Photo Latin Reporters
BOGOTA, mercredi 4 janvier 2006 (LatinReporters.com) -
Les espoirs créés par une proposition de la France, de la Suisse et de l'Espagne sont ainsi déçus. Présentée au nom des trois pays européens le 12 décembre dernier et acceptée aussitôt par le président Uribe, la proposition portait sur la démilitarisation temporaire, garantie par des observateurs internationaux, d'un territoire de 180 km² dans le sud-ouest colombien, autour de la localité d'El Retiro.
Emissaires gouvernementaux et des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) étaient invités à y négocier la libération de 59 otages politiques et militaires de la guérilla, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt (enlevée le 23 février 2002), en échange de la libération de quelque 500 guérilleros actuellement prisonniers.
L'acceptation par le président colombien d'une démilitarisation temporaire d'une partie du territoire national était considérée comme une concession majeure. Elle avait rendu espoir aux familles des otages. Ces familles veulent croire que la guérilla ne refuse pas catégoriquement l'échange de prisonniers, les rebelles accusant plutôt le président Uribe de le torpiller.
Le dernier communiqué des FARC, intitulé "Avec Uribe il n'y aura pas d'échange humanitaire" (texte intégral ci-dessous), laisse néanmoins peu de place à l'optimisme. La guérilla réclame en effet un interlocuteur présidentiel "ayant aussi la volonté de négocier la solution du conflit" qui ensanglante la Colombie depuis plus de 40 ans. Cette revendication submerge et donc complique la question nettement plus restreinte d'un échange de prisonniers.
Par ailleurs, les FARC surprennent en affirmant qu'ils "ne connaissent pas encore" la proposition présentée le 12 décembre par Paris, Berne et Madrid.
Les FARC rappellent que l'extradition aux Etats-Unis de deux de leurs chefs, "Simon et Sonia", reste "un écueil insurmontable" sur le chemin d'un éventuel échange humanitaire.
Mais l'aspect le plus inquiétant du communiqué est l'insistance des FARC à attribuer au président Uribe la volonté de libérer militairement, "à sang et à feu", les otages des rebelles. La guérilla attribue ainsi à une tentative militaire de sauvetage la mort de deux otages, "le gouverneur d'Antioquia et l'ex-ministre de la Défense Echeverri Mejia".
Or, pour la plupart des personnes séquestrées par la guérilla, dont Ingrid Betancourt, aucun indice de vie n'est donné depuis plusieurs années. Même si le président Uribe n'écarte pas des tentatives militaires de libération, le risque existe que les FARC attribuent la mort d'otages importants déjà décédés à une prochaine action de l'armée colombienne, qui serait présentée par les rebelles comme une tentative irréfléchie de délivrer des séquestrés.
Le président Uribe, dont la popularité reste proche de 70%, risquerait alors d'être exposé à un discrédit national et international avant les élections législatives de mars et la présidentielle du mois de mai.
Source Latin Reporters
Les espoirs créés par une proposition de la France, de la Suisse et de l'Espagne sont ainsi déçus. Présentée au nom des trois pays européens le 12 décembre dernier et acceptée aussitôt par le président Uribe, la proposition portait sur la démilitarisation temporaire, garantie par des observateurs internationaux, d'un territoire de 180 km² dans le sud-ouest colombien, autour de la localité d'El Retiro.
Emissaires gouvernementaux et des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) étaient invités à y négocier la libération de 59 otages politiques et militaires de la guérilla, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt (enlevée le 23 février 2002), en échange de la libération de quelque 500 guérilleros actuellement prisonniers.
L'acceptation par le président colombien d'une démilitarisation temporaire d'une partie du territoire national était considérée comme une concession majeure. Elle avait rendu espoir aux familles des otages. Ces familles veulent croire que la guérilla ne refuse pas catégoriquement l'échange de prisonniers, les rebelles accusant plutôt le président Uribe de le torpiller.
Le dernier communiqué des FARC, intitulé "Avec Uribe il n'y aura pas d'échange humanitaire" (texte intégral ci-dessous), laisse néanmoins peu de place à l'optimisme. La guérilla réclame en effet un interlocuteur présidentiel "ayant aussi la volonté de négocier la solution du conflit" qui ensanglante la Colombie depuis plus de 40 ans. Cette revendication submerge et donc complique la question nettement plus restreinte d'un échange de prisonniers.
Par ailleurs, les FARC surprennent en affirmant qu'ils "ne connaissent pas encore" la proposition présentée le 12 décembre par Paris, Berne et Madrid.
Les FARC rappellent que l'extradition aux Etats-Unis de deux de leurs chefs, "Simon et Sonia", reste "un écueil insurmontable" sur le chemin d'un éventuel échange humanitaire.
Mais l'aspect le plus inquiétant du communiqué est l'insistance des FARC à attribuer au président Uribe la volonté de libérer militairement, "à sang et à feu", les otages des rebelles. La guérilla attribue ainsi à une tentative militaire de sauvetage la mort de deux otages, "le gouverneur d'Antioquia et l'ex-ministre de la Défense Echeverri Mejia".
Or, pour la plupart des personnes séquestrées par la guérilla, dont Ingrid Betancourt, aucun indice de vie n'est donné depuis plusieurs années. Même si le président Uribe n'écarte pas des tentatives militaires de libération, le risque existe que les FARC attribuent la mort d'otages importants déjà décédés à une prochaine action de l'armée colombienne, qui serait présentée par les rebelles comme une tentative irréfléchie de délivrer des séquestrés.
Le président Uribe, dont la popularité reste proche de 70%, risquerait alors d'être exposé à un discrédit national et international avant les élections législatives de mars et la présidentielle du mois de mai.
Source Latin Reporters
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