Bouteflika, 72 ans, aux commandes du pays depuis déjà dix ans et deux mandats, a fait modifier la Constitution l'année dernière pour pouvoir à nouveau se présenter, bien qu'ayant été ces dernières années gravement malade.
L'homme de la concorde civile est certes crédité pour avoir ramené le calme dans le pays, après la décennie sanglante de l'insurrection islamiste déclenchée par l'annulation du scrutin de 1992 en passe d'être remporté par le Front islamique du salut (FIS, aujourd'hui dissous).
Mais l'Algérie peine à se remettre et à se reconstruire et ne voit pas redescendre les bénéfices de la manne pétrolière. Rendue apathique par la lourdeur de la vie quotidienne, le chômage, la hausse des prix, le rêve migratoire et la pénurie de logements, elle s'est désintéressée totalement d'un vote couru d'avance, auquel participent pourtant également cinq petits candidats, une femme (l'éternelle Louisa Hanoune, patronne du parti trotskiste des travailleurs), deux nationalistes et deux islamistes.
Bouteflika ambitionne une victoire en forme de raz-de-marée avec une participation supérieure à 60%, malgré l'appel au boycott lancé par les principaux partis de l'opposition historique, par les mouvements islamistes et par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI, l'ex-GSPC, Groupe salafiste pour la prédication et le combat, qui a prêté allégeance à Oussama ben Laden en 2006).
Le scrutin se déroulait sous haute sécurité jeudi, en ce premier jour du week-end, les hélicoptères surveillant Alger où la police était présente à quasiment chaque coin de rue.
Une bombe a explosé près d'un bureau de vote à Sid Ali Boulad, à l'est de la capitale (département de Boumerdès, Kabylie), blessant deux policiers, mais sans faire aucune victime civile. Les islamistes armés d'AQMI sont actifs dans ce secteur.
En Kabylie, traditionnel bastion de la contestation, six bureaux de vote ont été saccagés et incendiés dans la préfecture de Bouira, à une centaine de kilomètres de la capitale. Et des affrontements ont opposé des groupes de jeunes manifestants à la police anti-émeutes dans ce même secteur de Kabylie.
Les partis de l'opposition historique ayant appelé au boycott -le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD)- sont particulièrement implantés en Kabylie, mais la désillusion croissante d'une jeunesse sans perspective d'avenir est également mise en avant par les observateurs.
Mercredi, des membres présumés d'AQMI ont attaqué un site de construction portuaire près de Jijel (350 km à l'est d'Alger), tuant trois gardes de sécurité travaillant pour une société brésilienne et en enlevant un quatrième.
Face à une population désabusée et à l'absence d'enjeu réel, la participation est la donnée cruciale: le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Yazid Zerhouni faisait état, à la fermeture des bureaux de vote à 20h00 locales (19h00 GMT), d'un taux de participation record de 74,11%, et de 64,7% pour Alger.
A la fermeture des bureaux, un sondage effectué auprès de 17 bureaux de vote sélectionnés au hasard dans la capitale algérienne montrait pour sa part une participation partout inférieure de moitié à ces chiffres.
A la mi-journée, alors que les bureaux de vote semblaient plutôt vides, les officiels ne s'en inquiétaient pas outre mesure, expliquant que les Algériens étaient plutôt des électeurs de l'après-midi.
Et un groupe d'étudiants se pressait dans un autre bureau de vote, glissant discrètement et sous couvert d'anonymat qu'ils avaient été contraints de quitter l'université pour venir remplir leur devoir électoral.
Abdelaziz Bouteflika a lui voté dès le matin, en compagnie de ses deux frères, près de chez lui dans le quartier résidentiel algérois d'El Biar, et sous très haute sécurité: toutes les communications du voisinage étaient brouillées pendant l'événement, de peur d'un attentat télécommandé.
Les Algériens de l'étranger ont commencé à voter samedi, et les nomades des provinces sahariennes du Sud lundi. Les résultats sont attendus vendredi à la mi-journée.
