Dans ce geste fort et symbolique, les Israéliens voyaient non seulement la fin d'une guerre avec leur plus grand voisin mais aussi l'espoir de relations chaleureuses avec le peuple d'à côté. Les événements ne se sont pas exactement déroulés ainsi.
Trente ans plus tard, les deux pays marquent cette semaine l'anniversaire d'un traité historique signé à Washington dans le sillage des accords de Camp David de 1978, et aujourd'hui connu en Israël sous l'expression de "paix froide".
Le gouvernement israélien met en garde ses citoyens qui souhaiteraient visiter l'Egypte contre les menaces posées par les militants islamistes radicaux. Les relations culturelles et commerciales entre les deux pays sont minimes. Les Egyptiens entretenant des liens professionnels avec Israël doivent s'en cacher, sous peine d'être confrontés à la censure, et l'Egypte reconnaît à peine l'anniversaire.
Reste que sur trois décennies, ces relations glaciales ont offert aux deux voisins exactement ce dont ils avaient besoin: la paix et la stabilité avec leur plus grand ennemi. "L'accord de paix a fait ses preuves au fil des ans", observait l'ambassadeur d'Israël en Egypte Shlomo Cohen mercredi. Son extension ne va pas sans "problèmes" mais "sur le plan de la sécurité, de la politique, de l'économie et à d'autres niveaux", il est "positif".
Les commandants militaires des deux pays se retrouvent régulièrement pour coordonner des questions de défense, notamment liées à la longue frontière, largement dépourvue de clôture, qui court dans le désert et à la frontière sud de la Bande de Gaza avec l'Egypte.
Des commissions conjointes sont actives dans les domaines de l'économie et de l'agriculture, et des milliers d'Egyptiens se rendent en Israël pour une formation dans le secteur agricole, selon le ministère israélien des Affaires étrangères. L'accord a également apporté à l'Egypte des milliards de dollars d'aide américaine.
Si l'Egypte critique régulièrement la politique israélienne à l'égard des Palestiniens, Le Caire fait office de médiateur important entre les parties. L'Egypte tente actuellement de favoriser un cessez-le-feu et un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas au pouvoir dans la Bande de Gaza. Elle accueille aussi des pourparlers de réconciliation entre le Hamas, radical, et son rival modéré, le Fatah, soutenu par les Occidentaux.
Shlomo Cohen se plaint néanmoins de ce que la paix au niveau officiel n'ait pas creusé son sillon jusqu'à l'homme de la rue en Egypte. "Elle doit atteindre le coeur des gens et c'est ce qui manque", a-t-il confié à la radio israélienne. "Au cours des prochaines années, nous devrons travailler afin que le peuple et la société égyptienne l'adoptent." Le diplomate a noté qu'il n'avait été invité à aucune célébration au Caire. Signe, peut-être, "qu'il n'y a pas d'événements".
Mercredi soir, le gouvernement israélien a marqué l'anniversaire du traité par une réception. Au nombre des invités de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni figurait l'ambassadeur égyptien Yasser Reda, qui a failli boycotter l'événement pour protester contre la nomination attendue de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman au poste de chef de la diplomatie dans le futur gouvernement.
Le dirigeant d'Israel Beitenou avait provoqué un scandale en Egypte l'an dernier lorsqu'il avait estimé que le président Hosni Moubarak pouvait "aller en enfer" en raison de son refus de se rendre en Israël. Les Egyptiens ont semble-t-il décidé d'assister à la réception car la désignation de Lieberman n'a pas été officiellement approuvée.
Lors d'une conférence à Jérusalem mercredi, M. Reda a estimé que le traité israélo-égyptien de 30 ans devait servir de base à une paix globale dans la région. Il a appelé Israël à embrasser un plan de paix proposé par la Ligue arabe, qui offre une paix globale en échange de l'acceptation d'un Etat palestinien indépendant sur toutes les terres capturées en 1967. Tout en estimant que ce plan pouvait servir de base à des négociations, Israël a exprimé certaines réserves.
Au Caire, Hossam Zaki, porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, a souligné que son pays considérait l'anniversaire comme une occasion de réfléchir "sur ce qui a été accompli et ce qui pourrait être accompli".
Pour la diplomate israélienne Amira Aron, les relations entre Israéliens et Egyptiens pourraient s'améliorer si les deux parties en finissaient avec les stéréotypes négatifs. Une personne qui apprendre "à mieux connaître son voisin en a moins peur", note-t-elle. "Cela prendra beaucoup" de "temps, mais nous allons dans la bonne direction".
