Les premières traces de présence humaine en Tunisie datent du Paléolithique. A l’est de Gafsa, dans l’oasis d’El Guettar, se rassemble une petite population nomade de chasseurs-cueilleurs. C'est là qu'on découvre, vieux de près de 40 000 ans, le plus ancien édifice religieux connu de l’humanité. À cette culture ibéromaurusienne succède la période du Capsien, couvrant une période qui s’étend du VIIIe au Ve millénaires av. J.-C.18. Les Capsiens constitueraient le fond du peuplement actuel du Maghreb.
Au Néolithique (4500 à 2500 av. J.-C. environ), la présence humaine est conditionnée par la formation du désert saharien, qui acquiert son climat actuel. C’est à cette époque que le peuplement de la Tunisie s’enrichit par l’apport des Berbères, issus semble-t-il de la migration vers le nord de populations libyques, c'est à dire africaines.
Le Néolithique voit également le contact s’établir entre les Phéniciens de Tyr, les futurs Carthaginois qui fondent la civilisation punique, et les peuples autochtones de l’actuelle Tunisie, dont les Berbères sont désormais devenus une composante essentielle.
La Tunisie accueille progressivement une série de comptoirs phéniciens comme bien d’autres régions méditerranéennes, du Maroc à Chypre. Le premier comptoir selon la tradition est celui d’Utique32, qui date de 1101 av. J.-C33. C’est ici que prend racine une puissance fondamentale dans l’histoire de l’Antiquité dans le bassin méditerranéen. En 814 av. J.-C., des colons phéniciens venus de Tyr fondent la ville de Carthage.
les Carthaginois s’appuient dans ces régions sur une présence phénicienne antérieure à la création de Carthage. La nouvelle puissance de Carthage supplante celle déclinante des anciennes cités de Phénicie dans cet espace de la Méditerranée. De même, les Carthaginois s’allient aux Étrusques pour vaincre Grecs de Massalia (actuelle Marseille), venus des côtes de l’actuelle Turquie (Ionie).
La puissance carthaginoise se heurte aux Grecs de Sicile puis aux Romains. Le cœur carthaginois qu’est la Tunisie, à la veille des guerres puniques, possède une capacité de production agricole supérieure à celle de Rome et de ses alliés réunis, et son exploitation fait l’admiration des Romains.
À l’issue de la Troisième Guerre punique, Rome écrase définitivement Carthage et s’installe sur les décombres de la ville en 146 av. J.-C. Dans cet espace ouvert sur l’extérieur — Carthage est notamment reliée aux grandes cités d’Alexandrie et d’Antioche, qui constituent deux grands centres d’évangélisation48 —, le christianisme se développe de façon précoce grâce aux colons, commerçants et soldats. En 429, les Vandales et les Alains entrent dans Carthage, où ils installent leur royaume pour près d’un siècle. L’armée byzantine, composée en fait de légionnaires surtout hérules et slaves, enfonce la cavalerie vandale autrefois tant redoutée, et le dernier roi, Gélimer, se rend en 534. Ensuite, les Byzantins établissent de lourds impôts qui suscitent la résistance des Berbères d’autant plus hostiles au pouvoir central byzantin qu’elles ont conscience de leur propre force.
Trois expéditions sont nécessaires pour que les Arabes réussissent à conquérir la Tunisie. Dans ce contexte, la conversion des tribus ne se déroule pas uniformément et connaît des résistances, des apostasies ponctuelles ou l’adoption de syncrétismes. L’arabisation se fera de manière plus lente encore. Sous les Aghlabides, la Tunisie devient un foyer culturel important avec le rayonnement de Kairouan, dotée d’une maison de la sagesse ouverte aux savants, et de sa Grande Mosquée, un centre intellectuel de haute renommée.
Les Fatimides et les Zirides leurs succèdent. Les Almohades repoussent les Normands en Sicile. Dans le même temps a lieu pour la première fois l’unification politique du Maghreb, et, de fait, la constitution du plus puissant des États nord-africains musulmans du Moyen Âge. L’économie devient florissante et des relations commerciales s’établissent avec les principales villes du pourtour méditerranéen (Pise, Gênes, Marseille, Venise et certaines villes d’Espagne). L’essor touche également le domaine culturel ; le siècle almohade est ainsi considéré comme l’« âge d’or » du Maghreb. De grandes villes se développent et les plus belles mosquées sont érigées à cette époque.
Ensuite, les Hafsides de Tunis s’essoufflent et perdent, après la bataille de Kairouan en 1348, le contrôle de leurs territoires au profit des Mérinides d’Abu Inan Faris94, alors que, frappée de plein fouet par la peste de 1384, l’Ifriqiya continue de subir une désertification démographique amorcée par les invasions hilaliennes. C’est alors que commencent à arriver les andalous juifs et musulmans fuyant la déchéance du royaume de Grenade en 1492 et occasionnant des problèmes d’assimilation.
Jusqu'au XVII° siècle, la Tunisie doit souffrir des rivalités entre Ottomans et Espagnols. Au cours du XVIIe siècle, le rôle des Ottomans ne cesse de décroître au profit des dirigeants locaux qui s’émancipent progressivement de la tutelle du sultan d’Istanbul alors que seuls 4 000 janissaires sont en poste à Tunis. Au bout de quelques années d’administration turque, plus précisément en 1590, ces janissaires s’insurgent, plaçant à la tête de l’État un dey dont le premier n’est autre que le pacha Ibrahim Roudesli (originaire de Rhodes), en poste de 1591 à 1593. Et, sous ses ordres, un bey chargé du contrôle du territoire et de la collecte des impôts. Ce dernier ne tarde pas à devenir le personnage essentiel de la régence aux côtés du pacha, qui reste confiné dans le rôle honorifique de représentant du sultan ottoman, au point qu’une dynastie beylicale finit par être fondée par Mourad Bey en 1612.
