Le melting pot américain
Couramment, l'identité est la reconnaissance d'un individu par lui-même ou par les autres. L'identité nationale peut alors se définir comme la capacité des Français à se reconnaître les uns les autres en tant que Français.
S'il est convenu que la société française est multi-culturelle, les Français ne peuvent donc se reconnaître entre eux par leur appartenance à une culture ou à une autre. Qu'avons-nous donc en commun en dehors de la carte d'identité (destinée à nous identifier avant de préciser notre nationalité) et des lois et règlements qui régissent notre société?
Question à 100F. Quelles réponses le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire attend-il des Français?
Immigration et intégration sont des termes connus de tous, mal aimés de beaucoup pour des raisons qui sont parfois opposées les unes aux autres. Le développement solidaire n'est pas une notion claire. On connaît la solidarité, on connaît le développement. Le développement solidaire, par les temps qui courent, semble à l'opposé des préoccupations de beaucoup. Si ce ministère avait revêtu le titre de "ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité solidaire et du Développement national", cela n'aurait vraisemblablement pas changé grand chose. Il ne reste que la feuille de route que le ministre aura perçue lorsqu'il a été intégré dans ses fonctions pour nous convaincre que l'identité nationale renvoie à une notion claire et adaptée à notre société contemporaine.
L'intention d'Eric Besson était peut-être de recentrer l'image que le Français perçoivent de son ministère, essayant de mettre à jour le fait qu'il n'est pas qu'un «expulseur». Si c'est ça, l'opération a lamentablement échoué et le débat a raté sa cible: le débat sur l'identité nationale se focalise sur l'islam. Selon un sondage CSA pour Le Parisien, publié jeudi, seule une courte majorité de Français (54%) juge l'islam compatible avec la vie en société en France. Alors qu'ils sont largement majoritaires (respectivement 82% et 72%) à estimer que les religions catholique et juive ne posent pas problème. (source Reuters via Yahoo) Pire, l'indice de popularité des partis d'extrême droite remonte en flèche.
Mais je suis une incorrigible optimiste: j'espère encore que le Gouvernement ne cherche pas à crisper les mentalités, les orientant vers une droite franche, nette et coupante dans la perspective des élections régionales. Dans l'affirmative, ce débat est une réussite avec, à la clé, une France qui n'en finit pas de fuir les Lumières dont elle était si fière. Mais au fond, que peut-on attendre de plus d'une formule contenant l'adjectif «national».
S'il est convenu que la société française est multi-culturelle, les Français ne peuvent donc se reconnaître entre eux par leur appartenance à une culture ou à une autre. Qu'avons-nous donc en commun en dehors de la carte d'identité (destinée à nous identifier avant de préciser notre nationalité) et des lois et règlements qui régissent notre société?
Question à 100F. Quelles réponses le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire attend-il des Français?
Immigration et intégration sont des termes connus de tous, mal aimés de beaucoup pour des raisons qui sont parfois opposées les unes aux autres. Le développement solidaire n'est pas une notion claire. On connaît la solidarité, on connaît le développement. Le développement solidaire, par les temps qui courent, semble à l'opposé des préoccupations de beaucoup. Si ce ministère avait revêtu le titre de "ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité solidaire et du Développement national", cela n'aurait vraisemblablement pas changé grand chose. Il ne reste que la feuille de route que le ministre aura perçue lorsqu'il a été intégré dans ses fonctions pour nous convaincre que l'identité nationale renvoie à une notion claire et adaptée à notre société contemporaine.
L'intention d'Eric Besson était peut-être de recentrer l'image que le Français perçoivent de son ministère, essayant de mettre à jour le fait qu'il n'est pas qu'un «expulseur». Si c'est ça, l'opération a lamentablement échoué et le débat a raté sa cible: le débat sur l'identité nationale se focalise sur l'islam. Selon un sondage CSA pour Le Parisien, publié jeudi, seule une courte majorité de Français (54%) juge l'islam compatible avec la vie en société en France. Alors qu'ils sont largement majoritaires (respectivement 82% et 72%) à estimer que les religions catholique et juive ne posent pas problème. (source Reuters via Yahoo) Pire, l'indice de popularité des partis d'extrême droite remonte en flèche.
Mais je suis une incorrigible optimiste: j'espère encore que le Gouvernement ne cherche pas à crisper les mentalités, les orientant vers une droite franche, nette et coupante dans la perspective des élections régionales. Dans l'affirmative, ce débat est une réussite avec, à la clé, une France qui n'en finit pas de fuir les Lumières dont elle était si fière. Mais au fond, que peut-on attendre de plus d'une formule contenant l'adjectif «national».
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