Source: Yahoo News
Trente ans plus tard, les deux pays marquent cette semaine l'anniversaire d'un traité historique signé à Washington dans le sillage des accords de Camp David de 1978, et aujourd'hui connu en Israël sous l'expression de "paix froide".
Le gouvernement israélien met en garde ses citoyens qui souhaiteraient visiter l'Egypte contre les menaces posées par les militants islamistes radicaux. Les relations culturelles et commerciales entre les deux pays sont minimes. Les Egyptiens entretenant des liens professionnels avec Israël doivent s'en cacher, sous peine d'être confrontés à la censure, et l'Egypte reconnaît à peine l'anniversaire.
Reste que sur trois décennies, ces relations glaciales ont offert aux deux voisins exactement ce dont ils avaient besoin: la paix et la stabilité avec leur plus grand ennemi. "L'accord de paix a fait ses preuves au fil des ans", observait l'ambassadeur d'Israël en Egypte Shlomo Cohen mercredi. Son extension ne va pas sans "problèmes" mais "sur le plan de la sécurité, de la politique, de l'économie et à d'autres niveaux", il est "positif".
Les commandants militaires des deux pays se retrouvent régulièrement pour coordonner des questions de défense, notamment liées à la longue frontière, largement dépourvue de clôture, qui court dans le désert et à la frontière sud de la Bande de Gaza avec l'Egypte.
Des commissions conjointes sont actives dans les domaines de l'économie et de l'agriculture, et des milliers d'Egyptiens se rendent en Israël pour une formation dans le secteur agricole, selon le ministère israélien des Affaires étrangères. L'accord a également apporté à l'Egypte des milliards de dollars d'aide américaine.
Si l'Egypte critique régulièrement la politique israélienne à l'égard des Palestiniens, Le Caire fait office de médiateur important entre les parties. L'Egypte tente actuellement de favoriser un cessez-le-feu et un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas au pouvoir dans la Bande de Gaza. Elle accueille aussi des pourparlers de réconciliation entre le Hamas, radical, et son rival modéré, le Fatah, soutenu par les Occidentaux.
Shlomo Cohen se plaint néanmoins de ce que la paix au niveau officiel n'ait pas creusé son sillon jusqu'à l'homme de la rue en Egypte. "Elle doit atteindre le coeur des gens et c'est ce qui manque", a-t-il confié à la radio israélienne. "Au cours des prochaines années, nous devrons travailler afin que le peuple et la société égyptienne l'adoptent." Le diplomate a noté qu'il n'avait été invité à aucune célébration au Caire. Signe, peut-être, "qu'il n'y a pas d'événements".
Mercredi soir, le gouvernement israélien a marqué l'anniversaire du traité par une réception. Au nombre des invités de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni figurait l'ambassadeur égyptien Yasser Reda, qui a failli boycotter l'événement pour protester contre la nomination attendue de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman au poste de chef de la diplomatie dans le futur gouvernement.
Le dirigeant d'Israel Beitenou avait provoqué un scandale en Egypte l'an dernier lorsqu'il avait estimé que le président Hosni Moubarak pouvait "aller en enfer" en raison de son refus de se rendre en Israël. Les Egyptiens ont semble-t-il décidé d'assister à la réception car la désignation de Lieberman n'a pas été officiellement approuvée.
Lors d'une conférence à Jérusalem mercredi, M. Reda a estimé que le traité israélo-égyptien de 30 ans devait servir de base à une paix globale dans la région. Il a appelé Israël à embrasser un plan de paix proposé par la Ligue arabe, qui offre une paix globale en échange de l'acceptation d'un Etat palestinien indépendant sur toutes les terres capturées en 1967. Tout en estimant que ce plan pouvait servir de base à des négociations, Israël a exprimé certaines réserves.
Au Caire, Hossam Zaki, porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, a souligné que son pays considérait l'anniversaire comme une occasion de réfléchir "sur ce qui a été accompli et ce qui pourrait être accompli".
Pour la diplomate israélienne Amira Aron, les relations entre Israéliens et Egyptiens pourraient s'améliorer si les deux parties en finissaient avec les stéréotypes négatifs. Une personne qui apprendre "à mieux connaître son voisin en a moins peur", note-t-elle. "Cela prendra beaucoup" de "temps, mais nous allons dans la bonne direction".
Source: Yahoo News
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