Les propos tenus par Eric Zemmour au journal Italien Corriere della Serra ont suscité l'indignation en France dès qu'ils on été rapportés dans la presse de l'hexagone. A ce quotidien, Eric Zemmour avait en effet déclaré que puisque les pieds-noirs ont dû quitter l'Algérie, les musulmans pourraient bien un jour devoir quitter la France*. L'ennui, c'est que de tels propos tenus par un partisan d'une assimilation totale où "assimiler, c'est devenir le même", ne sont pas interprétés comme une crainte mais comme une mise en garde. Pour cela et pour d'autres raisons, notamment l'opinion selon laquelle l'intégration des immigrés italiens (rappelez-vous: les Ritals) s'était faite en douceur, Zemmour est devenu, en cette semaine de décembre, le mouton noir de la presse, d'une partie des politiques et de nombreux internautes pour une interview parue le 30 octobre 2014 en Italie. L'affaire sent le coup monté, sinon pas médiatique.
Devant ce tollé, les politiques prennent parti et de façon tout à fait surprenante. La députée socialiste d'Ille-et-Vilaine Marie-Anne Chapdelaine déclare tout simplement: «Monsieur Zemmour, la République, on l’aime ou on la quitte». En remplaçant "république" par "France", on reconnaît pourtant là une formule attribuée habituellement aux partisans de droite et d'extrême droite. Et la phrase ne peut pas passer de droite à gauche en changeant un mot.
A droite, Nicolas Dupont-Aignan tweete : «La pensée unique est bien faible pour interdire Zemmour. Plus que jamais besoin de débat et de liberté en France!» et Philippe de Villiers:
«Affaire #Zemmour: la France devient un pays totalitaire. Nous sommes tous des #Zemmour. Eric on est avec toi.» Liberté, liberté d'opinion, anti-totalitarisme, c'est habituellement le pré carré de la gauche. Les lignes politiques se sont brouillées et pour la circonstance, la parole politique est même inversée.
Quant à Zemmour, c'est la France à laquelle il a si bien su s'assimiler et qu'il estime défendre bec et ongles qui, aujourd'hui, le rejette alors qu'il suffisait d'expliquer qu'il délire mais qu'il a bien le droit de le faire. Car si l'on est partisan de la diversité, on peut bien accepter sa diversité. Le plus drôle, dans cette histoire, c'est que pour défendre l'un de ses hobereaux, l'extrême droite se voit obligée de rejeter l'intolérance d'une chaîne TV, laquelle n'a fait que trancher en faveur de ce qu'elle estime être le plus grand nombre.
*Bien que le journaliste italien ait reconnu avoir ajouté le mot "déporter" avant "cinq millions de musulmans français" dans une de ses questions en retranscrivant l'entretien, la polémique n'a pas faibli en France. Voici l'extrait:
Eric Zemmour : «Les musulmans ont leur code civil, c'est le Coran. Ils vivent entre eux, dans les périphéries. Les Français ont été obligés de s'en aller.»
Question : «Mais alors que suggérez-vous de faire? Déporter 5 millions de musulmans français?»
Eric Zemmour : «Je sais, c'est irréaliste mais l'Histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 que un million de pieds-noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d'Algérie pour revenir en France? Ou bien qu'après la guerre, 5 ou 6 millions d'Allemands auraient abandonné l'Europe centrale et orientale où ils vivaient depuis des siècles?»
Devant ce tollé, les politiques prennent parti et de façon tout à fait surprenante. La députée socialiste d'Ille-et-Vilaine Marie-Anne Chapdelaine déclare tout simplement: «Monsieur Zemmour, la République, on l’aime ou on la quitte». En remplaçant "république" par "France", on reconnaît pourtant là une formule attribuée habituellement aux partisans de droite et d'extrême droite. Et la phrase ne peut pas passer de droite à gauche en changeant un mot.
A droite, Nicolas Dupont-Aignan tweete : «La pensée unique est bien faible pour interdire Zemmour. Plus que jamais besoin de débat et de liberté en France!» et Philippe de Villiers:
«Affaire #Zemmour: la France devient un pays totalitaire. Nous sommes tous des #Zemmour. Eric on est avec toi.» Liberté, liberté d'opinion, anti-totalitarisme, c'est habituellement le pré carré de la gauche. Les lignes politiques se sont brouillées et pour la circonstance, la parole politique est même inversée.
Quant à Zemmour, c'est la France à laquelle il a si bien su s'assimiler et qu'il estime défendre bec et ongles qui, aujourd'hui, le rejette alors qu'il suffisait d'expliquer qu'il délire mais qu'il a bien le droit de le faire. Car si l'on est partisan de la diversité, on peut bien accepter sa diversité. Le plus drôle, dans cette histoire, c'est que pour défendre l'un de ses hobereaux, l'extrême droite se voit obligée de rejeter l'intolérance d'une chaîne TV, laquelle n'a fait que trancher en faveur de ce qu'elle estime être le plus grand nombre.
*Bien que le journaliste italien ait reconnu avoir ajouté le mot "déporter" avant "cinq millions de musulmans français" dans une de ses questions en retranscrivant l'entretien, la polémique n'a pas faibli en France. Voici l'extrait:
Eric Zemmour : «Les musulmans ont leur code civil, c'est le Coran. Ils vivent entre eux, dans les périphéries. Les Français ont été obligés de s'en aller.»
Question : «Mais alors que suggérez-vous de faire? Déporter 5 millions de musulmans français?»
Eric Zemmour : «Je sais, c'est irréaliste mais l'Histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 que un million de pieds-noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d'Algérie pour revenir en France? Ou bien qu'après la guerre, 5 ou 6 millions d'Allemands auraient abandonné l'Europe centrale et orientale où ils vivaient depuis des siècles?»