Pour en venir à bout, une stratégie reposant sur deux volets allant de pair avait été arrêtée cet été. D’une part, le déploiement d’une force mixte ONU-Union africaine robuste et crédible de 26 000 hommes, d’ici au 31 décembre, afin de prendre la relève des 7 000 soldats sous-équipés de la mission de l’Union africaine au Soudan (Amis).
De l’autre, la relance du processus politique afin d’amener les rebelles ayant refusé l’accord de paix d’Abuja du 6 mai 2006 (1) à le rejoindre : d’où la convocation d’une conférence de paix à Tripoli, en Libye, le 27 octobre. La paix et une force pour y veiller : l’une ne peut aller sans l’autre.
Chicaneries. Mais depuis une quinzaine de jours, tout cet édifice est en train de s’effondrer. La force mixte, qui sera la plus importante mission de maintien de la paix de l’histoire de l’ONU, a pris du retard. Khartoum, soutenu par l’Union africaine, qui veut se refaire une réputation et remplir ses caisses, rejette tout envoi de Casques bleus occidentaux. Les chicaneries soudanaises ne sont pas seules responsables du retard. Les bailleurs de fonds occidentaux traînent pour débloquer l’argent, notamment les hélicoptères indispensables sur un terrain aussi difficile.
Enfin, plusieurs pays ayant promis des troupes hésitent depuis l’attaque de Haskanita, le 29 septembre, lorsque dix soldats de l’Amis ont été massacrés par des assaillants non identifiés. Une semaine plus tard, le même village a été incendié, semble-t-il par l’armée. A mesure que la conférence de paix de Tripoli approche, la violence reprend, alimentée par les groupes rebelles qui veulent s’imposer à la table des négociations ou par les tribus arabes qui se voient comme les grandes oubliées, ou par le pouvoir, pressé d’achever son entreprise de nettoyage ethnique.
Factions. La conférence de paix de Tripoli s’annonce de plus en plus compromise. Malgré les efforts déployés par les envoyés spéciaux de l’ONU et de l’Union africaine, Jan Eliasson et Selim Ahmed Selim, les deux principaux groupes rebelles, refusent d’y participer : le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) de Khalil Ibrahim et le Mouvement de libération du Soudan (SLM) d’Abdel Wahid al-Nour. Les deux leaders, exilés respectivement au Tchad et en France, sont affaiblis. Depuis la paix ratée d’Abuja, la rébellion a explosé en de multiples factions, dont la justification est surtout la soif de pouvoir et la défense des intérêts tribaux.
Pour la communauté internationale, le refus d’Al-Nour, qui vit à Paris, est le plus gênant à cause de sa popularité parmi les centaines de milliers de déplacés.
En France et aux Etats-Unis, les deux pays occidentaux les plus en pointe dans la gestion du dossier du Darfour, l’intransigeance du chef du SLM commence à lasser. A tel point que Bernard Kouchner a publiquement évoqué la semaine dernière une possible «expulsion» d’Abdel Wahid al-Nour tout en disant ne pas la souhaiter. Il est déjà loin le temps où le ministre, alors simple citoyen engagé, faisait applaudir son «ami» Abdel Wahid lors d’un meeting à la Mutualité contre le «génocide» au Darfour et l’aidait à régler ses notes d’hôtel.
(1) Signé seulement par une sous-faction du SLM (Mouvement de libération du Soudan), celle dirigée par Minni Minawi.
De l’autre, la relance du processus politique afin d’amener les rebelles ayant refusé l’accord de paix d’Abuja du 6 mai 2006 (1) à le rejoindre : d’où la convocation d’une conférence de paix à Tripoli, en Libye, le 27 octobre. La paix et une force pour y veiller : l’une ne peut aller sans l’autre.
Chicaneries. Mais depuis une quinzaine de jours, tout cet édifice est en train de s’effondrer. La force mixte, qui sera la plus importante mission de maintien de la paix de l’histoire de l’ONU, a pris du retard. Khartoum, soutenu par l’Union africaine, qui veut se refaire une réputation et remplir ses caisses, rejette tout envoi de Casques bleus occidentaux. Les chicaneries soudanaises ne sont pas seules responsables du retard. Les bailleurs de fonds occidentaux traînent pour débloquer l’argent, notamment les hélicoptères indispensables sur un terrain aussi difficile.
Enfin, plusieurs pays ayant promis des troupes hésitent depuis l’attaque de Haskanita, le 29 septembre, lorsque dix soldats de l’Amis ont été massacrés par des assaillants non identifiés. Une semaine plus tard, le même village a été incendié, semble-t-il par l’armée. A mesure que la conférence de paix de Tripoli approche, la violence reprend, alimentée par les groupes rebelles qui veulent s’imposer à la table des négociations ou par les tribus arabes qui se voient comme les grandes oubliées, ou par le pouvoir, pressé d’achever son entreprise de nettoyage ethnique.
Factions. La conférence de paix de Tripoli s’annonce de plus en plus compromise. Malgré les efforts déployés par les envoyés spéciaux de l’ONU et de l’Union africaine, Jan Eliasson et Selim Ahmed Selim, les deux principaux groupes rebelles, refusent d’y participer : le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) de Khalil Ibrahim et le Mouvement de libération du Soudan (SLM) d’Abdel Wahid al-Nour. Les deux leaders, exilés respectivement au Tchad et en France, sont affaiblis. Depuis la paix ratée d’Abuja, la rébellion a explosé en de multiples factions, dont la justification est surtout la soif de pouvoir et la défense des intérêts tribaux.
Pour la communauté internationale, le refus d’Al-Nour, qui vit à Paris, est le plus gênant à cause de sa popularité parmi les centaines de milliers de déplacés.
En France et aux Etats-Unis, les deux pays occidentaux les plus en pointe dans la gestion du dossier du Darfour, l’intransigeance du chef du SLM commence à lasser. A tel point que Bernard Kouchner a publiquement évoqué la semaine dernière une possible «expulsion» d’Abdel Wahid al-Nour tout en disant ne pas la souhaiter. Il est déjà loin le temps où le ministre, alors simple citoyen engagé, faisait applaudir son «ami» Abdel Wahid lors d’un meeting à la Mutualité contre le «génocide» au Darfour et l’aidait à régler ses notes d’hôtel.
(1) Signé seulement par une sous-faction du SLM (Mouvement de libération du Soudan), celle dirigée par Minni Minawi.
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