Sept mois après avoir pris les rênes de Lafarge, son PDG, Bruno Lafont, signe la plus grosse acquisition de l'histoire du groupe français de matériaux de construction avec le projet de reprise, annoncé hier, de l'égyptien Orascom Cement pour 8,8 milliards d'euros. En absorbant le premier cimentier du Moyen-Orient et du bassin méditerranéen, Lafarge renforce sensiblement sa présence dans les pays émergents. L'opération a également des répercussions sur le plan capitalistique. Son financement prévoit en effet, outre un recours à l'endettement à hauteur de 6 milliards, une augmentation de capital réservée à l'actionnaire majoritaire d'Orascom, Nassef Sawiris, qui s'octroie 11,4 % de Lafarge. Ce dernier aura deux sièges au conseil d'administration, que rejoindra simultanément Groupe Bruxelles Lambert avec trois représentants. Nassef Sawiris sera lié à Lafarge par un ensemble d'engagements sur dix ans.