Déclaration de politique générale du Premier Ministre Edouard Philippe

ENTRÉE EN MATIÈRE
Nous sommes au Gouvernement depuis deux ans et il y a toujours urgence. Je remercie les députés pour le travail qu’ils ont accompli. Le chômage est au plus bas depuis dix ans, etc.
Nous avons eu à prendre des décisions impopulaires pour libérer les forces de notre pays et j’en prends ma part.
La colère de novembre 2018 nous était adressée à nous, les politiques. Une piqûre de rappel pour plus de travail et plus de justice sociale. Aujourd’hui, nous entamons une démarche radicalement différente: constance et cohérence en seront les maîtres mots. La modernité et les idées proviendront du travail et faut donc le récompenser.
L’engagement partisan : les cultures de gauche, de droite et du centre n’ont pas disparu. Mais elles ne suffisent pas à nourrir le débat politique. Nous devons dépasser les clivages, nous rassembler pour affronter les défis de notre planète.

ACTE II DU QUINQUENNAT
1°) Ambition écologique : plus personne n’a aujourd’hui le monopole du Vert. Les dérèglements climatiques, la pollution et les menaces à la biodiversité sont mondiales.
Pollution : L’industrie, les sciences nous permettent de croire possible un nouveau modèle économique qui ne polluera pas les générations à venir. Dans ce 12 prochains mois, il y aura accélération écologique : deux projets de lois sur la production d’énergie plus propre et la baisse de la pollution due au transport.
Énergie éolienne au large de Dunkerque. Contrats de transition écologique finalisés en 2022, notamment à Gardanne. Crédit d’impôt de transition énergétique à transformer en un outil plus vaste et accessible à ceux qui en ont besoin. Hommage à Jean-Louis Borlo « en son temps ».

Gaspillage : Suppression des produits en plastique jetable seront bannis de l’Administration dès l’année prochaine. Discussions avec les collectivités locales pour généraliser l’usage exclusif du plastique recyclé

PAC: tout réorganiser et négocier avec la Commission européenne.
Les Français devraient être les premiers acteurs de la transition écologique. Participation des Français aux réformes nécessaires. Qioi qu’il en soit, devenir écologiques sans mettre en peine l’emploi en France.

Justice sociale : c’est aussi de l’écologie. Le chômage de masse touche encore un ombre considérable de personnes et même de territoires. Nous avons travaillé pour proposer de nouvelles formations qualifiantes, notamment. Nous devons finaliser avec la réforme de l’assurance sociale avec notamment l’instauration d’un bonus/malus pour les recours trop fréquents aux contrats cours,  faire en sorte que le travail rapporte plus que chômage, donner accès à l’assurance chômage aux démissionnaires et travailleurs indépendants, mettre en place la dégressivité des aides perçues pour les personnes bénéficiant des aides les plus élevées. Une nouvelle baisse d’impôts pour les tranches moyennes.
Le système de santé : une grande loi de transformation ; « nous serons au rendez-vous ». En attendant, les professionnels de santé sont priés de s’organiser pour passer l’été.
Nous préparons le futur revenu universel d’activité, il est en cours d’étude : un projet de loi sera présenté courant 2020.

2°) Le vieillissement de la population représente un grand défi. Un projet de loi de prise en charge de la dépendance avec des mesures favorisant le maintien à domicile et une amélioration dans les EPHAD.
L’autre question à propos du vieillissement, nous devons harmoniser les retraites. En juillet, un projet de loi de système universel de retraite sera présenté avec une meilleure redistribution des sommes globalement allouées aux retraites. Même règles pour tous : cela nous obligera à revaloriser les retraites des enseignants notamment.
Nous devons travailler plus longtemps : c’est la clé de la réussite de notre pays. Beaucoup de nos concitoyens travaillent au-delà de l’âge légal. Cet âge légal ne variera pas mais nous définirons un âge d’équilibre non contraignant.

3°) ? Les peurs
Nos concitoyens ont peur. Vaste programme de recrutement d’agents de la force publique. Pour mieux lutter contre les trafic de drogue, il faudra réorganiser en partie la police et la gendarmerie. Parmi les étrangers en situation irrégulière, nous veillerons à expulser systématiquement toutes les personnes fichées comme radicalisées ou pouvant le devenir. A l’étranger, nous porterons le budget de la défense à 2 % du P I B. Nous devons maîtriser les flux migratoires en Europe et le ferons avec une majorité d’autres pays de l’U E. L’Union Européenne pourrait envisager ultérieurement d’harmoniser les conditions d’accueil des demandeurs d’asile. Il est important également de combattre l’islamisme et réformer l’organisation du CFCM en le régionalisant. Imams et « psalmodieurs » ne seront bientôt plus choisis ni rémunérés par des pays étrangers.

 

Après quelques mots sur la culture, Edouard Philippe aborde la question de la reforme de l’État. Elle a été reportée du fait des manifestations des Gilets Jaunes. Trois projets de loi pourront être présentés prochainement. Les nombreuses mesures déjà débattues au Sénat, sont de nouveau exposées par le Premier Ministre, bien qu’à vive allure…
Décentralisation des décisions administratives : 95 % des décisions concernant tout citoyen seront prises localement, au plus près. D’ici la fin du quinquennat, la France souhaite pouvoir proposer au une maison de services publics par canton. Décentralisation encore : prendre des mesures pour favoriser l’engagement des maires, clarifier le fameux mille-feuilles territorial dans le but de donner plus de poids aux maires qui les élus de proximité par excellence.

POUR CONCLURE
« J’ai appelé au dépassement pour relever les défis. » Le gouvernement doit aussi se dépasser. A lui de changer de méthode pour prendre des décisions avec eux. Nous devons apporter attention à la démocratie directe réclamée par les concitoyens.  Invectivé par des députés, Edouard Philippe se déclare "inérnervable". « Regardons avec lucidité notre scène politique et nos échanges médiatiques,  … nous pouvons faire tellement mieux » indique-t-il en visant les positions partisanes qui rétrécissent le débat public.