A Marjah, M. Karzaï a rencontré pendant près de deux heures des représentants de la population dans une mosquée du centre de cette ville théâtre récemment de violents combats entre les talibans et les forces internationales.
Accompagné du commandant de l'OTAN en Afghanistan, le général américain Stanley McChrystal, il a écouté leurs doléances sur les victimes civiles des combats, les fouilles de maison, les arrestations jugées abusives... Et, plus généralement, celles sur la corruption au sein du gouvernement afghan, le manque d'écoles et d'hôpitaux, et l'absence de services de l'Etat.
"Ils ont des doléances très légitimes, très, très légitimes", a déclaré le président afghan à l'issue de cette rencontre. "Ils ont le sentiment d'avoir été abandonnés, ce qui, dans de nombreux cas, est vrai". "Ils m'ont fait part de leurs problèmes avec sincérité et clarté".
Sa visite s'inscrit dans la nouvelle stratégie de contre-insurrection de l'OTAN visant à repousser les insurgés en dehors des villes, y installer un gouvernement crédible et efficace, et à acheminer ensuite l'aide au développement. A Marjah, la tâche du gouvernement local est de convaincre les habitants qu'il peut leur assurer une meilleure vie que les talibans.
Cette ville de la province de Helmand, ancien centre névralgique du trafic d'opium des talibans, représente en cela le premier test d'importance de cette stratégie depuis que Barack Obama a annoncé l'envoi en Afghanistan de 30.000 soldats supplémentaires.
Parallèlement à la visite de Hamid Karzaï, des combats entre les talibans et une autre faction islamiste luttant pour le contrôle de plusieurs villages ont fait au moins 50 morts dans la province de Baghlan (nord-est). Selon Zalmaï Mangal, responsable local de la police, ces affrontements semblent être la conséquence d'une querelle pour le pouvoir entre les talibans locaux et la milice du Hezb-e-Islami, dirigée par le seigneur de la guerre Gulbuddin Hekmatyar.
Les combats, qui faisaient rage depuis deux jours, se poursuivaient dimanche soir à l'arme lourde et au lance-grenades, selon le gouverneur de la province Mohammad Akbar Barakzaï. Ils ont fait au moins 35 morts dans les rangs de la milice du Hezb-e-Islami, et une quinzaine parmi les talibans.
Suite à ces affrontements, une centaine de membres du Hezb-e-Islami ont fait défection pour rejoindre les forces gouvernementales, massées à la limite de la zone de combats, selon le chef de la police de la province, Kabir Andarabi. Le général Ghulam Mushtaba Patang, chef de la police régionale, a, lui, fait état de 50 défections, tout en expliquant que la situation continuait d'évoluer et que d'autres défections étaient possibles.
Source: AP via Yahoo
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