Le corps carbonisé de ce coopérant français, conseiller technique auprès du ministère de la Justice djiboutien, avait été retrouvé près de la ville de Djibouti en octobre 1995. L'hypothèse du suicide avait d'abord été retenue, mais la piste criminelle est désormais suivie, après des expertises médico-légales.
Certaines dépositions, dont des éléments sont toutefois contestés, ouvrent l'hypothèse d'un assassinat politique sur ordre du pouvoir djiboutien.
Deux documents saisis en avril lors de perquisitions aux ministères de la Justice et des Affaires étrangères montrent que Laurent Le Mesle, alors directeur de cabinet du ministre de la Justice Pascal Clément, devenu aujourd'hui procureur général de Paris, a tenté de favoriser la transmission totale du dossier criminel à Djibouti, comme les autorités de ce pays le demandaient.
"Je vous remercie de veiller à ce qu'il soit apporté une réponse favorable à la demande formulée par les autorités djiboutiennes", écrit Laurent Le Mesle dans une note à ses services datée du 30 juillet 2004.
Plus tard, le 28 septembre 2004, Laurent Le Mesle écrit à son homologue du Quai d'Orsay Pierre Vimont pour conseiller à Djibouti d'insister. "La demande sera alors satisfaite, en tenant compte du délai qu'imposera la copie des 35 tomes de la procédure judiciaire."
LE MESLE NIE LES PRESSIONS
Dans un communiqué samedi, Laurent Le Mesle, ancien conseiller de Jacques Chirac à l'Elysée, nie les accusations de manoeuvres.
"Il tient (...) à affirmer, de la manière la plus solennelle, qu'il n'a jamais exercé de pression sur la justice. Il a, au contraire dans ce dossier, toujours agi dans le respect de la loi et des responsabilités qui étaient alors les siennes", déclare-t-il.
La juge d'instruction Sophie Clément, chargée de l'enquête à Paris sur la mort de Bernard Borrel, a finalement refusé en février 2005 dans une ordonnance la transmission de ce dossier à Djibouti. Lire l'article en pièce jointe: