Avec les coupures intempestives d’électricité, la situation est simplement devenue intenable. Les ménagères ont une seule complainte : « les denrées alimentaires pourrissent ». Et c’est le moindre mal. Car, des dommages matériels sont partout déclarés et les opérateurs économiques enregistrent des pertes financières. Aux HLM Grand Yoff, à la suite d’une coupure, le compteur d’un salon de coiffure a sauté, le couvercle ayant volé en éclat et toutes les ampoules grillées.
A Grand Dakar, devant quelques concessions privées d’électricité pendant toute la journée du vendredi, un groupe de jeunes filles discute l’air perplexe. « Non, cette fois, ce sont plutôt les disjoncteurs qui ont sauté ! » Oulimata Coly, trouvée chez le dépanneur de télévision, ne peut contenir sa colère. Ses deux postes téléviseurs sont tombés en panne. Ailleurs, c’est un problème d’alimentation ou de régulateur qui ne fonctionne plus
. « La panne est sans doute causée par le retour brutal de l’électricité après une coupure », confirme le réparateur qui déclare être débordé. « On accourt de toute part pour se faire dépanner ». Effectivement, non loin de là, un habitant de la Sicap Baobab, déclare le même problème. « Nous avons perdu notre télé que nous avons oublié d’éteindre. Notre réfrigérateur aussi est tombé en panne. C’est la partie congélateur qui est bousillée », explique Marcel avec rancœur. « Et pour être remboursé, il faut suivre de longues procédures, alors que nous n’avons pas tout ce temps à perdre ».
Les opérateurs économiques eux aussi connaissent des déboires. Les groupes électrogènes sont à bout de souffle. Pape Seck, gérant d’une boulangerie à Scat Urbam, dit avoir enregistré de grosses pertes. « Pour chaque sac de farine pétri, la moitié est perdue. A quelques mètres de là, le tailleur Issa Samb se plaint aussi de son groupe électrogène qui ne fonctionne plus. « A cause de ces ennuis, je n’ai pas pris la semaine de congé habituel après la korité. Il faut que je me rattrape, d’autant plus que je n’ai pas pu honorer tous mes engagements ». L’épicier du coin a trouvé une bonne astuce. « J’ai éliminé les denrées périssables de mon stock. Ça ralenti le travail, mais ainsi j’enregistre moins de perte », lance-t-il. Et certains, comme Ablaye Diao qui tient une salle de jeu à Niari Tally, ont le sentiment d’être vidés après neuf heures de coupures. « C’est pour moi toute une journée perdue », souffle-t-il.
Pour d’autres, c’est un gonflement indu des dépenses. Le coiffeur Aliou Ba ne supporte pas le coût du gasoil par rapport à son maigre revenu. « Je ne gagne que 500 FCFA par tête rasée. Comment consacrer 50 000F par mois pour l’achat de gasoil et 40 000 F en facture d’électricité, alors que je ne gagne pas 90 000 F par mois ? », demande le tailleur. Et de faire écho aux consommateurs qui dénoncent le paradoxe de la fourniture d’électricité : « il n’y a plus de moratoire et les factures sont paradoxalement encore plus salées en période de coupure », constatent certains.
« Aujourd’hui, il est inadmissible pour une entreprise comme la Sénélec de ne pas produire parce qu’elle n’a pas suffisamment de combustible, alors que pour chaque kWh vendu, il y a la part réservée à l’achat du combustible, celle réservée au personnel et au fonctionnement de l’entreprise ». C’est l’avis de Momar Ndao, Président de l’association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) et membre du Conseil Economique et Social (CES). « S’il y a autant de délestages, c’est parce que l’entreprise n’est pas bien gérée », affirme M. Ndao, justifiant que « la Sénelec doit améliorer la qualité de sa gestion et de sa production.
Ce qui lui permettra d’économiser plus sur les factures d’électricité ». « L’entreprise estime qu’elle a perdu 20 milliards, mais c’est par la faute de certains agents, avec la complicité des industriels qui ont mis en place des stratégies de fraude. Ce qui a pénalisé l’entreprise, expliquant le retard d’investissement ». Le conseiller déplore aussi la mauvaise optimisation de la production qui est, selon lui, justifiée par les choix techniques. Pour lui, l’entreprise doit faire des efforts pour rationaliser ses charges et baisser ses coûts.
En constatant que « sur des efforts de 22 milliards d’économies demandée tous les trois ans, elle en fait même pas trois milliards par an, c’est à dire même pas 50% de ses objectifs ». Quant aux syndicalistes, ils dénoncent l’achat d’une dizaine de véhicules 4X4 pour les responsables de l’entreprise, alorsque des véhicules pour le travail d’exploitation sont loués à 50 000 CFA par jour. Sur ce, Momar Ndao, affirme que « c’est à l’Etat de faire la pression sur la Sénélec pour que l’entreprise améliore la qualité de ses prestations et au gouvernement de passer par la SAR (Société Africaine de raffinage) pour l’importation du combustible ».
