Sarkozy et Royal
Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal s'affrontent ce mercredi soir dans l'arène cathodique avec l'ambition de rallier les indécis de la galaxie centriste, clé de la victoire le 6 mai.
Point d'orgue de la campagne présidentielle, ce débat télévisé, arbitré par Arlette Chabot et Patrick Poivre d'Arvor et coproduit par TF1 et France 2, débutera à 21h00.
Rituel de l'entre-deux tours depuis 1974 - à l'exception de 2002 quand Jacques Chirac refusa de débattre avec Jean-Marie Le Pen -, l'événement a été soigneusement millimétré par les équipes des deux candidats.
Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, assis, se feront face durant deux heures sous l'oeil du réalisateur Jérôme Revon, qui a notamment assuré la retransmission des Césars.
En 1988, le duel Chirac-Mitterrand avait été suivi par 25 millions de Français. En 1995, ils étaient 17 millions à avoir regardé le face-à-face entre Jacques Chirac et Lionel Jospin. Vingt à 25 millions de téléspectateurs sont attendus ce soir.
Une petite phrase savamment lancée ou une pique assassine opportunément décochée n'ont jamais décidé d'une destinée politique, mais la guerre des mots et des attitudes peut influer sur le verdict des urnes. Les deux candidats le savent, qui préparent depuis le 22 avril ce rendez-vous à risque.
En 1974, le "Vous n'avez pas le monopole du coeur" de Valéry Giscard d'Estaing adressé à François Mitterrand ne fut peut-être pas étranger à sa victoire. En 1981, François Mitterrand lui répliqua en l'accusant d'être "l'homme du passif" alors que ce dernier l'avait traité sept ans plus tôt d'"homme du passé".
Ségolène Royal a fait siennes lundi ces deux répliques pour dénoncer en Nicolas Sarkozy "l'homme du passé et du passif" - comme une répétition générale.
La candidate socialiste assure aborder l'exercice sans inquiétude, forte de sa campagne "participative" avec les Français et de son expérience politique.
Elle s'attend à "une confrontation plus nette" que le débat qui l'a opposée samedi dernier au président de l'UDF et met en garde son rival contre la tentation de "se poser en victime", lui qui a évoqué "un délit de faciès" après avoir été accusé de pressions dans l'organisation du débat inédit Royal-Bayrou.
"L'ALPE-D'HUEZ"
"L'élection présidentielle ne se joue pas sur une victimisation ou alors il faut faire autre chose. Je pense qu'il faut accepter à ce niveau de responsabilité la force des engagements et l'échange d'idées", a-t-elle prévenu.
Dénonçant avec insistance la "brutalité", le "sectarisme", la "violence", le "mépris" du président de l'UMP, elle pourrait être tentée de jouer avec les nerfs de son adversaire et de déstabiliser celui qui reste le favori des sondages, avec 51% à 53% des intentions de vote.
La candidate socialiste compte également "débusquer" Nicolas Sarkozy sur des terrains où la gauche veut faire la différence - fonctionnaires, heures supplémentaires détaxées, franchise médicale ou encore conception du pouvoir -, précise l'un de ses conseillers.
Grand gagnant du premier tour avec 31,18% des voix, Nicolas Sarkozy se prépare avec "beaucoup de sérieux" et "beaucoup d'humilité", comme un cycliste pour "l'étape de l'Alpe-d'Huez". Il entend dialoguer "avec respect et également fermement", rejetant l'idée qu'"on ne débat pas avec une femme comme avec un homme".
"La grande originalité tient à la présence d'une femme. Lui est sans doute plus doué dans l'expression. Mais il ne pourra pas s'adresser à elle comme Mitterrand l'a fait face à Chirac. Il devra éviter de paraître dominateur. Ce ne sera pas commode", note dans Le Monde le journaliste Alain Duhamel, sélectionné pour animer les débats de 1974 et 1995.
Nicolas Sarkozy a notamment travaillé avec le transfuge socialiste Eric Besson, qui connaît bien le programme économique de la candidate.
Au-delà de la confrontation des personnalités et des projets, les deux candidats auront à l'esprit les plus de 6,8 millions d'électeurs qui ont voté François Bayrou au premier tour.
Avec cinq points de retard sur Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, qui dispose d'un "réservoir" de voix historiquement faible (moins de 37%) devrait renouveler ses offres d'ouverture : ministres centristes, avec pourquoi pas, l'hypothèse François Bayrou à Matignon, accord de désistement aux législatives, pacte présidentiel remanié, réorientation social-démocrate du PS.
Nicolas Sarkozy devrait faire valoir pour sa part le ralliement de la quasi-totalité des 29 députés centristes à sa candidature et sa volonté gaullienne de rassemblement au-delà des partis.
Selon le baromètre Ipsos-Dell de lundi, 41% des électeurs bayrouistes porteraient leur voix sur Ségolène Royal, 32% opteraient pour Nicolas Sarkozy, 27% s'abstiendraient ou voteraient nul.
