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Europe
27/01/2015 - 01:11

Grèce, l'Europe et Raminagrobis

Alexis Tsipras, candidat malheureux de la gauche radicale à la présidence de la Commission européenne, était nommé aujourd'hui Premier ministre après que son parti, Syrisa, ait remporté les élections législatives avec 149 sièges, obtenant quasiment la majorité absolue (151 sièges). L'Europe entière tourne ses regards vers la Grèce qui a élu un gouvernement de lutte contre l'austérité et se demande quelles relations il entretiendra avec les instances européennes et le FMI. A bien y réfléchir, on se demande pourquoi elle ne l'a pas fait plus tôt puisque la menace d'exclusion de l'Union n'a jamais véritablement pesé sur elle. Il se dit même tout bas que la Grèce aurait eu moins à perdre que l'Europe dans une séparation.


Grèce, l'Europe et Raminagrobis
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, à déclaré, au cours d'une interview à la radio allemande, qu'Alexis Tsipras était un pragmatique. "Il va devoir trouver des compromis avec ses partenaires européens, et je crois qu'il le sait", a-t-il ajouté.
La Grèce ressemble ainsi à un laboratoire où l'on observera comment concilier une politique anti-austérité avec les contraintes européennes. Une réduction de la dette grecque n'est pas envisagée. Quant à son rééchelonnement, les ministres des Finances de la zone euro n'y semblent pas hostiles. Ils ont d'ailleurs obtenu la bénédiction de l'Allemagne puisque, selon Reuters, une porte-parole du ministère allemand des Finances a confirmé qu'un rééchelonnement de la dette grecque était une option.
La relative placidité des partenaires européens s'expliquerait-elle par le fait que, si la Grèce se montre trop récalcitrante, elle ne pourra pas bénéficier du plan d'assouplissement quantitatif de la BCE? Il n'est pas sûr que cela représente une menace puisque la Grèce a renoué avec la croissance et que la BCE détient déjà 34% de la dette publique grecque et ne souhaite en détenir davantage, selon les économistes de Barclays, cités par Les Echos. Quoi qu'il en soit, Alexis Tsipras va se montrer pragmatique, au moins dans un premier temps, puisque c'est ce qu'on attend de lui. Raminagrobis.
On se souvient de l'époque pas si lointaine où la Grèce était considérée comme le mauvais élève de l'UE, vilipendée, menacée, méprisée. Tout cela est oublié. On se demande pour quelles raisons, en 2015 mais pas avant, l'Europe sans la Grèce ne serait plus l'Europe. Sinon, pourquoi les Européens feraient preuve d'une telle bénignité?
Alexis Tsipras et Syrisa pourraient bien donner des idées au Portugal, à l'Irlande, à Chypre et à l'Espagne. Le problème de l'Europe, aujourd'hui, c'est que la Grèce ne serve pas d'exemple. Pire, le rééchelonnement à venir de la dette grecque entraînera inévitablement la question suivante: si c'est possible aujourd'hui, pourquoi pourquoi est-ce que cela ne l'était pas il y a deux ans? Pourquoi l'Europe a-t-elle laissé les Grecs crever de faim? Raminagrobis et demi.


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