Source: Le Soleil
A Grand Dakar, devant quelques concessions privées d’électricité pendant toute la journée du vendredi, un groupe de jeunes filles discute l’air perplexe. « Non, cette fois, ce sont plutôt les disjoncteurs qui ont sauté ! » Oulimata Coly, trouvée chez le dépanneur de télévision, ne peut contenir sa colère. Ses deux postes téléviseurs sont tombés en panne. Ailleurs, c’est un problème d’alimentation ou de régulateur qui ne fonctionne plus
. « La panne est sans doute causée par le retour brutal de l’électricité après une coupure », confirme le réparateur qui déclare être débordé. « On accourt de toute part pour se faire dépanner ». Effectivement, non loin de là, un habitant de la Sicap Baobab, déclare le même problème. « Nous avons perdu notre télé que nous avons oublié d’éteindre. Notre réfrigérateur aussi est tombé en panne. C’est la partie congélateur qui est bousillée », explique Marcel avec rancœur. « Et pour être remboursé, il faut suivre de longues procédures, alors que nous n’avons pas tout ce temps à perdre ».
Les opérateurs économiques eux aussi connaissent des déboires. Les groupes électrogènes sont à bout de souffle. Pape Seck, gérant d’une boulangerie à Scat Urbam, dit avoir enregistré de grosses pertes. « Pour chaque sac de farine pétri, la moitié est perdue. A quelques mètres de là, le tailleur Issa Samb se plaint aussi de son groupe électrogène qui ne fonctionne plus. « A cause de ces ennuis, je n’ai pas pris la semaine de congé habituel après la korité. Il faut que je me rattrape, d’autant plus que je n’ai pas pu honorer tous mes engagements ». L’épicier du coin a trouvé une bonne astuce. « J’ai éliminé les denrées périssables de mon stock. Ça ralenti le travail, mais ainsi j’enregistre moins de perte », lance-t-il. Et certains, comme Ablaye Diao qui tient une salle de jeu à Niari Tally, ont le sentiment d’être vidés après neuf heures de coupures. « C’est pour moi toute une journée perdue », souffle-t-il.
Pour d’autres, c’est un gonflement indu des dépenses. Le coiffeur Aliou Ba ne supporte pas le coût du gasoil par rapport à son maigre revenu. « Je ne gagne que 500 FCFA par tête rasée. Comment consacrer 50 000F par mois pour l’achat de gasoil et 40 000 F en facture d’électricité, alors que je ne gagne pas 90 000 F par mois ? », demande le tailleur. Et de faire écho aux consommateurs qui dénoncent le paradoxe de la fourniture d’électricité : « il n’y a plus de moratoire et les factures sont paradoxalement encore plus salées en période de coupure », constatent certains.
« Aujourd’hui, il est inadmissible pour une entreprise comme la Sénélec de ne pas produire parce qu’elle n’a pas suffisamment de combustible, alors que pour chaque kWh vendu, il y a la part réservée à l’achat du combustible, celle réservée au personnel et au fonctionnement de l’entreprise ». C’est l’avis de Momar Ndao, Président de l’association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) et membre du Conseil Economique et Social (CES). « S’il y a autant de délestages, c’est parce que l’entreprise n’est pas bien gérée », affirme M. Ndao, justifiant que « la Sénelec doit améliorer la qualité de sa gestion et de sa production.
Ce qui lui permettra d’économiser plus sur les factures d’électricité ». « L’entreprise estime qu’elle a perdu 20 milliards, mais c’est par la faute de certains agents, avec la complicité des industriels qui ont mis en place des stratégies de fraude. Ce qui a pénalisé l’entreprise, expliquant le retard d’investissement ». Le conseiller déplore aussi la mauvaise optimisation de la production qui est, selon lui, justifiée par les choix techniques. Pour lui, l’entreprise doit faire des efforts pour rationaliser ses charges et baisser ses coûts.
En constatant que « sur des efforts de 22 milliards d’économies demandée tous les trois ans, elle en fait même pas trois milliards par an, c’est à dire même pas 50% de ses objectifs ». Quant aux syndicalistes, ils dénoncent l’achat d’une dizaine de véhicules 4X4 pour les responsables de l’entreprise, alorsque des véhicules pour le travail d’exploitation sont loués à 50 000 CFA par jour. Sur ce, Momar Ndao, affirme que « c’est à l’Etat de faire la pression sur la Sénélec pour que l’entreprise améliore la qualité de ses prestations et au gouvernement de passer par la SAR (Société Africaine de raffinage) pour l’importation du combustible ».
Source: Le Soleil