Et pourtant, il s'agit d'un segment stratégique pour Danone, qui souhaite faire progresser ses "nutricaments" alors que ses ventes de produits laitiers et d'eaux en bouteille déclinent en raison de la crise.
Les opérations de croissance externe dans ce secteur, et dans celui de la nutrition infantile, devraient jouer un rôle majeur dans le déploiement de cette stratégie alors que le groupe français a bouclé fin juin une augmentation de capital d'un peu plus de trois milliards d'euros.
"Alors que les gens prennent de plus en plus conscience de l'importance d'être en bonne santé, je crois que les produits santé offrent d'énormes opportunités de croissance", souligne Eric Scher, analyste auprès de Bernstein Research.
"Ces activités progressent vite et dégagent des marges élevées. Je pense même qu'elles peuvent afficher des marges à deux chiffres durablement", ajoute-t-il.
Le spécialiste note toutefois qu'il n'existe pas de cible évidente qui permettrait à Danone d'accroître instantanément ses parts de marché sur ce segment.
"Je ne pense pas qu'il va y avoir de changement radical. (Cette croissance) se fera au moyen de petites acquisitions et en intensifiant (les efforts) dans les marchés où ils (Danone) sont absents", ajoute-t-il.
Le pôle de nutrition médicale de l'entreprise, qui rassemble les marques Nutricia et Neocate, fabrique des aliments liquides destinés aux patients hospitalisés dans l'incapacité d'avaler des aliments classiques, des compléments alimentaires pour les personnes âgées à l'appétit diminué et des produits sur mesure pour les victimes d'allergies ou d'épilepsie.
ACQUISITIONS
En 2008, ces activités n'ont généré qu'un dixième du chiffre d'affaires dégagé par la vente de produits laitiers. Elles ont néanmoins totalisé 854 millions d'euros contre 133 millions d'euros en 2007, grâce à l'acquisition du néerlandais Numico, spécialiste de la nutrition infantile et médicale, pour 12,3 milliards d'euros.
Danone a bouclé le mois dernier une augmentation de capital afin de réduire sa dette (11,26 milliards fin 2008) et de se donner l'oxygène nécessaire pour d'éventuelles acquisitions.
Les sociétés spécialisés dans la nutrition sont regardées de près, a précisé récemment Emmanuel Faber, le directeur général délégué. "Cette industrie va faire l'objet d'une consolidation au cours des prochaines années et nous avons l'intention d'être un contributeur actif à cette consolidation", avait-il dit.
Danone a démarré son activité en 1919 en vendant des yaourts destinés à améliorer le transit intestinal des enfants de l'après Première guerre mondiale.
Quelque 90 ans plus tard, certains analystes estiment que la société est trop dépendante des produits laitiers, parfois sensibles en période de récession, et son cours de Bourse a perdu sa prime historique.
Le titre se traite 13,9 fois ses résultats estimés 2009, un multiple qui atteint 14,3 pour son rival suisse Nestlé.
Depuis le 1er janvier, l'action Danone a marqué un recul de près de 14% tandis que celle de Nestlé est restée stable. L'indice DJ Stoxx européen du secteur a de son côté progressé d'un peu plus de 4%.
Nestlé a réduit son exposition aux produits laitiers à 17% de son chiffre d'affaires annuel et bénéficie, comme le britannique Unilever, de ses efforts de diversification.
Chez Danone, le chiffre d'affaires des produits laitiers s'est élevé à 8,7 milliards d'euros l'an passé, représentant plus de 50% de ses ventes totales. Au quatrième trimestre, la croissance n'a été que de 1,7%.
Au 1er trimestre, les ventes à périmètre comparable des produits laitiers et des eaux en bouteille ont baissé alors que la branche nutrition médicale a signé la meilleure performance du groupe avec une croissance de près de 11%.
Le renforcement de cette branche pourrait aider l'action Danone à récupérer une partie de la prime dont elle bénéficiait ces dernières années.
La société Fresenius Kabi, filiale du groupe allemand Fresenius et numéro un européen de la nutrition médicale, prévoit cette année une augmentation de son chiffre d'affaires de 25 à 30% à périmètre constant.
Pour autant, Danone ne devrait pas renoncer au développement de la division des produits laitiers et pourrait tenter une percée aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Italie, tout en poursuivant son offensive dans les pays émergents.
"Tant que les produits laitiers représenteront au moins 50% des ventes, ils seront déterminants pour l'orientation du titre", résume Marco Gulpers chez ING Financial Markets, ajoutant que le redressement du marché pourrait intervenir d'ici la fin de l'année.
