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25/11/2024 - 23:55

Élection présidentielle en Roumanie : Marcel Ciolacu reconnaît sa défaite face à des résultats inattendus

Le 24 novembre 2024, le premier tour de l’élection présidentielle roumaine a surpris de nombreux observateurs politiques. Calin Georgescu, candidat indépendant connu pour ses positions prorusses, est arrivé en tête avec 22,94 % des voix. Ce technocrate de 62 ans s’est démarqué par une campagne virale sur TikTok, où il a prôné l’arrêt du soutien à l’Ukraine et critiqué l’OTAN. Il affrontera au second tour Elena Lasconi, maire centriste de 52 ans, qui a obtenu 19,17 % des suffrages.


Le premier ministre proeuropéen Marcel Ciolacu, qui semblait favori selon les sondages, n’a obtenu que 19,15 %, terminant troisième à quelques voix d’écart avec Lasconi. Reconnaissant sa défaite, il a annoncé sa démission de la tête du parti social-démocrate et a affirmé qu’il ne contesterait pas les résultats, malgré la faible différence.

 

L'ascension de Calin Georgescu

Calin Georgescu a marqué les esprits en Roumanie grâce à une communication directe et percutante sur les réseaux sociaux. Il a mis en avant un discours souverainiste et anti-OTAN, captant l’attention d’une partie de l’électorat en quête de changement. À l’issue du vote, il a déclaré que les Roumains avaient exprimé un désir de paix, soulignant que sa candidature était axée sur la neutralité et le refus des influences extérieures.

Cette montée en puissance a éclipsé d’autres figures politiques, notamment George Simion, leader du parti ultranationaliste AUR, qui a recueilli 13,87 % des voix, se plaçant en quatrième position. Simion, qui espérait accéder au second tour, a néanmoins félicité Georgescu pour sa qualification, y voyant une victoire pour les idées souverainistes.

Une situation inédite pour la Roumanie

Le résultat du premier tour reflète une transformation significative dans le paysage politique roumain. Jusqu’à présent, ce pays de 19 millions d’habitants, membre de l’Union européenne et de l’OTAN, s’était distingué par sa relative stabilité politique face aux tendances nationalistes observées ailleurs en Europe de l’Est. Cependant, l’émergence de candidats antisystèmes semble témoigner d’un mécontentement croissant envers les partis traditionnels.

Les sociaux-démocrates, qui dominent la scène politique roumaine depuis trois décennies, ont subi un revers sans précédent, échouant à atteindre le second tour. Leur partenaire de coalition, le Parti national libéral (PNL), a également essuyé une défaite cuisante, son candidat Nicolae Ciuca n’ayant pas réussi à mobiliser les électeurs.

Elena Lasconi, qui incarne une alternative proeuropéenne, a qualifié ce second tour de « confrontation essentielle » pour préserver la démocratie roumaine issue de la révolution de 1989. Elle s’oppose à Georgescu, qu’elle considère comme une menace pour l’orientation occidentale du pays. Cette élection revêt donc une importance particulière dans un contexte où la Roumanie joue un rôle stratégique au sein de l’OTAN et de l’Union européenne, notamment en raison de sa proximité avec l’Ukraine.

Le second tour prévu le 8 décembre s’annonce comme une bataille décisive entre deux visions opposées de l’avenir du pays. Pendant ce temps, les électeurs roumains se préparent également aux élections législatives du 1er décembre, où les partis antisystèmes espèrent confirmer leur progression.


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