Il s’est même trahi l’autre soir, en plaçant cette visite sous l’angle strictement mercantile, alors qu’un sommet entre l’Algérie et la France est un moment politique important, une halte symbolique, tant sont encore lourds les litiges et les contentieux, tant est également fort l’espoir de dépasser les incompréhensions de toutes sortes, les rancœurs encore tenaces.
Cette visite risque d’être une occasion ratée de bâtir un avenir commun. Nicolas Sarkozy ne peut pas continuellement fuir le passé colonial de son pays. Les Algériens, dans leur très grande majorité, attendent un geste, des mots pour reconnaître et admettre les crimes commis par l’armée coloniale. Ils ne souhaitent pas que ce chef d’Etat dont le pays a colonisé l’Algérie sur une très longue période, tienne, encore une fois à Alger, un discours sur le passé qui frise la provocation.
Il est plutôt attendu un effort sérieux pour regarder, enfin, ce qu’a été réellement la colonisation française, non pas pour culpabiliser, mais pour entreprendre ensemble l’indispensable travail de mémoire tant attendu.
L’autre sujet de mécontentement des Algériens tient à la circulation des personnes avec la quasi-fermeture des frontières. Les visas sont délivrés au compte-gouttes, engendrant des drames humains, rarement évoqués par les médias français.
La politique française dans ce domaine enfourche le pas aux discours du Front national, en veillant à mettre en place une « immigration choisie », pour favoriser le départ massif des compétences vers la France.
Une politique cynique, qui, bien entendu, obéit aux intérêts des entreprises françaises, mais ne fait pas cas des demandes du partenaire algérien. C’est connu, le président Sarkozy n’a pas bonne presse en Algérie.
Son alignement sur la désastreuse politique de George Bush au Moyen-Orient, matérialisé par un éloignement de la position traditionnelle du gaullisme sur le monde arabe, n’est pas uniquement critiqué par les courants conservateurs et islamisants en Algérie, mais met également mal à l’aise, y compris parmi ceux qui prônent l’instauration de relations bilatérales privilégiées entre l’Algérie et la France.
elwatan.com
Cette visite risque d’être une occasion ratée de bâtir un avenir commun. Nicolas Sarkozy ne peut pas continuellement fuir le passé colonial de son pays. Les Algériens, dans leur très grande majorité, attendent un geste, des mots pour reconnaître et admettre les crimes commis par l’armée coloniale. Ils ne souhaitent pas que ce chef d’Etat dont le pays a colonisé l’Algérie sur une très longue période, tienne, encore une fois à Alger, un discours sur le passé qui frise la provocation.
Il est plutôt attendu un effort sérieux pour regarder, enfin, ce qu’a été réellement la colonisation française, non pas pour culpabiliser, mais pour entreprendre ensemble l’indispensable travail de mémoire tant attendu.
L’autre sujet de mécontentement des Algériens tient à la circulation des personnes avec la quasi-fermeture des frontières. Les visas sont délivrés au compte-gouttes, engendrant des drames humains, rarement évoqués par les médias français.
La politique française dans ce domaine enfourche le pas aux discours du Front national, en veillant à mettre en place une « immigration choisie », pour favoriser le départ massif des compétences vers la France.
Une politique cynique, qui, bien entendu, obéit aux intérêts des entreprises françaises, mais ne fait pas cas des demandes du partenaire algérien. C’est connu, le président Sarkozy n’a pas bonne presse en Algérie.
Son alignement sur la désastreuse politique de George Bush au Moyen-Orient, matérialisé par un éloignement de la position traditionnelle du gaullisme sur le monde arabe, n’est pas uniquement critiqué par les courants conservateurs et islamisants en Algérie, mais met également mal à l’aise, y compris parmi ceux qui prônent l’instauration de relations bilatérales privilégiées entre l’Algérie et la France.
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