Le bilan des massacres perpétrés dimanche matin dans trois villages chrétiens au sud de Jos n'a pas été établi avec précision. Des journalistes et membres d'organisations de défense des droits de l'Homme ont déclaré avoir compté sur place dimanche après-midi plus de 200 corps, principalement des femmes et des enfants tués à coups de machette, et parfois mutilés.
Les autorités locales ont avancé un bilan de plus de 400 morts, sans toutefois fournir de liste précise des victimes, tandis que la police et l'armée se sont refusées à tout commentaire. La Croix-Rouge n'a pas donné d'estimation des victimes.
D'après des témoins, les violences ont débuté vers 3h du matin dimanche, malgré le couvre-feu décrété dans la région après des troubles qui ont fait plus de 300 morts en janvier 2010, en majorité des musulmans. "Nous avons entendu des coups de feu, puis nous avons eu des appels téléphoniques de gens du secteur", explique un de ces témoins.
Les cadavres, ont raconté les témoins, jonchaient les rues des villages attaqués, dont Dogo Nahawa, situé à cinq kilomètres au sud de Jos. Des rescapés ont déclaré que les assaillants les avaient interpellés en haoussa et en fulani, deux dialectes parlés par la population musulmane. Quelque 600 habitants ont fui les violences et rejoint un camp mis en place par la Croix-Rouge pour abriter les victimes des précédents troubles, en janvier.
Chuwanga Gyang, un habitant de Dogo Nahawa, explique avoir été réveillé tôt dimanche matin par des coups de feu. Il est sorti de chez lui et s'est caché dans un arbre. Le massacre, a-t-il témoigné, a duré une heure et demie, et les tueurs ont également incendié des maisons.
L'armée a été déployée dans la région pour rétablir le calme. La police recherchait Saleh Bayari, chef local de l'ethnie fulani, qui aurait tenu des propos incitant à de telles attaques, selon Gregory Yelong, porte-parole de l'Etat du Plateau dont Jos est la capitale régionale. Les représentants de la communauté fulani ont démenti toute responsabilité.
Lundi, des funérailles collectives ont été organisées à Dogo Nahawa pour une partie des victimes. Soixante-et-un cadavres, dont ceux de 32 enfants, ont été placés dans une fosse commune du village. "Jésus, montre moi le chemin", a chanté la foule tandis qu'on recouvrait les corps de terre. D'autres victimes ont déjà été inhumées ou devaient l'être ailleurs.
La région de Jos est située dans le centre du Nigéria, entre le Nord musulman et le Sud à majorité chrétienne. Fertile et autrefois touristique, elle a été ensanglantée à plusieurs reprises au cours de la décennie passée par des violences à caractère religieux et ethnique. Plus d'un millier de personnes ont ainsi péri lors d'émeutes en septembre 2001, tandis que 700 personnes sont mortes dans des affrontements entre musulmans et chrétiens en 2004. De semblables violences ont fait quelque 300 morts en 2008.
La France, a souligné lundi le ministère des Affaires étrangères "condamne fermement" ces "graves violences" et exprime son "soutien" aux autorités nigérianes "dans leurs efforts pour ramener le calme et pour traduire les auteurs de ces violences devant la justice".
Source: AP via Yahoo
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