Au Néolithique (4500 à 2500 av. J.-C. environ), la présence humaine est conditionnée par la formation du désert saharien, qui acquiert son climat actuel. C’est à cette époque que le peuplement de la Tunisie s’enrichit par l’apport des Berbères, issus semble-t-il de la migration vers le nord de populations libyques, c'est à dire africaines.
Le Néolithique voit également le contact s’établir entre les Phéniciens de Tyr, les futurs Carthaginois qui fondent la civilisation punique, et les peuples autochtones de l’actuelle Tunisie, dont les Berbères sont désormais devenus une composante essentielle.
La Tunisie accueille progressivement une série de comptoirs phéniciens comme bien d’autres régions méditerranéennes, du Maroc à Chypre. Le premier comptoir selon la tradition est celui d’Utique32, qui date de 1101 av. J.-C33. C’est ici que prend racine une puissance fondamentale dans l’histoire de l’Antiquité dans le bassin méditerranéen. En 814 av. J.-C., des colons phéniciens venus de Tyr fondent la ville de Carthage.
les Carthaginois s’appuient dans ces régions sur une présence phénicienne antérieure à la création de Carthage. La nouvelle puissance de Carthage supplante celle déclinante des anciennes cités de Phénicie dans cet espace de la Méditerranée. De même, les Carthaginois s’allient aux Étrusques pour vaincre Grecs de Massalia (actuelle Marseille), venus des côtes de l’actuelle Turquie (Ionie).
La puissance carthaginoise se heurte aux Grecs de Sicile puis aux Romains. Le cœur carthaginois qu’est la Tunisie, à la veille des guerres puniques, possède une capacité de production agricole supérieure à celle de Rome et de ses alliés réunis, et son exploitation fait l’admiration des Romains.
À l’issue de la Troisième Guerre punique, Rome écrase définitivement Carthage et s’installe sur les décombres de la ville en 146 av. J.-C. Dans cet espace ouvert sur l’extérieur — Carthage est notamment reliée aux grandes cités d’Alexandrie et d’Antioche, qui constituent deux grands centres d’évangélisation48 —, le christianisme se développe de façon précoce grâce aux colons, commerçants et soldats. En 429, les Vandales et les Alains entrent dans Carthage, où ils installent leur royaume pour près d’un siècle. L’armée byzantine, composée en fait de légionnaires surtout hérules et slaves, enfonce la cavalerie vandale autrefois tant redoutée, et le dernier roi, Gélimer, se rend en 534. Ensuite, les Byzantins établissent de lourds impôts qui suscitent la résistance des Berbères d’autant plus hostiles au pouvoir central byzantin qu’elles ont conscience de leur propre force.
Trois expéditions sont nécessaires pour que les Arabes réussissent à conquérir la Tunisie. Dans ce contexte, la conversion des tribus ne se déroule pas uniformément et connaît des résistances, des apostasies ponctuelles ou l’adoption de syncrétismes. L’arabisation se fera de manière plus lente encore. Sous les Aghlabides, la Tunisie devient un foyer culturel important avec le rayonnement de Kairouan, dotée d’une maison de la sagesse ouverte aux savants, et de sa Grande Mosquée, un centre intellectuel de haute renommée.
Les Fatimides et les Zirides leurs succèdent. Les Almohades repoussent les Normands en Sicile. Dans le même temps a lieu pour la première fois l’unification politique du Maghreb, et, de fait, la constitution du plus puissant des États nord-africains musulmans du Moyen Âge. L’économie devient florissante et des relations commerciales s’établissent avec les principales villes du pourtour méditerranéen (Pise, Gênes, Marseille, Venise et certaines villes d’Espagne). L’essor touche également le domaine culturel ; le siècle almohade est ainsi considéré comme l’« âge d’or » du Maghreb. De grandes villes se développent et les plus belles mosquées sont érigées à cette époque.
Ensuite, les Hafsides de Tunis s’essoufflent et perdent, après la bataille de Kairouan en 1348, le contrôle de leurs territoires au profit des Mérinides d’Abu Inan Faris94, alors que, frappée de plein fouet par la peste de 1384, l’Ifriqiya continue de subir une désertification démographique amorcée par les invasions hilaliennes. C’est alors que commencent à arriver les andalous juifs et musulmans fuyant la déchéance du royaume de Grenade en 1492 et occasionnant des problèmes d’assimilation.
Jusqu'au XVII° siècle, la Tunisie doit souffrir des rivalités entre Ottomans et Espagnols. Au cours du XVIIe siècle, le rôle des Ottomans ne cesse de décroître au profit des dirigeants locaux qui s’émancipent progressivement de la tutelle du sultan d’Istanbul alors que seuls 4 000 janissaires sont en poste à Tunis. Au bout de quelques années d’administration turque, plus précisément en 1590, ces janissaires s’insurgent, plaçant à la tête de l’État un dey dont le premier n’est autre que le pacha Ibrahim Roudesli (originaire de Rhodes), en poste de 1591 à 1593. Et, sous ses ordres, un bey chargé du contrôle du territoire et de la collecte des impôts. Ce dernier ne tarde pas à devenir le personnage essentiel de la régence aux côtés du pacha, qui reste confiné dans le rôle honorifique de représentant du sultan ottoman, au point qu’une dynastie beylicale finit par être fondée par Mourad Bey en 1612.
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