Un proche conseiller de Mahmoud Abbas, Nabil Abou Rdeneh, a répondu en appelant les 22 Etats de la Ligue arabe représentés à se montrer "réaliste". "Nous ne suivrons pas ceux qui ont des intérêts particuliers", a-t-il dit sur la chaîne de télévision panarabe Al-Jazira.
Les dirigeants de la Ligue devaient renouveler leur soutien à la reprise des pourparlers de paix au Proche-Orient, mais l'appel de Damas et Tripoli reflète la frustration et la colère croissantes face à l'attitude d'Israël, qui continue de construire à Jérusalem-Est alors que les Palestiniens veulent faire de ce secteur traditionnellement arabe la capitale de leur futur Etat indépendant. Israël considère Jérusalem comme sa capitale "éternelle et indivisible".
Le Président syrien Bachar el-Assad a ainsi appelé Mahmoud Abbas à rejeter la stratégie pour la paix soutenue par les Etats-Unis et à reprendre la lutte armée contre l'Etat hébreu, selon deux délégués ayant requis l'anonymat. Il a aussi demandé aux autres pays arabes, y compris l'Egypte et la Jordanie, qui ont conclu des accords de paix avec Israël, de rompre tout contact avec cet Etat car "le prix de la résistance n'est pas plus élevé que le prix de la paix".
Le dirigeant libyen Moammar Kadhafi a pour sa part prévenu qu'il comptait retirer son soutien à l'initiative de paix lancée par la Ligue arabe à Beyrouth en 2002, selon ces mêmes sources. Ce plan prévoit l'échange de territoires contre la paix avec Israël.
Au début du mois, les pays arabo-musulmans se sont montrés favorables à l'ouverture de quatre mois de négociations israélo-palestiniennes indirectes, sous l'égide des Etats-Unis, avant de menacer de retirer leur soutien à ces pourparlers quand Israël a annoncé un nouveau projet immobilier à Jérusalem-Est.
Samedi, Mahmoud Abbas a exhorté les pays impliqués dans la recherche d'un règlement au Proche-Orient à faire pression sur l'Etat hébreu pour qu'il cesse toute colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Il a déclaré que les Palestiniens ne signeraient aucun accord de paix tant qu'Israël "occuperait" la partie orientale de la Ville sainte. Il a aussi accusé le gouvernement de Benyamin Nétanyahou de créer à Jérusalem une situation de fait empêchant la conclusion de tout accord. L'Autorité a par ailleurs demandé aux Etats membres de la Ligue arabe de donner des millions de dollars pour les Palestiniens vivant à Jérusalem-Est.
Un nombre inhabituel de dirigeants, dont le président égyptien Hosni Moubarak -en convalescence après une opération chirurgicale mais son Premier ministre assure l'intérim- et le roi Abdallah d'Arabie saoudite, plutôt pro-occidentaux, étaient absents au sommet accueilli par la Libye.
Source: AP via Yahoo
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