Au total, 20,6 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, dont 941.455 expatriés, au premier rang desquels l'importante communauté algérienne de France.
Source: Yahoo News
L'homme de la concorde civile est certes crédité pour avoir ramené le calme dans le pays, après la décennie sanglante de l'insurrection islamiste déclenchée par l'annulation du scrutin de 1992 en passe d'être remporté par le Front islamique du salut (FIS, aujourd'hui dissous).
Mais l'Algérie peine à se remettre et à se reconstruire et ne voit pas redescendre les bénéfices de la manne pétrolière. Rendue apathique par la lourdeur de la vie quotidienne, le chômage, la hausse des prix, le rêve migratoire et la pénurie de logements, elle s'est désintéressée totalement d'un vote couru d'avance, auquel participent pourtant également cinq petits candidats, une femme (l'éternelle Louisa Hanoune, patronne du parti trotskiste des travailleurs), deux nationalistes et deux islamistes.
Bouteflika ambitionne une victoire en forme de raz-de-marée avec une participation supérieure à 60%, malgré l'appel au boycott lancé par les principaux partis de l'opposition historique, par les mouvements islamistes et par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI, l'ex-GSPC, Groupe salafiste pour la prédication et le combat, qui a prêté allégeance à Oussama ben Laden en 2006).
Le scrutin se déroulait sous haute sécurité jeudi, en ce premier jour du week-end, les hélicoptères surveillant Alger où la police était présente à quasiment chaque coin de rue.
Une bombe a explosé près d'un bureau de vote à Sid Ali Boulad, à l'est de la capitale (département de Boumerdès, Kabylie), blessant deux policiers, mais sans faire aucune victime civile. Les islamistes armés d'AQMI sont actifs dans ce secteur.
En Kabylie, traditionnel bastion de la contestation, six bureaux de vote ont été saccagés et incendiés dans la préfecture de Bouira, à une centaine de kilomètres de la capitale. Et des affrontements ont opposé des groupes de jeunes manifestants à la police anti-émeutes dans ce même secteur de Kabylie.
Les partis de l'opposition historique ayant appelé au boycott -le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD)- sont particulièrement implantés en Kabylie, mais la désillusion croissante d'une jeunesse sans perspective d'avenir est également mise en avant par les observateurs.
Mercredi, des membres présumés d'AQMI ont attaqué un site de construction portuaire près de Jijel (350 km à l'est d'Alger), tuant trois gardes de sécurité travaillant pour une société brésilienne et en enlevant un quatrième.
Face à une population désabusée et à l'absence d'enjeu réel, la participation est la donnée cruciale: le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Yazid Zerhouni faisait état, à la fermeture des bureaux de vote à 20h00 locales (19h00 GMT), d'un taux de participation record de 74,11%, et de 64,7% pour Alger.
A la fermeture des bureaux, un sondage effectué auprès de 17 bureaux de vote sélectionnés au hasard dans la capitale algérienne montrait pour sa part une participation partout inférieure de moitié à ces chiffres.
A la mi-journée, alors que les bureaux de vote semblaient plutôt vides, les officiels ne s'en inquiétaient pas outre mesure, expliquant que les Algériens étaient plutôt des électeurs de l'après-midi.
Et un groupe d'étudiants se pressait dans un autre bureau de vote, glissant discrètement et sous couvert d'anonymat qu'ils avaient été contraints de quitter l'université pour venir remplir leur devoir électoral.
Abdelaziz Bouteflika a lui voté dès le matin, en compagnie de ses deux frères, près de chez lui dans le quartier résidentiel algérois d'El Biar, et sous très haute sécurité: toutes les communications du voisinage étaient brouillées pendant l'événement, de peur d'un attentat télécommandé.
Les Algériens de l'étranger ont commencé à voter samedi, et les nomades des provinces sahariennes du Sud lundi. Les résultats sont attendus vendredi à la mi-journée.
Au total, 20,6 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, dont 941.455 expatriés, au premier rang desquels l'importante communauté algérienne de France.
Source: Yahoo News
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