L'ex-Premier ministre pakistanais et leader de l'opposition Benazir Bhutto a été tuée jeudi dans un attentat suicide qui a fait au moins 20 autres morts à l'issue d'un meeting électoral dans la banlieue d'Islamabad, à deux semaines des législatives. Evénement
Benazir Bhutto, qui fut en 1988 la première femme à diriger un pays musulman, à l'âge de 35 ans, est morte ensuite à l'hôpital, sans que l'on sache encore si elle est décédée de sa blessure par balle ou des suites de l'explosion.
L'attentat a été perpétré à Rawalpindi, une grande ville qui jouxte la capitale pakistanaise. Immédiatement après le drame, plusieurs corps déchiquetés jonchaient la route, a témoigné un journaliste de l'AFP sur place.
En plus de Mme Bhutto, au moins 20 personnes ont été tuées et 56 blessées, a annoncé le porte-parole du ministre de l'Intérieur, Javed Cheema.
Après la mort de Benazir Bhutto, les violences s'étendaient dans tout le pays. Quatre policiers ont été blessés par balles et 20 maisons brûlées dans un village selon la police tandis que le principal tribunal et un autre bâtiment officiel de Jacobabadont ont été incendiés.
Le président du Pakistan Pervez Musharraf, qui présidait une réunion d'urgence de son gouvernement et des autorités militaires au palais présidentiel à Islamabad, a d'ailleurs appelé ses concitoyens à rester calmes pour "que les desseins diaboliques des terroristes soient mis en échec", a annoncé la télévision d'Etat.
L'ex-Premier ministre Nawaz Sharif s'est lui adressé à la foule massée devant l'hôpital où Mme Bhutto est décédée.
"Je vous promets que je mènerai votre guerre à partir de maintenant", a-t-il lancé aux partisans de Mme Bhutto et aux nombreuses autres personnes dont bon nombre pleuraient.
Le président américain George W. Bush a fermement condamné " cet acte lâche perpétré par des extrémistes assoiffés de sang qui essayent de miner la démocratie au Pakistan", devant des journalistes à l'extérieur de son ranch texan de Crawford.
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband s'est de son côté déclaré "profondemment choqué" par cet attentat appelant "à la retenue mais aussi à l'unité".
En France, le chef de la diplomatie Bernard Kouchner a exprimé sa "très grande émotion" et condamné fermement "l'acte odieux", a déclaré jeudi son ministère.
Ce drame est le dernier d'une série record d'attentats suicides dans l'histoire du Pakistan, qui ont fait plus de 780 morts en 2007.
Le plus meurtrier, pour l'heure, avait déjà visé une manifestation du parti de Mme Bhutto: le 18 octobre, deux kamikazes avaient tué 139 personnes dans un gigantesque défilé de sympathisants qui célébraient, à Karachi, la grande ville du sud, le retour de l'ex-Premier ministre après six années d'exil.
Mme Bhutto avait réchappé du double attentat parce qu'elle se trouvait à l'intérieur d'un camion blindé en tête du défilé.
Depuis lors, les autorités ont multiplié les avertissements, assurant que des informations "précises" permettaient de penser que les terroristes islamistes voulaient attenter à sa vie.
Après l'attentat du 18 octobre, Mme Bhutto avait accusé à plusieurs reprises des "hauts responsables" proches du pouvoir et des membres des services de renseignements d'être à l'origine de cette attaque, sans jamais le prouver.
L'ex-Premier ministre dirigeait le principal parti de l'opposition au président Pervez Musharraf, le Parti du Peuple Pakistanais (PPP) depuis qu'elle lui avait tourné le dos début novembre après avoir négocié, dans un premier temps, un accord de partage du pouvoir qui lui avait permis de rentrer d'exil grâce à une amnistie mettant un terme à des poursuites pour corruption du temps où elle dirigeait le pays (1988-1990 et 1993-1996).
C'est précisément en invoquant notamment la menace terroriste islamiste que M. Musharraf avait instauré l'état d'urgence le 3 novembre. Après quelques jours de tergiversations, Mme Bhutto avait mis un terme à ses négociations avec le chef de l'Etat pour un partage du pouvoir dans la perspective des élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier et était entrée dans l'opposition.
Face à la pression intense de la communauté internationale et de l'opposition, M. Musharraf, qui a été réélu pour un second mandat le 6 octobre par les assemblées sortantes, avait finalement levé l'état d'urgence le 15 décembre et promis de tout faire pour assurer la sécurité de la campagne électorale et des opérations de vote.
Mme Butto menait campagne contre M. Musharraf mais surtout contre les fondamentalistes musulmans, en promettant d'"éliminer la menace islamiste" du pays.
L'année 2007 a connu un record absolu du nombre d'attentats.
Avec celui de vendredi, plus de 780 personnes ont été tuées cette année à travers le pays, quasi exclusivement par des kamikazes.
Les Etats-Unis, dont le Pakistan de M. Musharraf est l'allié-clé dans leur "guerre contre le terrorisme", estiment qu'Al-Qaïda et les talibans afghans, épaulés par des militants locaux, ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest, d'où ils menacent de nouveau les Etats-Unis.
Après le siège puis l'assaut de la Mosquée rouge d'Islamabad début juillet, dans lequel une centaine de fondamentalistes lourdement armés ont été tués, Oussama ben Laden lui-même avait déclaré le djihad, la "guerre sainte", à M. Musharraf et son régime, pour venger ces "martyrs".
Et récemment, un commandant proche des talibans a annoncé, selon la presse pakistanaise, qu'il ferait tout pour empêcher les élections.
