Le 5 novembre prochain, on atteindra la barre des 148 jours et l'on aura alors égalé le record de 1987: la formation d'un gouvernement butait alors déjà sur les querelles entre Flamands et francophones à propos du statut linguistique des Fourons, un groupe de communes flamandes enclavées en Wallonie.
Depuis quatre mois, les négociateurs démocrates-chrétiens et libéraux, les deux familles politiques sorties victorieuses du scrutin du 10 juin, tentent de mettre sur pied une "Orange bleue", du nom de leurs couleurs traditionnelles.
La stratégie du formateur Yves Leterme, démocrate-chrétien flamand qui a réuni 800.000 voix sur son nom et est donc promis au poste de premier ministre, est claire.
Il compte engranger un maximum d'accords sectoriels sur les dossiers socio-économiques, de l'immigration à l'environnement en passant par l'emploi, pour que l'Orange bleue dispose de suffisamment d'acquis avant d'entamer les négociations sur le noeud du problème, les relations entre les deux communautés.
Malgré la difficulté de l'exercice et quelques portes claquées, cette stratégie s'est révélée payante: on s'approche tout doucement et dans la douleur d'un accord qui, dans un pays "normal", permettrait au gouvernement d'être investi.
AMBIANCE À COUPER AU COUTEAU
Mais l'ambiance entre Flamands et francophones au sein de l'équipe des négociateurs est à couper au couteau et risque de faire déraper tout l'exercice, ouvrant une crise de régime.
Les Flamands, tous partis confondus, réclament l'octroi de nouvelles compétences aux régions, notamment en matière d'emploi et de fiscalité, afin de gérer eux-mêmes les dividendes de leur insolente prospérité qui contraste avec la situation wallonne.
Les francophones rejettent ces revendications: ils estiment qu'une telle dévolution viderait l'Etat fédéral de sa substance.
A Bruxelles, les drapeaux belges fleurissent aux fenêtres, une pétition intitulée "Touche pas à ma Belgique!" remporte un franc succès, les autocollants "I want you for Belgium" sont plaqués un peut partout sur les voitures et le courrier des lecteurs des journaux francophones suinte l'angoisse.
Mais alors que ces questions n'ont pas encore été abordées, l'abcès de fixation immédiat concerne le statut des quelques 120.000 francophones qui vivent dans la périphérie flamande de Bruxelles et entendent continuer à parler leur langue.
Les partis flamands, tous unis sur ce dossier, exigent la scission de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) qui permet à ces francophones de voter pour des candidats de leur communauté: avec la partition de "BHV", ils perdraient ce droit.
Les radicaux flamands manifestent de manière parfois très agressive dans les communes de la périphérie pour démontrer qu'il s'agit du territoire de la Flandre et qu'il faut mettre fin à la "tache d'huile" francophone dans leur région.
"LA SURVIE DU PAYS" EN JEU
Les partis francophones veulent de leur côté obtenir des compensations à une éventuelle scission de BHV, ce qui prendrait pour eux la forme d'un élargissement de la région de Bruxelles, zone bilingue, aux communes francophones de la périphérie.
Pour les Flamands, il s'agit d'une provocation, puisqu'il leur faudrait céder une partie de leur territoire en assurant du même coup une continuité territoriale entre la Wallonie et Bruxelles, ville francophone à 85% enclavée en Flandre.
Comme si la situation n'était pas assez compliquée, les libéraux flamands ont lancé un ultimatum à Yves Leterme.
Il faut, ont-ils dit, qu'il y ait une perspective de solution sur BHV pour le 7 novembre, faute de quoi les partis flamands imposeront la scission de BHV à la Chambre des représentants, où ils disposent d'une confortable majorité.
"Il faut qu'on sache où on va sur le communautaire. Sinon, on n'empêchera pas le vote des propositions de scission de BHV", a dit le président des libéraux flamands, Bart Somers.
Son parti, laminé par des scandales de corruption, tente à l'évidence de les faire oublier en se montrant plus dur qu'il ne l'était jusqu'à présent sur le plan communautaire.
Le quotidien francophone Le Soir est alarmiste.
"Il reste donc neuf jours pour trouver un compromis entre l'eau et le feu", estime-t-il lundi en expliquant que l'enjeu est "ni plus ni moins que la survie du pays".
Il reste toutefois la réalité des chiffres.
L'"Orange bleue" constitue en effet la seule possibilité arithmétique de constituer une coalition sans les socialistes, que ni les libéraux, ni les démocrates-chrétiens ne veulent associer au pouvoir après leur avoir infligé une défaite.
