Elles mettent ainsi en garde les pouvoirs publics contre les risques que fait peser cette taxe sur la reprise économique et sur l'octroi de crédits bancaires.
"Nous considérons toute idée de taxe comme une fausse piste", a martelé Baudouin Prot, le président de la Fédération bancaire française (FBF) et directeur général de BNP Paribas lors d'une conférence de presse dans les locaux de la FBF.
"La reprise économique est là mais elle est encore fragile. De ce fait, toute fausse manœuvre sur le financement de l'économie aujourd'hui aurait des conséquences très graves", a-t-il prévenu, particulièrement remonté contre le projet de taxe bancaire destinée à faire participer les banques au sauvetage du secteur financier en cas de nouvelle crise.
Les ministres des Finances de la zone euro et de l'Union européenne se réunissent vendredi et samedi à Madrid pour une réunion informelle. Outre le dossier de la dette grecque, les ministres doivent évoquer la création d'une taxe financière.
Ce projet de taxe s'inscrit dans le cadre des réflexions du G20, qui a demandé au Fonds monétaire international (FMI) des propositions sur les moyens de faire contribuer les banques au renflouement du système financier.
Le FMI doit présenter ses recommandations aux ministres des Finances du G20 lors de leur réunion des 24 et 25 avril à Washington.
Le gouvernement français a dit qu'il préférait affecter le produit de cette future taxe au budget de l'Etat plutôt qu'à un fonds destiné à financer d'éventuelles nouvelles restructurations bancaires, comme le prévoit le projet allemand.
Le rapport de Jean-François Lepetit sur les risques systémiques, commandé en début d'année par le gouvernement français et rendu public mercredi par Bercy, recommande d'instaurer une taxe sur les activités financières comportant des risques systémiques.
Cette taxe, d'une application mondiale, ne se limiterait pas aux seules banques mais toucherait également les assureurs, les hedge funds et les instruments de titrisation. Et comme le souhaite Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, ce rapport plaide pour une taxe affectée au budget des Etats.
S'exprimant à titre personnel et non au nom de la FBF, Baudouin Prot s'est dit "en total désaccord" avec l'instauration d'une taxe telle que prônée par le rapport Lepetit, redoutant que cette dernière ne soit appliquée qu'en Europe, voire uniquement en France.
Tirant les leçons de la taxation des bonus des traders, le directeur général de BNP Paribas a ainsi rappelé que cette taxe n'était finalement appliquée qu'en France et en Grande-Bretagne.
"Sur les bonus, c'était une taxe en duo. On s'est dépêché sur les bonus en disant qu'on allait la faire et que d'autres allaient sûrement la faire. On a vu", a-t-il fait remarquer.
Prié de dire si les banques françaises redoutaient que les gouvernements européens passent en force, Baudouin Prot a répondu: "On va voir".
"Ce qui est important, c'est que ce sont des sujets sérieux parce qu'il ne s'agit pas seulement de la compétitivité des banques françaises, (...) mais du financement de l'économie française et du financement de l'économie européenne pour les prochaines années", a ajouté le président de la FBF.
"C'est un match. On verra comment il se terminera", a poursuivi Jean-Paul Chifflet, le nouveau directeur général de Crédit agricole SA également présent à la conférence. "Il faudra ensuite en assumer les conséquences".
"Les banques françaises sont déjà sous-capitalisées du point de vue d'une interprétation stricte (des normes) de Bâle et bénéficient déjà d'une tolérance (des régulateurs)", commente Simon Maughan, analyste chez MF Global.
"Si vous limitez encore plus leur capacité à renforcer leur capital en imposant une taxe locale, vous rendez leur compétitivité plus difficile", fait-il remarquer.
Déjà menacées par un durcissement de la réglementation bancaire, en cours de préparation par le comité de Bâle, les banques françaises s'efforcent de sensibiliser le gouvernement sur les risques de freiner le reprise économique en Europe.
BNP Paribas a ainsi estimé qu'en l'état actuel, les nouvelles normes bancaires coûteraient six points de croissance à l'Europe, en obligeant les banques européennes à lever 400 milliards d'euros de fonds propres supplémentaires.
"Tout le monde est schizophrène", constate, sous couvert d'anonymat, un dirigeant d'une banque européenne déplorant les contradictions entre les velléités réglementaires des responsables européens et leurs conséquences sur le crédit bancaire.
