On a été éberlué par la déclaration de Jean-Marie Lepen, le 20 mai dernier, lors d’un meeting à Marseille à propos de l’explosion démographique : "Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois". C’est tellement cruel qu’on n’imagine pas qu’un homme politique puisse aller jusque là. Pourtant, l’explosion démographique fait peur à certains citoyens du vieux continent. Ils se disent: "si les autres sont plus nombreux, ils vont venir manger notre pain." Il y en a même qui rêvent en secret d’une grande purge qui ferait baisser de façon drastique le nombre d’humains sur la planète: une catastrophe atomique, une guerre. Ceux-là s’estiment à l’abri de la grande punition, genre Armageddon, laquelle ne peut toucher que les autres. Ceux-là croient dur comme fer qu’ils ont tout bon. Si l’on tient compte du fait que les centrales nucléaires ainsi que les armes se trouvent sur le vieux continent …
Ne nous y trompons pas, les politiques, presque tous, caressent le populaire dans le sens du poil à la veille des élections européennes. On nous parle de Schengen. Certains nous font croire qu’il serait possible de fermer les frontières de l’Europe. A commencer par Nicolas Sarkozy, qui préconise un Schengen II et qui, à l’occasion, est comparé par Xavier Bertrand à Valéry Giscard d'Estaing, un président qui n’a pas été réélu. Pour que survienne un Schengen II, il faut déjà commencer par annuler le Schengen en cours.
Les humains, apparemment, ne se sont pas encore rendu compte qu’ils partagent la même planète et les Européens, qu’ils partagent la même Europe. Ces derniers ont davantage l’impression qu’ils partagent la même politique de centre-droit et d’austérité, les privant, pour certains, du minimum vital. Dans ces conditions de précarité institutionnalisée, les Européens ne sont pas dans une posture de solidarité. Ils sont au contraire dans une posture de sauvegarde de leurs acquis qu’ils estiment trop maigres pour les partager. Le hochet Schengen est bien utile: pendant qu’on réclame de ne pas partager ce que l’on a, on ne se plaint pas de ce que l’on n’a pas. Et l’horrible perspective de Le Pen à propos d’Ebola témoigne, non pas d’une indicible cruauté tapie au plus profond de chacun, mais du découragement populaire. Ceux qui agitent le hochet Schengen jouent sur ce découragement et authentifient l’idée que la précarité n’est pas à remettre en question.
Ne nous y trompons pas, les politiques, presque tous, caressent le populaire dans le sens du poil à la veille des élections européennes. On nous parle de Schengen. Certains nous font croire qu’il serait possible de fermer les frontières de l’Europe. A commencer par Nicolas Sarkozy, qui préconise un Schengen II et qui, à l’occasion, est comparé par Xavier Bertrand à Valéry Giscard d'Estaing, un président qui n’a pas été réélu. Pour que survienne un Schengen II, il faut déjà commencer par annuler le Schengen en cours.
Les humains, apparemment, ne se sont pas encore rendu compte qu’ils partagent la même planète et les Européens, qu’ils partagent la même Europe. Ces derniers ont davantage l’impression qu’ils partagent la même politique de centre-droit et d’austérité, les privant, pour certains, du minimum vital. Dans ces conditions de précarité institutionnalisée, les Européens ne sont pas dans une posture de solidarité. Ils sont au contraire dans une posture de sauvegarde de leurs acquis qu’ils estiment trop maigres pour les partager. Le hochet Schengen est bien utile: pendant qu’on réclame de ne pas partager ce que l’on a, on ne se plaint pas de ce que l’on n’a pas. Et l’horrible perspective de Le Pen à propos d’Ebola témoigne, non pas d’une indicible cruauté tapie au plus profond de chacun, mais du découragement populaire. Ceux qui agitent le hochet Schengen jouent sur ce découragement et authentifient l’idée que la précarité n’est pas à remettre en question.
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