre arme de son étui et posez la sur la table. " Ramdani s'exécuta.
Bastard sourit pour lui-même.
- Le revolver fixé à votre cheville maintenant. Baissez-vous lentement. N'oubliez pas votre couteau s'il vous plaît. "
- Je n'ai pas de couteau, Monsieur. "
Bastard hésita, finit par le croire, l'invita à s'asseoir.
- Puis-je aller chercher une autre bière, Monsieur? "
- Non, c'est inutile. Vous n'escomptez certes pas boire en ma présence? "
Le policier sursauta.
- Mais vous m'aviez invité, Monsieur. "
- Et pensant à votre père, lequel n'apprécierait pas de me voir vous permettre de vous adonner à la boisson, force m'a été de changer d'avis. "
* * *
Une demi-heure plus tard, Bastard se leva.
- Très bien, Ramdani. Vous pouvez partir. Naturellement, je conserve vos armes. "
- Puis-je vous poser une question, Monsieur? "
Bastard esquissa un geste de surprise, vite réprimé.
- Pourquoi pas, répondit il.
Ramdani le dévisagea, Bastard y vit une pointe de défi.
- Mon père était-il vraiment contre l'indépendance de l'Algérie? "
- J'avais dix ans, mon garçon. " Il marqua un silence... reprit d'une voix aux accents résignés:
- Votre père était de ceux qui pensaient qu'il y avait bien assez de frontières entre les hommes. "
Il ricana bruyamment:
- Il songeait au fédéralisme mondial, s'initiait à l'espéranto ... "
Ramdani se rapprocha de Bastard qui se campa sur ses jambes. A toutes fins utiles.
- Mon père et vos semblables ont fait de nous des bâtards culturels! "
Bastard fixait un point derrière son interlocuteur. Il ne répondit pas immédiatement:
- Tournez-vous lentement Ramdani, ne faites pas de gestes brusques. "
Dans l'encadrement de la porte, les yeux hagards, le teint pâle, sans coiffe, Angela les observait. Ramdani, dans l'intention de s'esquiver, se dirigea vers elle. Le cri de Bastard l'interrompit dans son élan :
- Ne vous approchez pas d'elle, Ramdani. Venez vous asseoir. "
- Lâchez ça, Angela, jetez-le, dit Bastard en articulant chaque syllabe. Lentement, Angela levait une main armée d'un tisonnier.
L'arme au point, Bastard recula vers la table, se plaçant ainsi entre Ramdani et ses armes.
- N'essayez pas de toucher à vos armes Ramdani, ou je vous brûle la cervelle. "
Angela continua d'avancer mécaniquement, les lèvres entr'ouvertes, les narines palpitantes. Accroché à son épaule, la tête enfouie dans son cou, un gros chat semblait sommeiller.
- Puis-je la neutraliser à mains nues, Monsieur? " suggéra Ramdani.
- Il n'y a rien à neutraliser, répondit faiblement Bastard.
A reculons, le chat amorça sa descente. Toutes griffes dehors, il glissa sur la poitrine d'Angela, s'attarda un instant sur son ventre, finit par sauter sur la table où il s'assit.
Angela s'immobilisa, ses membres tremblaient. Ramdani remarqua que, peu à peu, un sourire sibyllin s'installait sur les lèvres de la jeune femme. Le tisonnier toujours à la main, le regard fixant tour à tour l'un et l'autre, elle détacha les mots:
- C'est le chat, il a avalé ma croix. " Puis, après un silence: c'est votre faute, Louis, j'étais seule là-bas. "
Bastard Ouvrit les tiroirs d'une commode, y prit une couverture, la lança à Angela. Elle tomba à ses pieds.
- Mettez ça sur vos épaules, Angela. "
Elle déposa son arme sur le sol et obéit. Tout son corps était secoué de spasmes.
- Ramdani, donnez-lui un siège, là vers le radiateur. "
Le chat, toujours assis sur la table, faisait sa toilette.
Une fois installée, Angela sentit la chaleur la pénétrer, sa respiration devenir régulière. Ramdani était dans la cuisine, il préparait du thé.
- Je suis heureuse de constater que vous marchez, Monsieur le menteur."
Il se caressa le menton, répondit avec douceur:
- vous ne pouvez pas reprocher à un vieux bonhomme de vouloir se faire cajoler." Puis il cria, à l'intention de Ramdani:
- Apportez un peu de lait pour le chat, voulez-vous?"
Angela tenait au creux de sa main la tasse de thé fumant. Le chat lapait son lait.
Dehors, le jour commençait à poindre, le ciel flamboyait comme une promesse.
- Que s'est-il passé dans la cabane, Angela? " interrogea Bastard.
