François Fillon maître de son destin
Entre demeurer en place sans perdre la face et jouer à qui part gagne, François Fillon a toutes les cartes de son avenir politique en mains à l'approche d'un remaniement dont il demeure la principale inconnue.Celui que certains tenaient encore il y a peu pour un pâle exécutant à la solde de l'Elysée se tient prêt, soit à quitter son poste de Premier ministre la tête haute, soit à demeurer à Matignon en ayant pris soin de prendre ses distances avec celui qui détient les clés de son destin.Qu'il prolonge avec le chef de l'Etat une alliance consentie ou qu'il s'éloigne d'un Nicolas Sarkozy dont il affirme ne pas subir l'influence, François Fillon sortira gagnant."S'il part, sa popularité en sera mécaniquement dopée et il apparaîtra encore davantage comme un recours pour la droite", dit à Reuters Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA. "S'il reste, c'est un aveu de faiblesse de la part de Sarkozy qui montre que le plus fort n'est pas celui qu'on croit."Préserver son avenir, quelle que soit l'option arrêtée par Nicolas Sarkozy. Tel était bien le but de la fameuse mise au point de François Fillon le mois dernier, lorsqu'il affirmé que le chef de l'Etat était son allié et nullement son "mentor".Qu'il paraît long, le chemin parcouru dans la relation particulière entre ces deux hommes, entamée avec la nomination, par un Nicolas Sarkozy fraîchement élu, de François Fillon au poste de Premier ministre, le 17 mai 2007.Le président, dont l'hyperactivité n'était alors pas encore émoussée à l'épreuve de son bilan, avait le vent en poupe et pouvait, sous l'oeil curieux et plutôt bienveillant des médias et de l'opinion, tirer la couverture à lui, allant jusqu'à qualifier le chef de son gouvernement de simple "collaborateur".Raillé pour sa transparence, François Fillon accusait le coup, laissant Nicolas Sarkozy s'exposer, au risque de passer pour le seul responsable des revers du gouvernement."Si Nicolas Sarkozy est extrêmement impopulaire, c'est qu'il est jugé sur le fond, sur des résultats économiques qui ne sont pas bons et des réformes qui paraissent injustes", analyse encore Gaël Sliman."François Fillon est apprécié en tant que personne mais il est jugé sur un périmètre d'intervention plus restreint. Il n'a jamais été perçu comme un 'Mister Nobody' mais il n'est pas non plus considéré comme comptable des mauvais résultats de la politique du gouvernement."
Différence
Peu à peu, le discret pensionnaire de Matignon a ainsi vu sa cote de popularité dépasser celle du locataire de l'Elysée. Il ne restait plus à François Fillon qu'à marquer sa différence, dans son style prudent, par petites touches.Il s'est ainsi arrangé pour faire savoir que les propos guerriers de Nicolas Sarkozy liant immigration et délinquance n'étaient pas sa tasse de thé puis pour briser de manière candide un "tabou" en associant le rabotage des niches fiscales à une augmentation des impôts.Toujours sans se départir de son flegme, il lui fallait encore tordre le cou au mythe du fantôme de Matignon relégué dans l'ombre par un président omnipotent, ce qui fut fait le mois dernier sur France 2."L'impulsion du président de la République donne la direction mais sans la tour de contrôle (de Matignon), sans les mécaniciens de l'interministériel, le pays, l'administration, ça ne fonctionne pas", avait ainsi déclaré François Fillon avant d'embrayer sur un aveu, surprenant chez un homme si peu fanfaron, de ses ambitions."Il faut un objectif", avait-il dit. "Si on ne peut pas se dépasser, alors la lassitude et l'ennui, certainement, finissent par l'emporter."S'il était remplacé à Matignon, par un centriste comme Jean-Louis Borloo ou un chiraquien comme François Baroin, les défis dont François Fillon dit avoir besoin ne manqueront pas.Selon un de ses collègues au gouvernement, sa préférence irait dans un premier temps à la présidence de l'Assemblée nationale, si d'aventure Bernard Accoyer se voyait confier un ministère, avant de viser la Mairie de Paris en 2014.Le "perchoir" lui conférerait une autorité morale tout en lui permettant de garder un oeil sur l'UMP, une formation dont il rêverait de prendre le contrôle, précise-t-on de même source.
