"Un grand moment d’émotion." Pour le porte-parole de l’Alliance des acteurs libres du Gabon, Bruno Ben Mubamba, les obsèques d’Omar Bongo Ondimba marquent un tournant dans l’histoire de l’ancienne colonie française. En témoigne la soixantaine de délégations étrangères qui ont fait le déplacement jusqu’à Libreville pour rendre un dernier hommage au doyen des chefs d’État africains, décédé le 8 juin à l’hôpital Quiron de Barcelone, en Espagne.
En ce jour de deuil national, "l’ambiance est calme" dans la capitale gabonaise. L’inquiétude semble toutefois gagner une partie de la population qui se demande "de quoi demain sera fait".
De fait, la plupart des Gabonais n’ont connu qu’un seul président. Arrivé au pouvoir en 1967 avec le soutien du général De Gaulle, alors président de la République française, Albert-Bernard Bongo, qui deviendra par la suite Omar Bongo Ondimba, restait aux yeux de ses concitoyens comme le garant de la stabilité du pays. "Le président Bongo était une figure tutélaire. Il lègue un socle solide sur lequel s’est bâtie l’unité nationale", analyse sur le plateau de FRANCE 24 Bruno Ben Mubamba.
Pour Alain Foka, journaliste à Radio France internationale (RFI), l’héritage laissé par Omar Bongo est plus "contrasté". Depuis quelques jours, les langues se délient à Libreville, où certains habitants n’hésitent pas à émettre, mezzo voce, quelques critiques à l'égard d'un régime qui n'a pas su offrir à sa population le niveau de vie que le sous-sol du pays pouvait promettre, ni s’affranchir suffisamment de l’ancienne puissance coloniale.
"On ne veut plus des Français !"
Bongo, la Françafrique et l'affaire des "biens mal acquis"
» Une importante délégation française assiste aux obsèques de Bongo
» Chirac dément avoir reçu de l'argent gabonais
» "La mort de Bongo influera sur les relations franco-africaines"
» Les comptes français d'Omar Bongo saisis par la justice
» France-Afrique : biens mal acquis ?
» Les comptes français d'Omar Bongo saisis par la justice
Signe des temps, Nicolas Sarkozy est arrivé, mardi matin, au palais présidentiel de Libreville, sous les huées de plusieurs curieux rassemblés aux abords du bâtiment. Accompagné du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, du secrétaire d'État à la Coopération, Alain Joyandet, ainsi que de l’ancien locataire de l’Élysée, Jacques Chirac, le président français a été verbalement pris à partie par des Gabonais lui criant "On ne veut plus des Français !", rapporte Virginie Herz.
L’importante délégation témoigne en tout cas des liens étroits qui unissent Paris et Libreville. "La présence de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac dans ce petit pays de 1,3 million d’habitants montre l’importance de Bongo dans les relations franco-africaines, commente Alain Foka. La Françafrique vient de perdre son principal acteur. "De quoi susciter quelques espoirs auprès d’une population qui préfère le partenariat au paternalisme".
Pilier des complexes réseaux d’influence de l’Hexagone en Afrique, Omar Bongo Ondimba avait toutefois su gagner le respect des dirigeants du continent. "Le président gabonais était un fin négociateur, un médiateur que tout le monde respectait", affirme Alain Foka.
Aussi, les dirigeants africains se sont-ils rendus en nombre au palais du Bord de mer. Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), le Gabonais Jean Ping, les chefs d’État Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), François Bozizé (Centrafrique), Paul Biya (Cameroun), Faure Gnassingbé (Togo) et Amadou Toumani Touré (Mali), entre autres, ont assisté au culte œcuménique célébré par l’archevêque de Libreville.
Après la minute de silence observée par l’assistance, Ali Ben Bongo, fils du président disparu et actuel ministre de la Défense, s’est exprimé au nom de la famille. Restée secrète jusqu’au dernier moment, l’identité de la personne désignée pour lire le discours en l’honneur du défunt ne manquera pas de relancer les spéculations sur une succession qui s’annonce complexe.
Pour les analystes, il sera difficile, en effet, pour le Parti démocratique gabonais (PDG), la formation du défunt chef de l’État, à laquelle Rose Francine Rogombé, la présidente par intérim, appartient, d’imposer une transition ordonnée.
Parmi les successeurs les plus fréquemment cités figurent le fils d'Omar Bongo, Ali Ben, actuel ministre de la Défense, ou encore l'actuel chef de la diplomatie, Paul Toungui. Jean Ping, ancien gendre d’Omar Bongo et actuel président de la Commission de l'Union africaine (UA), et du vice-président Didjob Divungi Di Ndinge, seraient également pressenti pour le poste. À moins que l’opposition, jusqu’alors moribonde, n’effectue le sursaut qui pourrait lui ouvrir les portes de la présidence.