Source: http://fr.news.yahoo.com
Benazir Bhutto, qui fut en 1988 la première femme à diriger un pays musulman, à l'âge de 35 ans, est morte ensuite à l'hôpital, sans que l'on sache encore si elle est décédée de sa blessure par balle ou des suites de l'explosion.
L'attentat a été perpétré à Rawalpindi, une grande ville qui jouxte la capitale pakistanaise. Immédiatement après le drame, plusieurs corps déchiquetés jonchaient la route, a témoigné un journaliste de l'AFP sur place.
En plus de Mme Bhutto, au moins 20 personnes ont été tuées et 56 blessées, a annoncé le porte-parole du ministre de l'Intérieur, Javed Cheema.
Après la mort de Benazir Bhutto, les violences s'étendaient dans tout le pays. Quatre policiers ont été blessés par balles et 20 maisons brûlées dans un village selon la police tandis que le principal tribunal et un autre bâtiment officiel de Jacobabadont ont été incendiés.
Le président du Pakistan Pervez Musharraf, qui présidait une réunion d'urgence de son gouvernement et des autorités militaires au palais présidentiel à Islamabad, a d'ailleurs appelé ses concitoyens à rester calmes pour "que les desseins diaboliques des terroristes soient mis en échec", a annoncé la télévision d'Etat.
L'ex-Premier ministre Nawaz Sharif s'est lui adressé à la foule massée devant l'hôpital où Mme Bhutto est décédée.
"Je vous promets que je mènerai votre guerre à partir de maintenant", a-t-il lancé aux partisans de Mme Bhutto et aux nombreuses autres personnes dont bon nombre pleuraient.
Le président américain George W. Bush a fermement condamné " cet acte lâche perpétré par des extrémistes assoiffés de sang qui essayent de miner la démocratie au Pakistan", devant des journalistes à l'extérieur de son ranch texan de Crawford.
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband s'est de son côté déclaré "profondemment choqué" par cet attentat appelant "à la retenue mais aussi à l'unité".
En France, le chef de la diplomatie Bernard Kouchner a exprimé sa "très grande émotion" et condamné fermement "l'acte odieux", a déclaré jeudi son ministère.
Ce drame est le dernier d'une série record d'attentats suicides dans l'histoire du Pakistan, qui ont fait plus de 780 morts en 2007.
Le plus meurtrier, pour l'heure, avait déjà visé une manifestation du parti de Mme Bhutto: le 18 octobre, deux kamikazes avaient tué 139 personnes dans un gigantesque défilé de sympathisants qui célébraient, à Karachi, la grande ville du sud, le retour de l'ex-Premier ministre après six années d'exil.
Mme Bhutto avait réchappé du double attentat parce qu'elle se trouvait à l'intérieur d'un camion blindé en tête du défilé.
Depuis lors, les autorités ont multiplié les avertissements, assurant que des informations "précises" permettaient de penser que les terroristes islamistes voulaient attenter à sa vie.
Après l'attentat du 18 octobre, Mme Bhutto avait accusé à plusieurs reprises des "hauts responsables" proches du pouvoir et des membres des services de renseignements d'être à l'origine de cette attaque, sans jamais le prouver.
L'ex-Premier ministre dirigeait le principal parti de l'opposition au président Pervez Musharraf, le Parti du Peuple Pakistanais (PPP) depuis qu'elle lui avait tourné le dos début novembre après avoir négocié, dans un premier temps, un accord de partage du pouvoir qui lui avait permis de rentrer d'exil grâce à une amnistie mettant un terme à des poursuites pour corruption du temps où elle dirigeait le pays (1988-1990 et 1993-1996).
C'est précisément en invoquant notamment la menace terroriste islamiste que M. Musharraf avait instauré l'état d'urgence le 3 novembre. Après quelques jours de tergiversations, Mme Bhutto avait mis un terme à ses négociations avec le chef de l'Etat pour un partage du pouvoir dans la perspective des élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier et était entrée dans l'opposition.
Face à la pression intense de la communauté internationale et de l'opposition, M. Musharraf, qui a été réélu pour un second mandat le 6 octobre par les assemblées sortantes, avait finalement levé l'état d'urgence le 15 décembre et promis de tout faire pour assurer la sécurité de la campagne électorale et des opérations de vote.
Mme Butto menait campagne contre M. Musharraf mais surtout contre les fondamentalistes musulmans, en promettant d'"éliminer la menace islamiste" du pays.
L'année 2007 a connu un record absolu du nombre d'attentats.
Avec celui de vendredi, plus de 780 personnes ont été tuées cette année à travers le pays, quasi exclusivement par des kamikazes.
Les Etats-Unis, dont le Pakistan de M. Musharraf est l'allié-clé dans leur "guerre contre le terrorisme", estiment qu'Al-Qaïda et les talibans afghans, épaulés par des militants locaux, ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest, d'où ils menacent de nouveau les Etats-Unis.
Après le siège puis l'assaut de la Mosquée rouge d'Islamabad début juillet, dans lequel une centaine de fondamentalistes lourdement armés ont été tués, Oussama ben Laden lui-même avait déclaré le djihad, la "guerre sainte", à M. Musharraf et son régime, pour venger ces "martyrs".
Et récemment, un commandant proche des talibans a annoncé, selon la presse pakistanaise, qu'il ferait tout pour empêcher les élections.
Source: http://fr.news.yahoo.com
A lire également:
-
L'implication de la Chine dans la situation socio-économique en Asie du Sud-Est
-
L'escalade Militaire de la Corée du Nord : Analyse de la Résurgence des Tensions
-
Ekaterina Dountsova : Portrait de la Femme Défiant Poutine dans la Course Présidentielle
-
Tragédie sismique au Népal : Une nation en deuil
-
Agression à grande échelle au Haut-Karabagh