Recours
En ces temps d'anti-sarkozysme généralisé, l'homme apparaît désormais comme un recours pour une droite soucieuse de se recentrer sur ses valeurs traditionnelles de respectabilité tranquille alliée à une compétence sans tapage.Dans ce registre, François Fillon offre de sérieuses garanties. Pêle-mêle, l'ancrage rural dans la Sarthe, la légitimité parlementaire et la vie familiale sans histoires de cet avocat de formation ont de quoi rassurer l'électorat.Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a lui-même reconnu début septembre que "quelques images" du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dont la célébration de l'élection en 2007 dans le luxueux restaurant le Fouquet's", "ont pu troubler".François Fillon, lui, "est respecté par les gens de droite, d'où sa popularité", résume un membre du gouvernement évoqué comme possible remplaçant à Matignon."Sarkozy a un excellent Premier ministre. Son problème, c'est qu'il est très bon. S'il vire Fillon, les Français vont se demander pourquoi."Avec ses costumes bien coupés et ses cheveux sagement peignés, ce père de cinq enfants, marié depuis trente ans à sa discrète épouse galloise, ne bouscule personne et pourrait même paraître un poil trop lisse.Toujours avec mesure, il parsème donc lui-même son portrait de quelques taches de folie, se définissant tour à tour comme un "vrai geek" ou un mordu de course automobile.Il faudrait l'imaginer jonglant entre son iPhone 3G et son iPod nano ou se grisant de vitesse le long de la ligne droite des Hunaudières un week-end de 24 Heures du Mans. Pas de quoi en faire un rebelle, certes, mais assez pour le décoiffer un peu.Grâce en partie à celui qui paraissait devoir l'étouffer, voilà donc François Fillon paré, à 56 ans, pour prendre son envol, même si certains observateurs prédisent qu'il lui faudra sans doute patienter un peu.(Reuters)
Dixième jour de grève dans les terminaux pétroliers de Marseille
La grève dans les terminaux pétroliers du port de Marseille, qui menace le sud-est de la France d'une pénurie de carburant, est entrée mercredi dans son dixième jour. Quarante-sept navires, dont 32 pétroliers, sont bloqués en rade de Marseille, devant les terminaux de Fos-Lavera, a annoncé le Grand port maritime de Marseille (GPMM) dans un communiqué.Une assemblée générale des salariés du GPMM, opposés à la réforme portuaire, doit avoir lieu mercredi après-midi pour décider de la suite du mouvement.Aucune rencontre avec la direction n'est prévue, même si le contact n'est pas rompu, dit-on de source syndicale.La situation aux pompes à essence pourrait se compliquer si les syndicats de l'industrie pétrochimique rejoignent le mouvement de grève avant le 12 octobre, prochaine journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites.Une rencontre doit avoir lieu dans l'après-midi entre les délégués CGT des raffineries et ceux des ports, a-t-on appris de source syndicale.Les stations-services de Corse, déjà en situation de pénurie, doivent être approvisionnées dans les heures qui viennent par un pétrolier venu de Sardaigne, a dit mardi le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau.A Marseille, la réforme portuaire prévoit notamment la création d'une filiale pétrole, détenue à 60% par le GPMM, dans laquelle seraient employés les 220 salariés actuellement en charge des terminaux.La direction du GPMM estime avoir donné suffisamment de garanties aux salariés qui s'inquiètent pour leur avenir dans cette filière.(Reuters)
Source : Yahoo Actualités
Entre demeurer en place sans perdre la face et jouer à qui part gagne, François Fillon a toutes les cartes de son avenir politique en mains à l'approche d'un remaniement dont il demeure la principale inconnue.Celui que certains tenaient encore il y a peu pour un pâle exécutant à la solde de l'Elysée se tient prêt, soit à quitter son poste de Premier ministre la tête haute, soit à demeurer à Matignon en ayant pris soin de prendre ses distances avec celui qui détient les clés de son destin.Qu'il prolonge avec le chef de l'Etat une alliance consentie ou qu'il s'éloigne d'un Nicolas Sarkozy dont il affirme ne pas subir l'influence, François Fillon sortira gagnant."S'il part, sa popularité en sera mécaniquement dopée et il apparaîtra encore davantage comme un recours pour la droite", dit à Reuters Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA. "S'il reste, c'est un aveu de faiblesse de la part de Sarkozy qui montre que le plus fort n'est pas celui qu'on croit."Préserver son avenir, quelle que soit l'option arrêtée par Nicolas Sarkozy. Tel était bien le but de la fameuse mise au point de François Fillon le mois dernier, lorsqu'il affirmé que le chef de l'Etat était son allié et nullement son "mentor".Qu'il paraît long, le chemin parcouru dans la relation particulière entre ces deux hommes, entamée avec la nomination, par un Nicolas Sarkozy fraîchement élu, de François Fillon au poste de Premier ministre, le 17 mai 2007.Le président, dont l'hyperactivité n'était alors pas encore émoussée à l'épreuve de son bilan, avait le vent en poupe et pouvait, sous l'oeil curieux et plutôt bienveillant des médias et de l'opinion, tirer la couverture à lui, allant jusqu'à qualifier le chef de son gouvernement de simple "collaborateur".Raillé pour sa transparence, François Fillon accusait le coup, laissant Nicolas Sarkozy s'exposer, au risque de passer pour le seul responsable des revers du gouvernement."Si Nicolas Sarkozy est extrêmement impopulaire, c'est qu'il est jugé sur le fond, sur des résultats économiques qui ne sont pas bons et des réformes qui paraissent injustes", analyse encore Gaël Sliman."François Fillon est apprécié en tant que personne mais il est jugé sur un périmètre d'intervention plus restreint. Il n'a jamais été perçu comme un 'Mister Nobody' mais il n'est pas non plus considéré comme comptable des mauvais résultats de la politique du gouvernement."
