Les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont lancé lundi 3 décembre une offensive contre des groupes de rebelles dans plusieurs localités du Nord-Kivu. Des combats à l’arme lourde ont débuté à l’aube aux abords de Mushake, village tenu par les forces du général déchu, le Tutsi congolais Laurent Nkunda.
Une autre offensive a été lancée plus tard contre les positions insurgées à Kimoka, près de Sake (à 30 km au nord-ouest de la capitale provinciale, Goma), provoquant la fuite de plusieurs dizaines de milliers de personnes, selon des sources humanitaires.
Des affrontements étaient aussi signalés aux abords de Nyanzale, dans le territoire de Rutshuru, où une position militaire des FARDC avait été prise dimanche par les rebelles. Ces combats impliquent notamment des hélicoptères d’attaque, dont les pilotes, originaires d’Europe de l’Est, étaient arrivés la semaine dernière à Goma.
De nombreuses tonnes d'armement
Ces derniers jours, les préparatifs d’une offensive de l’armée congolaise contre les troupes de Laurent Nkunda s’étaient faits de plus en plus ostensibles, à commencer par l’acheminement de renforts et de nombreuses tonnes d’armement. Un sommet de crise réunissant le président congolais Joseph Kabila et ses homologues burundais, ougandais et rwandais est programmé demain à Addis-Abeba (Éthiopie), siège de l’Union africaine.
En présence de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, dont les séjours sur le continent sont rarissimes, la réunion est censée déboucher sur « une approche commune » de la manière de traiter une crise qui implique, à des degrés divers, les quatre pays voisins.
Le principe d’une offensive contre les troupes rebelles du général déchu a d’ores et déjà reçu l’approbation des États-Unis, qui ont pris ces dernières semaines des distances avec leur allié rwandais, soutien de Laurent Nkunda. Vendredi, la secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Jendayi Frazer, a annoncé que Washington demandait à Laurent Nkunda de se rendre et de s’exiler afin d’éviter une effusion de sang.
Affrontements sporadiques mais violents
Elle a par ailleurs reconnu le « droit » du président congolais Joseph Kabila de « tenter d’exercer sa souveraineté territoriale », y compris en utilisant la force « contre celui qui est avant tout un général rebelle de sa propre armée ». La veille, plusieurs émissaires américains étaient présents à Goma pour de discrets entretiens avec les parties en conflit et la Mission de l’ONU en RDC (Monuc), qui déploie 4 500 de ses 17 500 casques bleus dans la province du Nord-Kivu. Selon plusieurs sources, les États-Unis ont prévu de financer l’envoi de conseillers militaires auprès de l’armée congolaise à partir de janvier 2008.
La crise, dans cette province frontalière du Rwanda et de l’Ouganda, tient à la persistance de groupes rebelles, principalement hutus et tutsis, qui se combattent et se heurtent à l’armée nationale congolaise et aux casques bleus de l’ONU. Ces affrontements, sporadiques mais violents, ayant souvent pour enjeu la prise de bourgs ou de villages, provoquent des déplacements massifs de population. L’ONU a recensé 800 000 personnes ayant dû quitter leurs foyers au Nord-Kivu, dont 400 000 depuis décembre dernier (lire page suivante).
L’instabilité dans cette région frontalière du Rwanda remonte principalement à 1994, lorsque, au lendemain du génocide des Tutsis, deux millions de Rwandais hutus trouvèrent refuge dans ce qui était alors le Zaïre, effrayés par leurs crimes autant que par la vengeance du Front patriotique rwandais (FPR), rébellion à dominante tutsie qui venait de conquérir le pouvoir à Kigali.
lire la suite : http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2322156&rubId=1094
Une autre offensive a été lancée plus tard contre les positions insurgées à Kimoka, près de Sake (à 30 km au nord-ouest de la capitale provinciale, Goma), provoquant la fuite de plusieurs dizaines de milliers de personnes, selon des sources humanitaires.
Des affrontements étaient aussi signalés aux abords de Nyanzale, dans le territoire de Rutshuru, où une position militaire des FARDC avait été prise dimanche par les rebelles. Ces combats impliquent notamment des hélicoptères d’attaque, dont les pilotes, originaires d’Europe de l’Est, étaient arrivés la semaine dernière à Goma.
De nombreuses tonnes d'armement
Ces derniers jours, les préparatifs d’une offensive de l’armée congolaise contre les troupes de Laurent Nkunda s’étaient faits de plus en plus ostensibles, à commencer par l’acheminement de renforts et de nombreuses tonnes d’armement. Un sommet de crise réunissant le président congolais Joseph Kabila et ses homologues burundais, ougandais et rwandais est programmé demain à Addis-Abeba (Éthiopie), siège de l’Union africaine.
En présence de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, dont les séjours sur le continent sont rarissimes, la réunion est censée déboucher sur « une approche commune » de la manière de traiter une crise qui implique, à des degrés divers, les quatre pays voisins.
Le principe d’une offensive contre les troupes rebelles du général déchu a d’ores et déjà reçu l’approbation des États-Unis, qui ont pris ces dernières semaines des distances avec leur allié rwandais, soutien de Laurent Nkunda. Vendredi, la secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Jendayi Frazer, a annoncé que Washington demandait à Laurent Nkunda de se rendre et de s’exiler afin d’éviter une effusion de sang.
Affrontements sporadiques mais violents
Elle a par ailleurs reconnu le « droit » du président congolais Joseph Kabila de « tenter d’exercer sa souveraineté territoriale », y compris en utilisant la force « contre celui qui est avant tout un général rebelle de sa propre armée ». La veille, plusieurs émissaires américains étaient présents à Goma pour de discrets entretiens avec les parties en conflit et la Mission de l’ONU en RDC (Monuc), qui déploie 4 500 de ses 17 500 casques bleus dans la province du Nord-Kivu. Selon plusieurs sources, les États-Unis ont prévu de financer l’envoi de conseillers militaires auprès de l’armée congolaise à partir de janvier 2008.
La crise, dans cette province frontalière du Rwanda et de l’Ouganda, tient à la persistance de groupes rebelles, principalement hutus et tutsis, qui se combattent et se heurtent à l’armée nationale congolaise et aux casques bleus de l’ONU. Ces affrontements, sporadiques mais violents, ayant souvent pour enjeu la prise de bourgs ou de villages, provoquent des déplacements massifs de population. L’ONU a recensé 800 000 personnes ayant dû quitter leurs foyers au Nord-Kivu, dont 400 000 depuis décembre dernier (lire page suivante).
L’instabilité dans cette région frontalière du Rwanda remonte principalement à 1994, lorsque, au lendemain du génocide des Tutsis, deux millions de Rwandais hutus trouvèrent refuge dans ce qui était alors le Zaïre, effrayés par leurs crimes autant que par la vengeance du Front patriotique rwandais (FPR), rébellion à dominante tutsie qui venait de conquérir le pouvoir à Kigali.
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