Le record de durée sans gouvernement risque donc bien d'être battu - et de très loin - dans les semaines à venir.
Depuis quatre mois, les négociateurs démocrates-chrétiens et libéraux, les deux familles politiques sorties victorieuses du scrutin du 10 juin, tentent de mettre sur pied une "Orange bleue", du nom de leurs couleurs traditionnelles.
La stratégie du formateur Yves Leterme, démocrate-chrétien flamand qui a réuni 800.000 voix sur son nom et est donc promis au poste de premier ministre, est claire.
Il compte engranger un maximum d'accords sectoriels sur les dossiers socio-économiques, de l'immigration à l'environnement en passant par l'emploi, pour que l'Orange bleue dispose de suffisamment d'acquis avant d'entamer les négociations sur le noeud du problème, les relations entre les deux communautés.
Malgré la difficulté de l'exercice et quelques portes claquées, cette stratégie s'est révélée payante: on s'approche tout doucement et dans la douleur d'un accord qui, dans un pays "normal", permettrait au gouvernement d'être investi.
AMBIANCE À COUPER AU COUTEAU
Mais l'ambiance entre Flamands et francophones au sein de l'équipe des négociateurs est à couper au couteau et risque de faire déraper tout l'exercice, ouvrant une crise de régime.
Les Flamands, tous partis confondus, réclament l'octroi de nouvelles compétences aux régions, notamment en matière d'emploi et de fiscalité, afin de gérer eux-mêmes les dividendes de leur insolente prospérité qui contraste avec la situation wallonne.
Les francophones rejettent ces revendications: ils estiment qu'une telle dévolution viderait l'Etat fédéral de sa substance.
A Bruxelles, les drapeaux belges fleurissent aux fenêtres, une pétition intitulée "Touche pas à ma Belgique!" remporte un franc succès, les autocollants "I want you for Belgium" sont plaqués un peut partout sur les voitures et le courrier des lecteurs des journaux francophones suinte l'angoisse.
Mais alors que ces questions n'ont pas encore été abordées, l'abcès de fixation immédiat concerne le statut des quelques 120.000 francophones qui vivent dans la périphérie flamande de Bruxelles et entendent continuer à parler leur langue.
Les partis flamands, tous unis sur ce dossier, exigent la scission de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) qui permet à ces francophones de voter pour des candidats de leur communauté: avec la partition de "BHV", ils perdraient ce droit.
Les radicaux flamands manifestent de manière parfois très agressive dans les communes de la périphérie pour démontrer qu'il s'agit du territoire de la Flandre et qu'il faut mettre fin à la "tache d'huile" francophone dans leur région.
"LA SURVIE DU PAYS" EN JEU
Les partis francophones veulent de leur côté obtenir des compensations à une éventuelle scission de BHV, ce qui prendrait pour eux la forme d'un élargissement de la région de Bruxelles, zone bilingue, aux communes francophones de la périphérie.
Pour les Flamands, il s'agit d'une provocation, puisqu'il leur faudrait céder une partie de leur territoire en assurant du même coup une continuité territoriale entre la Wallonie et Bruxelles, ville francophone à 85% enclavée en Flandre.
Comme si la situation n'était pas assez compliquée, les libéraux flamands ont lancé un ultimatum à Yves Leterme.
Il faut, ont-ils dit, qu'il y ait une perspective de solution sur BHV pour le 7 novembre, faute de quoi les partis flamands imposeront la scission de BHV à la Chambre des représentants, où ils disposent d'une confortable majorité.
"Il faut qu'on sache où on va sur le communautaire. Sinon, on n'empêchera pas le vote des propositions de scission de BHV", a dit le président des libéraux flamands, Bart Somers.
Son parti, laminé par des scandales de corruption, tente à l'évidence de les faire oublier en se montrant plus dur qu'il ne l'était jusqu'à présent sur le plan communautaire.
Le quotidien francophone Le Soir est alarmiste.
"Il reste donc neuf jours pour trouver un compromis entre l'eau et le feu", estime-t-il lundi en expliquant que l'enjeu est "ni plus ni moins que la survie du pays".
Il reste toutefois la réalité des chiffres.
L'"Orange bleue" constitue en effet la seule possibilité arithmétique de constituer une coalition sans les socialistes, que ni les libéraux, ni les démocrates-chrétiens ne veulent associer au pouvoir après leur avoir infligé une défaite.
Le record de durée sans gouvernement risque donc bien d'être battu - et de très loin - dans les semaines à venir.
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