Source REUTERS
Point d'orgue de la campagne présidentielle, ce débat télévisé, arbitré par Arlette Chabot et Patrick Poivre d'Arvor et coproduit par TF1 et France 2, débutera à 21h00.
Rituel de l'entre-deux tours depuis 1974 - à l'exception de 2002 quand Jacques Chirac refusa de débattre avec Jean-Marie Le Pen -, l'événement a été soigneusement millimétré par les équipes des deux candidats.
Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, assis, se feront face durant deux heures sous l'oeil du réalisateur Jérôme Revon, qui a notamment assuré la retransmission des Césars.
En 1988, le duel Chirac-Mitterrand avait été suivi par 25 millions de Français. En 1995, ils étaient 17 millions à avoir regardé le face-à-face entre Jacques Chirac et Lionel Jospin. Vingt à 25 millions de téléspectateurs sont attendus ce soir.
Une petite phrase savamment lancée ou une pique assassine opportunément décochée n'ont jamais décidé d'une destinée politique, mais la guerre des mots et des attitudes peut influer sur le verdict des urnes. Les deux candidats le savent, qui préparent depuis le 22 avril ce rendez-vous à risque.
En 1974, le "Vous n'avez pas le monopole du coeur" de Valéry Giscard d'Estaing adressé à François Mitterrand ne fut peut-être pas étranger à sa victoire. En 1981, François Mitterrand lui répliqua en l'accusant d'être "l'homme du passif" alors que ce dernier l'avait traité sept ans plus tôt d'"homme du passé".
Ségolène Royal a fait siennes lundi ces deux répliques pour dénoncer en Nicolas Sarkozy "l'homme du passé et du passif" - comme une répétition générale.
La candidate socialiste assure aborder l'exercice sans inquiétude, forte de sa campagne "participative" avec les Français et de son expérience politique.
Elle s'attend à "une confrontation plus nette" que le débat qui l'a opposée samedi dernier au président de l'UDF et met en garde son rival contre la tentation de "se poser en victime", lui qui a évoqué "un délit de faciès" après avoir été accusé de pressions dans l'organisation du débat inédit Royal-Bayrou.
"L'ALPE-D'HUEZ"
"L'élection présidentielle ne se joue pas sur une victimisation ou alors il faut faire autre chose. Je pense qu'il faut accepter à ce niveau de responsabilité la force des engagements et l'échange d'idées", a-t-elle prévenu.
Dénonçant avec insistance la "brutalité", le "sectarisme", la "violence", le "mépris" du président de l'UMP, elle pourrait être tentée de jouer avec les nerfs de son adversaire et de déstabiliser celui qui reste le favori des sondages, avec 51% à 53% des intentions de vote.
La candidate socialiste compte également "débusquer" Nicolas Sarkozy sur des terrains où la gauche veut faire la différence - fonctionnaires, heures supplémentaires détaxées, franchise médicale ou encore conception du pouvoir -, précise l'un de ses conseillers.
Grand gagnant du premier tour avec 31,18% des voix, Nicolas Sarkozy se prépare avec "beaucoup de sérieux" et "beaucoup d'humilité", comme un cycliste pour "l'étape de l'Alpe-d'Huez". Il entend dialoguer "avec respect et également fermement", rejetant l'idée qu'"on ne débat pas avec une femme comme avec un homme".
"La grande originalité tient à la présence d'une femme. Lui est sans doute plus doué dans l'expression. Mais il ne pourra pas s'adresser à elle comme Mitterrand l'a fait face à Chirac. Il devra éviter de paraître dominateur. Ce ne sera pas commode", note dans Le Monde le journaliste Alain Duhamel, sélectionné pour animer les débats de 1974 et 1995.
Nicolas Sarkozy a notamment travaillé avec le transfuge socialiste Eric Besson, qui connaît bien le programme économique de la candidate.
Au-delà de la confrontation des personnalités et des projets, les deux candidats auront à l'esprit les plus de 6,8 millions d'électeurs qui ont voté François Bayrou au premier tour.
Avec cinq points de retard sur Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, qui dispose d'un "réservoir" de voix historiquement faible (moins de 37%) devrait renouveler ses offres d'ouverture : ministres centristes, avec pourquoi pas, l'hypothèse François Bayrou à Matignon, accord de désistement aux législatives, pacte présidentiel remanié, réorientation social-démocrate du PS.
Nicolas Sarkozy devrait faire valoir pour sa part le ralliement de la quasi-totalité des 29 députés centristes à sa candidature et sa volonté gaullienne de rassemblement au-delà des partis.
Selon le baromètre Ipsos-Dell de lundi, 41% des électeurs bayrouistes porteraient leur voix sur Ségolène Royal, 32% opteraient pour Nicolas Sarkozy, 27% s'abstiendraient ou voteraient nul.
Source REUTERS
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