Qu’en est-il au juste? Outre le fait que je découvre naïvement que la France paie un haut fonctionnaire «pour observer la vie politique intérieure au Togo» (je pensais en effet que cette activité était réservée aux espions), il est constant qu’Eric Bosc et Kofi Yamgnane, ont, et l’un et l’autre, dépassé le limites du «simple flirt» entre Bretons. Ce serait sans conséquence si Kofi Yamgnane n’était pas candidat aux présidentielles Togolaises 2010 et leader d’un parti. M. Bosc, de par ce «flirt», aurait failli à ses obligations de réserve, alors que M. Yamgnane, quant à lui, aurait abusé de sa double nationalité franco-togolaise, jouissant à la fois de ses droits civiques togolais et de la bienveillance due par l’Ambassade de France aux ressortissants français résidant au Togo. On imagine bien, en effet, l’excellent Kofi, élève du Président Mitterand, se montrer régulièrement à l’Ambassade de France pour faire penser aux Togolais qu’il avait le soutien de Paris, affirmant partout, y compris et surtout dans la presse bretonne, que Monsieur Eric Bosc et lui étaient de vieux amis. La manœuvre était grossière mais la Mayonnaise de Kofi a pris.
Cependant, nous savons tous qu’il ne s’agit pas d’un véritable incident diplomatique franco-togolais mais d’un malentendu dont la presse, comme on pouvait s’y attendre, fait ses choux gras. Voilà notre Kofi dépassé par l’événement qu’il a suscité: on ne s’intéresse plus à lui mais bien plus à «l’Incident». Kofi Yamgnane le sait-il? On peut en douter, d’autant qu’au début de sa campagne électorale auprès de la diaspora togolaise en France, il avait affirmé avoir renoncé à sa nationalité française. Donnons-lui néanmoins acte du fait qu’il s’est assez rapidement démenti.
Ceci posé, tout le monde peut comprendre que dans le climat identitaire exacerbé qui règne en France, Kofi Yamgnane ne veuille pas y mourir. Moi non plus. Et c’est ce qui m’inspire une profonde compassion pour le Breton qui, en son temps, a su dire avec dérision: «je suis un Breton d’après la marée noire». Mais la dérision n’est jamais innocente. De toute évidence, dans le cas de Kofi, elle dénote un mal-être dans sa vie de Français et de Breton. Etant moi-même issu de l'immigration, je comprends Kofi même si je n'ai pas eu la chance, comme lui, de disposer d'un strapontin dans le Gouvernement français. Tout juste ai-je eu droit à quelques violentes ratonnades contrebalancées parfois de conseils bienveillants, frisant l'obséquiosité.
Kofi Yamgnane a été secrétaire d'état à l'intégration. Aurais-je eu cet honneur qu’en fin d’exil, je me serais plutôt humblement mis au service de mon pays natal et de l’Etat.
Pour en arriver à briguer la présidence du Togo et rien d’autre, il faut penser que Kofi a échoué dans sa mission ministérielle tout comme dans sa propre intégration. Mais d'où vient cette arrogance de quelqu'un qui, n'ayant généré aucune richesse dans son pays natal, attend la retraite pour participer à la vie politique de ce pays? N’est-ce pas aussi de l’ingratitude envers la France?
Une idée me taraude: certains Africains de la Diaspora, après avoir vécu en France, se croient porteur d'une vérité immuable: "En France, c'est mieux que chez nous". A partir de là, ils estiment qu'il faut "réparer les dégâts immanquablement causés par ceux qui sont restés au Pays". Il s'agit d'un syndrome qui s'inscrit dans la continuité "du moine qui apporte la civilisation". En l'espèce, et pour ce qui concerne Kofi Yamgnane, il n’apporte qu'une boîte d'allumettes avec laquelle, faute d'une base populaire au Togo, il veut mettre le feu aux relations franco-togolaises. Le but est clair: ne parvenant à faire parler de lui sous le manguier togolais, il se console en manipulant la presse française. Le surprenant est que personne ne semble interpréter les encouragements français prodigués à Kofi Yamgnane de rentrer au pays comme une forme d’expulsion. L’idée est intéressante, non?
Cependant, nous savons tous qu’il ne s’agit pas d’un véritable incident diplomatique franco-togolais mais d’un malentendu dont la presse, comme on pouvait s’y attendre, fait ses choux gras. Voilà notre Kofi dépassé par l’événement qu’il a suscité: on ne s’intéresse plus à lui mais bien plus à «l’Incident». Kofi Yamgnane le sait-il? On peut en douter, d’autant qu’au début de sa campagne électorale auprès de la diaspora togolaise en France, il avait affirmé avoir renoncé à sa nationalité française. Donnons-lui néanmoins acte du fait qu’il s’est assez rapidement démenti.
Ceci posé, tout le monde peut comprendre que dans le climat identitaire exacerbé qui règne en France, Kofi Yamgnane ne veuille pas y mourir. Moi non plus. Et c’est ce qui m’inspire une profonde compassion pour le Breton qui, en son temps, a su dire avec dérision: «je suis un Breton d’après la marée noire». Mais la dérision n’est jamais innocente. De toute évidence, dans le cas de Kofi, elle dénote un mal-être dans sa vie de Français et de Breton. Etant moi-même issu de l'immigration, je comprends Kofi même si je n'ai pas eu la chance, comme lui, de disposer d'un strapontin dans le Gouvernement français. Tout juste ai-je eu droit à quelques violentes ratonnades contrebalancées parfois de conseils bienveillants, frisant l'obséquiosité.
Kofi Yamgnane a été secrétaire d'état à l'intégration. Aurais-je eu cet honneur qu’en fin d’exil, je me serais plutôt humblement mis au service de mon pays natal et de l’Etat.
Pour en arriver à briguer la présidence du Togo et rien d’autre, il faut penser que Kofi a échoué dans sa mission ministérielle tout comme dans sa propre intégration. Mais d'où vient cette arrogance de quelqu'un qui, n'ayant généré aucune richesse dans son pays natal, attend la retraite pour participer à la vie politique de ce pays? N’est-ce pas aussi de l’ingratitude envers la France?
Une idée me taraude: certains Africains de la Diaspora, après avoir vécu en France, se croient porteur d'une vérité immuable: "En France, c'est mieux que chez nous". A partir de là, ils estiment qu'il faut "réparer les dégâts immanquablement causés par ceux qui sont restés au Pays". Il s'agit d'un syndrome qui s'inscrit dans la continuité "du moine qui apporte la civilisation". En l'espèce, et pour ce qui concerne Kofi Yamgnane, il n’apporte qu'une boîte d'allumettes avec laquelle, faute d'une base populaire au Togo, il veut mettre le feu aux relations franco-togolaises. Le but est clair: ne parvenant à faire parler de lui sous le manguier togolais, il se console en manipulant la presse française. Le surprenant est que personne ne semble interpréter les encouragements français prodigués à Kofi Yamgnane de rentrer au pays comme une forme d’expulsion. L’idée est intéressante, non?
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