D'après Moussa Mounkaila, chauffeur de la présidence, les commandos ont fait irruption alors qu'une réunion avec les ministres du gouvernement était en cours. Selon Amadou Traoré, journaliste qui travaillait sur place, on est depuis sans nouvelle de Mamadou Tandja.
Aucun responsable du gouvernement n'était joignable, et la radio nationale n'a pas mentionné les événements en cours dans l'après-midi.
La France a demandé à ses ressortissants à Niamey de rester chez eux, selon le ministère des Affaires étrangères. Un diplomate ayant requis l'anonymat s'est refusé à tout commentaire, indiquant seulement que Paris tentait de faire la lumière sur des événements encore confus.
Tout avait commencé dans l'après-midi, lorsque des tirs d'armes automatiques ont retenti pendant une quinzaine de minutes dans les environs de la présidence. Le centre de Niamey a été déserté, les habitants se réfugiant chez eux.
Cette tentative de coup d'Etat intervient après plusieurs mois de tensions au Niger entre le président Tandja et l'opposition, qui l'accuse de dérives totalitaires.
En mai 2009, le chef de l'Etat a dissout le Parlement, opposé à l'organisation d'un référendum en août lui permettant de prolonger son second mandat au-delà de son terme officiel, en décembre dernier. La décision était légale mais, en juin, Mamadou Tanjda a invoqué des pouvoirs extraordinaires pour gouverner par décret. Or, la Constitution du Niger n'autorise le président à agir ainsi qu'en cas de menace grave sur le pays, et avec un Parlement en place pour empêcher d'éventuels abus de pouvoir.
Quelques jours plus tard, la Cour constitutionnelle a jugé illégal ce référendum. Mamadou Tanjda a réagi par décret en dissolvant la Cour et en la remplaçant par une autre dont il avait choisi les membres. L'opposition protestent depuis contre l'acharnement à rester au pouvoir de Tandja, jusque là élu puis réélu lors d'élections jugées équitables.
Pays du sud du Sahara, frappé par la sécheresse et la désertification, le Niger a connu trois coups d'Etat entre 1974 et 1999. Le pays, qui figure parmi les moins développés selon l'index des Nations unies, a un taux de 70% d'illettrisme parmi sa population, et le plus fort taux de natalité au monde.
Dans la soirée, deux ministres retenus dans la salle du Conseil des Ministres ont déclaré, au téléphone, que les militaires avaient emmené le Président Tandja sans pouvoir préciser où.
Source: AP via Yahoo