- C'était celle de Puranet, hein? ... Je n'y suis pas restée suffisamment longtemps. "
Ramdani rangeait ses armes dans leur étui. Bastard lui lança un regard indifférent.
- Je voulais vous éviter cela, Angela. "
- Bravo, dit-elle sèchement. Nous y avons perdu la croix. "
Bastard se leva:
- Cela signifie-t-il autre chose que la nécessité de la récupérer? "
- Non, bien sûr, répondit la religieuse.
- Vous restez avec nous Ramdani? reprit Bastard.
- Comme vous voudrez, Monsieur. "
- Vous êtes le bienvenu. Assurez-vous que portes et fenêtres sont fermées. Quelques heures de sommeil nous serons bénéfiques. Angela! Nous partirons pour Malmergues en fin d'après-midi. "
Ils s'organisèrent. Marie Ange s'installa dans la petite chambre et Ramdani dans le séjour.
Bastard s'étira bruyamment en se dirigeant vers la chambre principale.
* * *
Bastard ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il songeait à cette voix d'enfant qui, selon Ramdani, avait alerté la police en prétendant avoir découvert le cadavre du gardien. Il savait qu'il n'y avait aucun enfant à dix kilomètres à la ronde, pas d'habitations non plus.
Un rai de lumière l'alerta: la porte de sa chambre s'entrebâillait. Il ne chercha pas son arme. Angela se glissa à l'intérieur.
- Mes voeux n'auront aucun sens là-bas", susurra-t-elle en déboutonnant sa chemise de nuit de grosse cotonnade.
Bastard s'assit dans le lit:
- Lorsque nous passerons Angela, nous trouverons mieux et plus que l'amour. "
Interrompant ses gestes, elle sembla interdite. Bastard se recoucha sur le côté. Son dos lui faisait mal un de ses genoux l'élançait. D'une voix qu'il feignit ensommeillée, il laissa tomber:
- Je n'ai plus l'intention d'utiliser mon organe urinaire à ce genre d'activité. "
La jeune femme tourna les talons. Elle entendit encore la voix de Bastard qui ordonnait:
- Fermez la porte, le soleil me gène. Rejoignez plutôt le jeune Ramdani, je gage qu'il répondra avec empressement à vos lubriques stimuli. "
Se ravisant, il la rappela:
- Je n'ai pas la croix, mais souvenez vous Angela: mieux et plus fort que l'amour."
CHAPITRE XXXIX
Bastard se mit sur le ventre, enlaça son oreiller, revit le sein d'Angela, sourit en fermant les yeux.
" Au commencement, il y eut les yeux, puis le poète aperçut un jour les seins et enfin les fesses. Tout cela est grotesque, songea t il. Il devrait y avoir autre chose. Lorsqu'elle me conduira dans son ailleurs, il me faudra recréer en elle la femme, la faire amour. Nous irons par delà le corps et l'esprit.
" Ferme ta gueule Tam Tam, je ne me masturberai pas. Marilyn a vieilli. Mon sexe s'est rabougri. Je n'ai pas l'intention de tirer sur ce chat, et je doute de parvenir à le maîtriser d'une seule main.
" Tu sais, avec Laurence, je n'avais pas conscience de te tromper, mon ami. C'était comme si nous partagions avec toi une chose de plus. Angela est belle. Ne trouves-tu pas qu'il est curieux que, tout comme Laurence, elle utilise mon prénom?
" Oh, non, ne me parle pas s'il-te-plaît du tisonnier que, tout à l'heure, elle brandissait ni de ce qu'elle a pu faire dans la cabane de Puranet. Laisse-moi plutôt penser à Bébé, mon fils, notre fils. Je n'ai plus d'enquête à mener Tam Tam, le flic aussi s'est rabougri, flétri. Mais demain, demain, Tam Tam, je serai ailleurs ... quoi qu'il advienne. Tiens, écoute, ils font l'amour. Je l'entends gémir, sa voix est douce, pas comme celle de Laurence qui était rauque. Ne dis surtout pas que c'est ma faute, que je n'aurais pas dû me faire amputer ce bras: je ne veux pas tuer ce chat, Tam Tam. Hé oui je sais c'est mon tour, peut-être aurai-je moi aussi ton courage et Ramdani celui de se taire, de s'effacer."
Bastard se tourne sur le dos. Il pense à l'Eguière, au couple d'inséparables juché sur la tête de Fabien, parle tout haut, d'une voix presque chaleureuse: "Je viens, je viens Tam Tam. Je sais que tu n'es pas mort, souviens-toi de ce que nous disions là-bas: les bâtards ne crèvent jamais, ils vont toujours ailleurs, un peu comme les oiseaux."