Source: Reuters via Yahoo News
"Nous considérons toute idée de taxe comme une fausse piste", a martelé Baudouin Prot, le président de la Fédération bancaire française (FBF) et directeur général de BNP Paribas lors d'une conférence de presse dans les locaux de la FBF.
"La reprise économique est là mais elle est encore fragile. De ce fait, toute fausse manœuvre sur le financement de l'économie aujourd'hui aurait des conséquences très graves", a-t-il prévenu, particulièrement remonté contre le projet de taxe bancaire destinée à faire participer les banques au sauvetage du secteur financier en cas de nouvelle crise.
Les ministres des Finances de la zone euro et de l'Union européenne se réunissent vendredi et samedi à Madrid pour une réunion informelle. Outre le dossier de la dette grecque, les ministres doivent évoquer la création d'une taxe financière.
Ce projet de taxe s'inscrit dans le cadre des réflexions du G20, qui a demandé au Fonds monétaire international (FMI) des propositions sur les moyens de faire contribuer les banques au renflouement du système financier.
Le FMI doit présenter ses recommandations aux ministres des Finances du G20 lors de leur réunion des 24 et 25 avril à Washington.
Le gouvernement français a dit qu'il préférait affecter le produit de cette future taxe au budget de l'Etat plutôt qu'à un fonds destiné à financer d'éventuelles nouvelles restructurations bancaires, comme le prévoit le projet allemand.
Le rapport de Jean-François Lepetit sur les risques systémiques, commandé en début d'année par le gouvernement français et rendu public mercredi par Bercy, recommande d'instaurer une taxe sur les activités financières comportant des risques systémiques.
Cette taxe, d'une application mondiale, ne se limiterait pas aux seules banques mais toucherait également les assureurs, les hedge funds et les instruments de titrisation. Et comme le souhaite Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, ce rapport plaide pour une taxe affectée au budget des Etats.
S'exprimant à titre personnel et non au nom de la FBF, Baudouin Prot s'est dit "en total désaccord" avec l'instauration d'une taxe telle que prônée par le rapport Lepetit, redoutant que cette dernière ne soit appliquée qu'en Europe, voire uniquement en France.
Tirant les leçons de la taxation des bonus des traders, le directeur général de BNP Paribas a ainsi rappelé que cette taxe n'était finalement appliquée qu'en France et en Grande-Bretagne.
"Sur les bonus, c'était une taxe en duo. On s'est dépêché sur les bonus en disant qu'on allait la faire et que d'autres allaient sûrement la faire. On a vu", a-t-il fait remarquer.
Prié de dire si les banques françaises redoutaient que les gouvernements européens passent en force, Baudouin Prot a répondu: "On va voir".
"Ce qui est important, c'est que ce sont des sujets sérieux parce qu'il ne s'agit pas seulement de la compétitivité des banques françaises, (...) mais du financement de l'économie française et du financement de l'économie européenne pour les prochaines années", a ajouté le président de la FBF.
"C'est un match. On verra comment il se terminera", a poursuivi Jean-Paul Chifflet, le nouveau directeur général de Crédit agricole SA également présent à la conférence. "Il faudra ensuite en assumer les conséquences".
"Les banques françaises sont déjà sous-capitalisées du point de vue d'une interprétation stricte (des normes) de Bâle et bénéficient déjà d'une tolérance (des régulateurs)", commente Simon Maughan, analyste chez MF Global.
"Si vous limitez encore plus leur capacité à renforcer leur capital en imposant une taxe locale, vous rendez leur compétitivité plus difficile", fait-il remarquer.
Déjà menacées par un durcissement de la réglementation bancaire, en cours de préparation par le comité de Bâle, les banques françaises s'efforcent de sensibiliser le gouvernement sur les risques de freiner le reprise économique en Europe.
BNP Paribas a ainsi estimé qu'en l'état actuel, les nouvelles normes bancaires coûteraient six points de croissance à l'Europe, en obligeant les banques européennes à lever 400 milliards d'euros de fonds propres supplémentaires.
"Tout le monde est schizophrène", constate, sous couvert d'anonymat, un dirigeant d'une banque européenne déplorant les contradictions entre les velléités réglementaires des responsables européens et leurs conséquences sur le crédit bancaire.
Source: Reuters via Yahoo News