Différence
Peu à peu, le discret pensionnaire de Matignon a ainsi vu sa cote de popularité dépasser celle du locataire de l'Elysée. Il ne restait plus à François Fillon qu'à marquer sa différence, dans son style prudent, par petites touches.Il s'est ainsi arrangé pour faire savoir que les propos guerriers de Nicolas Sarkozy liant immigration et délinquance n'étaient pas sa tasse de thé puis pour briser de manière candide un "tabou" en associant le rabotage des niches fiscales à une augmentation des impôts.Toujours sans se départir de son flegme, il lui fallait encore tordre le cou au mythe du fantôme de Matignon relégué dans l'ombre par un président omnipotent, ce qui fut fait le mois dernier sur France 2."L'impulsion du président de la République donne la direction mais sans la tour de contrôle (de Matignon), sans les mécaniciens de l'interministériel, le pays, l'administration, ça ne fonctionne pas", avait ainsi déclaré François Fillon avant d'embrayer sur un aveu, surprenant chez un homme si peu fanfaron, de ses ambitions."Il faut un objectif", avait-il dit. "Si on ne peut pas se dépasser, alors la lassitude et l'ennui, certainement, finissent par l'emporter."S'il était remplacé à Matignon, par un centriste comme Jean-Louis Borloo ou un chiraquien comme François Baroin, les défis dont François Fillon dit avoir besoin ne manqueront pas.Selon un de ses collègues au gouvernement, sa préférence irait dans un premier temps à la présidence de l'Assemblée nationale, si d'aventure Bernard Accoyer se voyait confier un ministère, avant de viser la Mairie de Paris en 2014.Le "perchoir" lui conférerait une autorité morale tout en lui permettant de garder un oeil sur l'UMP, une formation dont il rêverait de prendre le contrôle, précise-t-on de même source.
Recours
En ces temps d'anti-sarkozysme généralisé, l'homme apparaît désormais comme un recours pour une droite soucieuse de se recentrer sur ses valeurs traditionnelles de respectabilité tranquille alliée à une compétence sans tapage.Dans ce registre, François Fillon offre de sérieuses garanties. Pêle-mêle, l'ancrage rural dans la Sarthe, la légitimité parlementaire et la vie familiale sans histoires de cet avocat de formation ont de quoi rassurer l'électorat.Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a lui-même reconnu début septembre que "quelques images" du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dont la célébration de l'élection en 2007 dans le luxueux restaurant le Fouquet's", "ont pu troubler".François Fillon, lui, "est respecté par les gens de droite, d'où sa popularité", résume un membre du gouvernement évoqué comme possible remplaçant à Matignon."Sarkozy a un excellent Premier ministre. Son problème, c'est qu'il est très bon. S'il vire Fillon, les Français vont se demander pourquoi."Avec ses costumes bien coupés et ses cheveux sagement peignés, ce père de cinq enfants, marié depuis trente ans à sa discrète épouse galloise, ne bouscule personne et pourrait même paraître un poil trop lisse.Toujours avec mesure, il parsème donc lui-même son portrait de quelques taches de folie, se définissant tour à tour comme un "vrai geek" ou un mordu de course automobile.Il faudrait l'imaginer jonglant entre son iPhone 3G et son iPod nano ou se grisant de vitesse le long de la ligne droite des Hunaudières un week-end de 24 Heures du Mans. Pas de quoi en faire un rebelle, certes, mais assez pour le décoiffer un peu.Grâce en partie à celui qui paraissait devoir l'étouffer, voilà donc François Fillon paré, à 56 ans, pour prendre son envol, même si certains observateurs prédisent qu'il lui faudra sans doute patienter un peu.(Reuters)
Dixième jour de grève dans les terminaux pétroliers de Marseille
La grève dans les terminaux pétroliers du port de Marseille, qui menace le sud-est de la France d'une pénurie de carburant, est entrée mercredi dans son dixième jour. Quarante-sept navires, dont 32 pétroliers, sont bloqués en rade de Marseille, devant les terminaux de Fos-Lavera, a annoncé le Grand port maritime de Marseille (GPMM) dans un communiqué.Une assemblée générale des salariés du GPMM, opposés à la réforme portuaire, doit avoir lieu mercredi après-midi pour décider de la suite du mouvement.Aucune rencontre avec la direction n'est prévue, même si le contact n'est pas rompu, dit-on de source syndicale.La situation aux pompes à essence pourrait se compliquer si les syndicats de l'industrie pétrochimique rejoignent le mouvement de grève avant le 12 octobre, prochaine journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites.Une rencontre doit avoir lieu dans l'après-midi entre les délégués CGT des raffineries et ceux des ports, a-t-on appris de source syndicale.Les stations-services de Corse, déjà en situation de pénurie, doivent être approvisionnées dans les heures qui viennent par un pétrolier venu de Sardaigne, a dit mardi le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau.A Marseille, la réforme portuaire prévoit notamment la création d'une filiale pétrole, détenue à 60% par le GPMM, dans laquelle seraient employés les 220 salariés actuellement en charge des terminaux.La direction du GPMM estime avoir donné suffisamment de garanties aux salariés qui s'inquiètent pour leur avenir dans cette filière.(Reuters)
Source : Yahoo Actualités
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