Vivre à Chamonix la mythique
Cette toute petite ville est gigantesque ! Assaillie une bonne partie de l'année par des hordes de visiteurs du monde entier, elle est aussi le repaire obligé d'alpinistes aventuriers qui rêvent, sous les sommets, aux exploits qu'ils réaliseront sûrement... Mariage étonnant du tourisme et de l'histoire, des gens d'ici et des « étrangers », de la vallée avec la montagne, la magie chamoniarde n'est pas morte.C'est par les Houches qu'il faut arriver : le massif, longtemps caché, apparaît alors brusquement. Presque violemment. Vous êtes au pied d'une gigantesque paroi de 4 000 mètres. Stupeur muette. Filez sur la Route Blanche. Avalez goulûment la centaine de couloirs d'avalanches qui dévalent les pentes, les glaciers qui meurent si près, les « 4 000 » qui pèsent. A peine le temps d'entrevoir le téléphérique. Vous êtes sur la place du Mont-Blanc, plaque tournante de la Mecque de l'alpinisme : le mot, déjà, est lâché... L'alpinisme serait, selon la définition du dictionnaire, le « sport des ascensions en montagne ». Ici, il est associé depuis toujours avec volonté, tragédies, coups de gueule et de coeur, amitié... Et depuis deux cents ans, il entretient une légende qui marque les lieux. Des premiers ascensionnistes du mont Blanc, en passant par l'époque romantique, pour finir par l'organisation des premiers Jeux olympiques d'hiver (en 1924), Chamonix a toujours été au rendez-vous de l'histoire de la montagne. Mais aujourd'hui, qu'est réellement Chamonix ? Est-ce encore une station huppée qui accueille les grands noms de la jet set ? Un lieu imprégné d'histoire, de noms, de traditions ? Un lieu du passé ? Chamonix est un aimant... Sa vallée, à 1 000 mètres d'altitude, coincée entre deux chaînes de montagne les Aiguilles Rouges d'un côté, à 2 500 mètres, et le massif du Mont-Blanc de l'autre, est littéralement envahie en été par un peuple jacasseur, gouailleur, bronzé, décontracté, qui se presse dans les rues et les bistrots. Les chiffres sont étonnants : 15000 habitants pour le bourg, 60 000 estivants, auxquels il faut encore ajouter 10 000 à 20 000 visiteurs journaliers. Pas moins de 100 000 personnes se bousculent ainsi dans cette cuvette : des pèlerins qui se dirigent presque religieusement vers la mer de Glace, des personnes âgées qui regrettent de ne plus avoir leurs jambes de 20 ans, et des montagnards, randonneurs, alpinistes, grimpeurs... Chaque jour, dans les périodes de pointe (10 juillet-15 août), 20 000 explorateurs sillonnent le massif... Du mont Blanc par la voie normale (300 à 400 personnes les jours fastes) aux Grandes Jorasses (jusqu'à 20 cordées), la montagne affiche complet ! Même les Japonais débarquent ici, et par régiments ! Ils sont 60 000, chaque année, à se voir décerner le diplôme de l'aiguille du Midi. Les vrais, les purs, venus de Tokyo ou de Yokohama pour grimper, sont moins nombreux : 400 selon le « consul », représentant officieux de la communauté installée à Chamonix (une vingtaine de personnes). Aujourd'hui, le « consul » travaille dans un magasin de sport et parle couramment notre langue. Il est arrivé il y a presque 30 ans, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il avait la foi : sans trop d'argent, il aura mis onze jours pour rallier Tokyo à Chamonix par le Transsibérien.
Chamonix serait-elle donc résolument orientée vers le tourisme ? Cela paraît évident, et ce choix a déjà plus de 70 ans. Aujourd'hui, les magasins de sport sont pléthore (plus de cinquante), les restaurants, les bars, dépassent allégrement la barre de deux cents... Du coup, la vie agricole a pratiquement disparu : il ne subsiste ici qu'un seul troupeau. Le tourisme est ainsi, et depuis longtemps, « industrie » : en tête des attractions, le petit train du Montenvers continue d'être leader avec 11 000 passagers les jours de pointe, et une moyenne de 800 000 aller-retour vendus sur la saison (du 15 mai au début novembre). Il laisse ses concurrents loin derrière, et ceci depuis sa construction qui remonte au début du siècle... Ensuite vient l'aiguille du Midi : 300 000 aller-retour par le téléphérique pour l'été. À raison de 60 personnes par benne, cela fait 5 000 bennes montées à 3 800 mètres ! Ce n'est.donc pas un hasard si la vallée caracole parmi les cinq lieux les plus visités de France. Bref, Chamonix est aussi une affaire de gros sous, avec des chiffres d'affaires qui dépassent la dizaine de millions d'Euros pour les plus gros magasins de sport, et des hôtels remplis sur une période touristique relativement longue (seul mois véritablement creux : novembre). Un désagrément, mais de taille : un accueil pas toujours très convivial... La rançon du succès, sans doute ! La vallée, du coup, a subi une profonde métamorphose. Sur la population d'origine, largement majoritaire jusqu'au début des années 60, est venue se greffer une génération de montagnards d'origine citadine qui a fait doubler le nombre d'habitants permanents. Comment, dans ces conditions, la « tradition chamoniarde peut-elle résister ?
Au centre de la ville, la statue de Jacques Balmat et de son associé regardent le mont Blanc : en le gravissant il y a un peu plus de deux cents ans, ils gagnèrent le titre de pères fondateurs du mythe chamoniard. Des milliers d'alpinistes les suivirent, emmenés par des dynasties de guides appartenant à la célèbre compagnie. Ainsi, à la Compagnie des guides, il a fallu attendre les années 30 pour accepter l'intégration d'un guide qui ne soit pas natif de la vallée il s'agissait de Roger Frison-Roche.
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