Un tribunal de Dubaï a condamné mercredi deux des trois Emiratis, dont l'un est séropositif, accusés du viol d'un jeune Franco-Suisse en juillet dans cette ville-émirat du Golfe à des peines de 15 ans de prison "Quinze ans de prison, c'est rien pour quelqu'un qui savait qu'il avait le sida", a déclaré à l'AFP la mère de l'adolescent, Véronique Robert. Elle faisait allusion au fait que l'un des deux hommes condamnés mercredi est porteur du virus du sida, une information qui n'avait été portée à la connaissance de la victime et de sa famille que plusieurs semaines après les faits. "Je respecte leur justice et je n'ai pas d'autre commentaire à faire avant de parler à mon avocat", a-t-elle ajouté. L'avocat de Mme Robert, Me Hussein Al-Jaziri, a ensuite déclaré à l'AFP qu'il ferait appel. "Ma cliente estime que c'est peu", a-t-il dit à propos du verdict. "De toute façon, ce n'est qu'un premier pas et nous allons faire appel". On ne disposait pas de réactions des avocats de la défense. Le ministère public avait requis la peine maximale contre les deux accusés adultes. Dans le code pénal émirati, la peine maximale, qui est laissée à la discrétion du juge, peut aller jusqu'à la peine de mort. Pour protester contre la manière dont l'affaire a été instruite par la justice de l'émirat, Mme Robert, une journaliste, a lancé une campagne appelant à boycotter Dubaï, en s'appuyant notamment sur un site internet ouvert le 23 octobre, www.boycott.dubai.com, où elle demande le soutien du public et de personnalités à plusieurs demandes. Mme Robert exige principalement des autorités de l'émirat qu'elles créent un centre de traitement spécial pour les mineurs victimes de viol. L'affaire a connu un retentissement énorme dans la presse internationale, notamment américaine, provoquant l'embarras des autorités des Emirats arabes unis en général et de celles de Dubaï en particulier. Ville-émirat en pleine expansion économique, Dubaï, qui ambitionne de devenir un centre mondial du tourisme et des affaires et accueille chaque année des millions de touristes, en majeure partie européens, est très soucieuse de son image. Selon l'acte d'accusation, le 14 juillet, l'adolescent, âgé de 15 ans, et un autre jeune Français du même âge sortaient d'un centre commercial huppé de Dubaï quand un jeune Emirati qu'ils connaissaient leur a proposé de les raccompagner chez eux en voiture. Dans le véhicule se trouvaient deux autres Emiratis âgés de 18 et 36 ans. La voiture a alors changé de direction et pris la route du désert, où l'adolescent a été violé sous la menace d'un couteau et d'une canne de billard. Les avocats de la défense avaient soutenu que les accusations contre leurs clients étaient fondées sur de "fausses déclarations", qu'il s'était agi d'une relation sexuelle "consentie et non imposée" et que la victime était un "menteur". Source: http://www.leparisien.fr
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