Source: Reuters via Yahoo News
Les opérations de croissance externe dans ce secteur, et dans celui de la nutrition infantile, devraient jouer un rôle majeur dans le déploiement de cette stratégie alors que le groupe français a bouclé fin juin une augmentation de capital d'un peu plus de trois milliards d'euros.
"Alors que les gens prennent de plus en plus conscience de l'importance d'être en bonne santé, je crois que les produits santé offrent d'énormes opportunités de croissance", souligne Eric Scher, analyste auprès de Bernstein Research.
"Ces activités progressent vite et dégagent des marges élevées. Je pense même qu'elles peuvent afficher des marges à deux chiffres durablement", ajoute-t-il.
Le spécialiste note toutefois qu'il n'existe pas de cible évidente qui permettrait à Danone d'accroître instantanément ses parts de marché sur ce segment.
"Je ne pense pas qu'il va y avoir de changement radical. (Cette croissance) se fera au moyen de petites acquisitions et en intensifiant (les efforts) dans les marchés où ils (Danone) sont absents", ajoute-t-il.
Le pôle de nutrition médicale de l'entreprise, qui rassemble les marques Nutricia et Neocate, fabrique des aliments liquides destinés aux patients hospitalisés dans l'incapacité d'avaler des aliments classiques, des compléments alimentaires pour les personnes âgées à l'appétit diminué et des produits sur mesure pour les victimes d'allergies ou d'épilepsie.
ACQUISITIONS
En 2008, ces activités n'ont généré qu'un dixième du chiffre d'affaires dégagé par la vente de produits laitiers. Elles ont néanmoins totalisé 854 millions d'euros contre 133 millions d'euros en 2007, grâce à l'acquisition du néerlandais Numico, spécialiste de la nutrition infantile et médicale, pour 12,3 milliards d'euros.
Danone a bouclé le mois dernier une augmentation de capital afin de réduire sa dette (11,26 milliards fin 2008) et de se donner l'oxygène nécessaire pour d'éventuelles acquisitions.
Les sociétés spécialisés dans la nutrition sont regardées de près, a précisé récemment Emmanuel Faber, le directeur général délégué. "Cette industrie va faire l'objet d'une consolidation au cours des prochaines années et nous avons l'intention d'être un contributeur actif à cette consolidation", avait-il dit.
Danone a démarré son activité en 1919 en vendant des yaourts destinés à améliorer le transit intestinal des enfants de l'après Première guerre mondiale.
Quelque 90 ans plus tard, certains analystes estiment que la société est trop dépendante des produits laitiers, parfois sensibles en période de récession, et son cours de Bourse a perdu sa prime historique.
Le titre se traite 13,9 fois ses résultats estimés 2009, un multiple qui atteint 14,3 pour son rival suisse Nestlé.
Depuis le 1er janvier, l'action Danone a marqué un recul de près de 14% tandis que celle de Nestlé est restée stable. L'indice DJ Stoxx européen du secteur a de son côté progressé d'un peu plus de 4%.
Nestlé a réduit son exposition aux produits laitiers à 17% de son chiffre d'affaires annuel et bénéficie, comme le britannique Unilever, de ses efforts de diversification.
Chez Danone, le chiffre d'affaires des produits laitiers s'est élevé à 8,7 milliards d'euros l'an passé, représentant plus de 50% de ses ventes totales. Au quatrième trimestre, la croissance n'a été que de 1,7%.
Au 1er trimestre, les ventes à périmètre comparable des produits laitiers et des eaux en bouteille ont baissé alors que la branche nutrition médicale a signé la meilleure performance du groupe avec une croissance de près de 11%.
Le renforcement de cette branche pourrait aider l'action Danone à récupérer une partie de la prime dont elle bénéficiait ces dernières années.
La société Fresenius Kabi, filiale du groupe allemand Fresenius et numéro un européen de la nutrition médicale, prévoit cette année une augmentation de son chiffre d'affaires de 25 à 30% à périmètre constant.
Pour autant, Danone ne devrait pas renoncer au développement de la division des produits laitiers et pourrait tenter une percée aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Italie, tout en poursuivant son offensive dans les pays émergents.
"Tant que les produits laitiers représenteront au moins 50% des ventes, ils seront déterminants pour l'orientation du titre", résume Marco Gulpers chez ING Financial Markets, ajoutant que le redressement du marché pourrait intervenir d'ici la fin de l'année.
Source: Reuters via Yahoo News