Rien n’indique toutefois que l’élection présidentielle soit organisée, conformément à ce que prévoit la Constitution, 45 jours après la mort du chef de l’État. "Quarante-cinq jours, c’est court, constate Alain Foka. Si la communauté internationale fait pression pour que le scrutin soit organisé dans les temps impartis, le pays risque de basculer dans la violence. Il faut laisser le temps aux Gabonais d’acquérir une certaine maturité."
Source: Rewmi
En ce jour de deuil national, "l’ambiance est calme" dans la capitale gabonaise. L’inquiétude semble toutefois gagner une partie de la population qui se demande "de quoi demain sera fait".
De fait, la plupart des Gabonais n’ont connu qu’un seul président. Arrivé au pouvoir en 1967 avec le soutien du général De Gaulle, alors président de la République française, Albert-Bernard Bongo, qui deviendra par la suite Omar Bongo Ondimba, restait aux yeux de ses concitoyens comme le garant de la stabilité du pays. "Le président Bongo était une figure tutélaire. Il lègue un socle solide sur lequel s’est bâtie l’unité nationale", analyse sur le plateau de FRANCE 24 Bruno Ben Mubamba.
Pour Alain Foka, journaliste à Radio France internationale (RFI), l’héritage laissé par Omar Bongo est plus "contrasté". Depuis quelques jours, les langues se délient à Libreville, où certains habitants n’hésitent pas à émettre, mezzo voce, quelques critiques à l'égard d'un régime qui n'a pas su offrir à sa population le niveau de vie que le sous-sol du pays pouvait promettre, ni s’affranchir suffisamment de l’ancienne puissance coloniale.
"On ne veut plus des Français !"
Bongo, la Françafrique et l'affaire des "biens mal acquis"
» Une importante délégation française assiste aux obsèques de Bongo
» Chirac dément avoir reçu de l'argent gabonais
» "La mort de Bongo influera sur les relations franco-africaines"
» Les comptes français d'Omar Bongo saisis par la justice
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Signe des temps, Nicolas Sarkozy est arrivé, mardi matin, au palais présidentiel de Libreville, sous les huées de plusieurs curieux rassemblés aux abords du bâtiment. Accompagné du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, du secrétaire d'État à la Coopération, Alain Joyandet, ainsi que de l’ancien locataire de l’Élysée, Jacques Chirac, le président français a été verbalement pris à partie par des Gabonais lui criant "On ne veut plus des Français !", rapporte Virginie Herz.
L’importante délégation témoigne en tout cas des liens étroits qui unissent Paris et Libreville. "La présence de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac dans ce petit pays de 1,3 million d’habitants montre l’importance de Bongo dans les relations franco-africaines, commente Alain Foka. La Françafrique vient de perdre son principal acteur. "De quoi susciter quelques espoirs auprès d’une population qui préfère le partenariat au paternalisme".
Pilier des complexes réseaux d’influence de l’Hexagone en Afrique, Omar Bongo Ondimba avait toutefois su gagner le respect des dirigeants du continent. "Le président gabonais était un fin négociateur, un médiateur que tout le monde respectait", affirme Alain Foka.
Aussi, les dirigeants africains se sont-ils rendus en nombre au palais du Bord de mer. Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), le Gabonais Jean Ping, les chefs d’État Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), François Bozizé (Centrafrique), Paul Biya (Cameroun), Faure Gnassingbé (Togo) et Amadou Toumani Touré (Mali), entre autres, ont assisté au culte œcuménique célébré par l’archevêque de Libreville.
Après la minute de silence observée par l’assistance, Ali Ben Bongo, fils du président disparu et actuel ministre de la Défense, s’est exprimé au nom de la famille. Restée secrète jusqu’au dernier moment, l’identité de la personne désignée pour lire le discours en l’honneur du défunt ne manquera pas de relancer les spéculations sur une succession qui s’annonce complexe.
Pour les analystes, il sera difficile, en effet, pour le Parti démocratique gabonais (PDG), la formation du défunt chef de l’État, à laquelle Rose Francine Rogombé, la présidente par intérim, appartient, d’imposer une transition ordonnée.
Parmi les successeurs les plus fréquemment cités figurent le fils d'Omar Bongo, Ali Ben, actuel ministre de la Défense, ou encore l'actuel chef de la diplomatie, Paul Toungui. Jean Ping, ancien gendre d’Omar Bongo et actuel président de la Commission de l'Union africaine (UA), et du vice-président Didjob Divungi Di Ndinge, seraient également pressenti pour le poste. À moins que l’opposition, jusqu’alors moribonde, n’effectue le sursaut qui pourrait lui ouvrir les portes de la présidence.
Rien n’indique toutefois que l’élection présidentielle soit organisée, conformément à ce que prévoit la Constitution, 45 jours après la mort du chef de l’État. "Quarante-cinq jours, c’est court, constate Alain Foka. Si la communauté internationale fait pression pour que le scrutin soit organisé dans les temps impartis, le pays risque de basculer dans la violence. Il faut laisser le temps aux Gabonais d’acquérir une certaine maturité."
Source: Rewmi
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