La campagne d'éradication s'est donc poursuivie lundi. Dimanche, l'abattage avait provoqué des heurts violents entre policiers et éleveurs dans un quartier pauvre du Caire, à majorité copte (chrétienne).
Le bilan fait état de 12 blessés parmi les forces de l'ordre et huit chez les éleveurs, selon les services de sécurité.
Lundi, sous protection policière, les services vétérinaires ont repris le chemin des élevages situés au milieu de quartiers habités par des Coptes déshérités, pour saisir les cochons et les mener vers les abattoirs. Aucun incident n'avait été signalé à la mi-journée.
«L'abattage a continué aujourd'hui, trois camions sont déjà venus embarquer quelque 250 cochons», a déclaré Ishak Mikhaïl, chef de l'association des collecteurs d'ordures du Moqattam.
Plusieurs dizaines de milliers de cochons sont élevés au milieu de tas d'ordures par quelque 35.000 zabbaline, en grande majorité chrétiens. L'élevage de porcs est souvent leur seul moyen de subsistance.
«Aucun autre pays, même le Mexique où l'épidémie s'est déclarée, n'a décidé d'abattre des cochons, alors pourquoi ici, je me pose la question», a déclaré un éleveur, Hani Sayed, qui arbore une croix en sautoir.
Mesure d'hygiène ou relents anti-coptes? Le ministre de la Santé, Hatem al-Gabali affirme que c'est une mesure de salubrité publique préventive, alors que la grippe aviaire sévit en Egypte de manière endémique. Mais une célèbre militante égyptienne du droit des animaux, Amina Abaza dénonce une décision «anti-coptes» dans cet abattage. Selon l'analyste Amr Choubaki, la dimension confessionnelle, avec «une porcinophobie» ambiante chez les musulmans, n'est pas à exclure, compte tenu des attaques répétées des Frères musulmans et des conservateurs du régime.
L'islam, qui juge impur le porc, est la religion de neuf Egyptiens sur dix. «Mais l'habituelle incurie gouvernementale, et la réaction sociale d'éleveurs dépossédés sont plus importants à souligner dans cette crise», a souligné Amr Chouraki. Pour lui, «si la question de l'hygiène publique est réelle, sa gestion par le pouvoir est lamentable, faute d'une recherche de consensus, de respect des gens, et d'un plan sérieux pour les aider à changer d'activité».
Le gouvernement, lui, se défend d'avoir voulu flatter l'opposition islamiste des Frères musulmans, qui faisait campagne contre les élevages de cochons.
Pour le père Boutros Rouchdi Saïd, porte-parole de l'église du Moqattam, la question clef est celle du dédommagement. «S'ils veulent tuer les cochons, qu'ils les tuent, mais qu'au moins ils dédommagent décemment les hommes», dit-il.
Selon lui, un éleveur pouvait négocier jusqu'à 10 à 12 livres (1,2 à 1,4 euros) le kg sa viande de porc, tandis que le gouvernement ne proposerait qu'une livre par kg.
D'après M. Mikhaïl, le gouverneur du Caire serait désormais d'accord pour accorder un dédommagement de 500 livres (70 euros) pour chaque cochon et 50 livres pour des porcelets destinés à l'abattage.
Source: Dabio
Le bilan fait état de 12 blessés parmi les forces de l'ordre et huit chez les éleveurs, selon les services de sécurité.
Lundi, sous protection policière, les services vétérinaires ont repris le chemin des élevages situés au milieu de quartiers habités par des Coptes déshérités, pour saisir les cochons et les mener vers les abattoirs. Aucun incident n'avait été signalé à la mi-journée.
«L'abattage a continué aujourd'hui, trois camions sont déjà venus embarquer quelque 250 cochons», a déclaré Ishak Mikhaïl, chef de l'association des collecteurs d'ordures du Moqattam.
Plusieurs dizaines de milliers de cochons sont élevés au milieu de tas d'ordures par quelque 35.000 zabbaline, en grande majorité chrétiens. L'élevage de porcs est souvent leur seul moyen de subsistance.
«Aucun autre pays, même le Mexique où l'épidémie s'est déclarée, n'a décidé d'abattre des cochons, alors pourquoi ici, je me pose la question», a déclaré un éleveur, Hani Sayed, qui arbore une croix en sautoir.
Mesure d'hygiène ou relents anti-coptes? Le ministre de la Santé, Hatem al-Gabali affirme que c'est une mesure de salubrité publique préventive, alors que la grippe aviaire sévit en Egypte de manière endémique. Mais une célèbre militante égyptienne du droit des animaux, Amina Abaza dénonce une décision «anti-coptes» dans cet abattage. Selon l'analyste Amr Choubaki, la dimension confessionnelle, avec «une porcinophobie» ambiante chez les musulmans, n'est pas à exclure, compte tenu des attaques répétées des Frères musulmans et des conservateurs du régime.
L'islam, qui juge impur le porc, est la religion de neuf Egyptiens sur dix. «Mais l'habituelle incurie gouvernementale, et la réaction sociale d'éleveurs dépossédés sont plus importants à souligner dans cette crise», a souligné Amr Chouraki. Pour lui, «si la question de l'hygiène publique est réelle, sa gestion par le pouvoir est lamentable, faute d'une recherche de consensus, de respect des gens, et d'un plan sérieux pour les aider à changer d'activité».
Le gouvernement, lui, se défend d'avoir voulu flatter l'opposition islamiste des Frères musulmans, qui faisait campagne contre les élevages de cochons.
Pour le père Boutros Rouchdi Saïd, porte-parole de l'église du Moqattam, la question clef est celle du dédommagement. «S'ils veulent tuer les cochons, qu'ils les tuent, mais qu'au moins ils dédommagent décemment les hommes», dit-il.
Selon lui, un éleveur pouvait négocier jusqu'à 10 à 12 livres (1,2 à 1,4 euros) le kg sa viande de porc, tandis que le gouvernement ne proposerait qu'une livre par kg.
D'après M. Mikhaïl, le gouverneur du Caire serait désormais d'accord pour accorder un dédommagement de 500 livres (70 euros) pour chaque cochon et 50 livres pour des porcelets destinés à l'abattage.
Source: Dabio
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