Les motivations et les enjeux
LES MOTIVATIONS DES ELECTEURS ET DES CANDIDATS:
"En effet, qu'il s'agisse des motivations des électeurs ou des candidats, l'élection d'un Chef d'Etat n'est plus le véritable enjeu du premier tour de l'élection présidentielle.
S'agissant des électeurs, ils ne votent pas, ou peu, au premier tour pour le candidat qu'ils souhaiteraient voir à la tête du pays. Nous nous risquerons même à affirmer que beaucoup de ces citoyens ne voudraient pas voir finalement élu le candidat pour lequel ils ont voté au premier tour.
Car au premier tour, on vote pour soutenir un courant « idéologique » au sein d'un parti, on vote pour marquer son appartenance à une communauté d'intérêts, ou encore pour sanctionner le pouvoir en place. On vote pour exprimer une opinion ou une insatisfaction plus que pour élire quelqu'un. Le « vrai » vote, le choix d'un chef pour l'Etat, est retardé au second tour.
S'agissant des candidats au premier tour de l'élection du Président de la République, beaucoup n'espèrent pas être élus. Il s'agit de candidatures de témoignage. Cette échéance électorale est devenue l'occasion pour les partis et leurs candidats de tester leur audience, et ce, dans la perspective des élections législatives.
En effet, un candidat qui recueille plus de 5% des suffrages au premier tour permet à son mouvement de gagner en crédibilité, et présage d'un bon résultat aux élections législatives. Dépasser les 8%, et le candidat devient un interlocuteur incontournable de la scène politique, avec des sièges de ministrables à la clef pour sa formation politique.
Ce n'est pas ce que doit être l'élection du Président de la République."
LES ENJEUX:
"Les conséquences de ces comportements électoraux sont importantes.
Tout d'abord les conditions d'organisation du scrutin présidentiel deviennent difficiles, alors que l'importance de cette échéance électorale commande la transparence, gage de bonne démocratie.
On peut également regretter le morcellement de la vie politique à travers les affrontements fratricides au sein des formations politiques, qui participent incontestablement au discrédit actuel de la classe politique.
Enfin, le scrutin majoritaire à deux tours entraîne une bipolarisation naturelle de la vie politique. Sera élu celui qui emportera la conviction du plus grand nombre, ce qui tend à favoriser plus les hommes de compromis que les représentants des partis extrémistes (qu'ils soient de droite ou de gauche).
La sélection opérée au premier tour doit permettre à la majorité de se reconnaître dans un des deux candidats restant en lice au second tour. Tel n'a manifestement pas été le cas lors de la dernière élection du Président de la République.
A l'aube de la campagne pour la prochaine élection du Président de la République en 2007, il nous semble nécessaire d'ouvrir une réflexion sur le scrutin."
"En effet, qu'il s'agisse des motivations des électeurs ou des candidats, l'élection d'un Chef d'Etat n'est plus le véritable enjeu du premier tour de l'élection présidentielle.
S'agissant des électeurs, ils ne votent pas, ou peu, au premier tour pour le candidat qu'ils souhaiteraient voir à la tête du pays. Nous nous risquerons même à affirmer que beaucoup de ces citoyens ne voudraient pas voir finalement élu le candidat pour lequel ils ont voté au premier tour.
Car au premier tour, on vote pour soutenir un courant « idéologique » au sein d'un parti, on vote pour marquer son appartenance à une communauté d'intérêts, ou encore pour sanctionner le pouvoir en place. On vote pour exprimer une opinion ou une insatisfaction plus que pour élire quelqu'un. Le « vrai » vote, le choix d'un chef pour l'Etat, est retardé au second tour.
S'agissant des candidats au premier tour de l'élection du Président de la République, beaucoup n'espèrent pas être élus. Il s'agit de candidatures de témoignage. Cette échéance électorale est devenue l'occasion pour les partis et leurs candidats de tester leur audience, et ce, dans la perspective des élections législatives.
En effet, un candidat qui recueille plus de 5% des suffrages au premier tour permet à son mouvement de gagner en crédibilité, et présage d'un bon résultat aux élections législatives. Dépasser les 8%, et le candidat devient un interlocuteur incontournable de la scène politique, avec des sièges de ministrables à la clef pour sa formation politique.
Ce n'est pas ce que doit être l'élection du Président de la République."
LES ENJEUX:
"Les conséquences de ces comportements électoraux sont importantes.
Tout d'abord les conditions d'organisation du scrutin présidentiel deviennent difficiles, alors que l'importance de cette échéance électorale commande la transparence, gage de bonne démocratie.
On peut également regretter le morcellement de la vie politique à travers les affrontements fratricides au sein des formations politiques, qui participent incontestablement au discrédit actuel de la classe politique.
Enfin, le scrutin majoritaire à deux tours entraîne une bipolarisation naturelle de la vie politique. Sera élu celui qui emportera la conviction du plus grand nombre, ce qui tend à favoriser plus les hommes de compromis que les représentants des partis extrémistes (qu'ils soient de droite ou de gauche).
La sélection opérée au premier tour doit permettre à la majorité de se reconnaître dans un des deux candidats restant en lice au second tour. Tel n'a manifestement pas été le cas lors de la dernière élection du Président de la République.
A l'aube de la campagne pour la prochaine élection du Président de la République en 2007, il nous semble nécessaire d'ouvrir une réflexion sur le scrutin."
La démocratie dans un goulot d'étranglement?
"Le nombre de candidatures était de sept en 1969 et six en 1965. En 1974, 12 personnes s'étaient présentées au premier tour de l'élection présidentielle. Ce nombre avait conduit le Conseil constitutionnel à demander un relèvement du nombre de signatures nécessaires à cette candidature. Ceci a permis une baisse notable des candidatures aux élections présidentielles suivantes : 10 en 1981, 9 en 1988 et 1995.
Mais le filtre (500 signatures de grands électeurs) ne semble plus opérant : 16 candidats ont pu réunir les 500 signatures en 2002. Cette offre politique est trop large et inutile : 9 candidats n'ont pas atteint 5%.
5 des 16 candidats n'ont même pas frôlé les 3%."
" ... le paysage politique français actuel ne présage pas d'un meilleur déroulement du scrutin en 2007. Le climat social est tendu, ce qui a tendance à favoriser les votes contestataires au premier tour. Les deux grands partis sont bien plus divisés qu'en 2002. Pas moins de 13 personnalités politiques se sont déjà déclarées candidates. Il est fort probable que les candidatures seront aussi nombreuses en 2007 qu'en 2002. "
Lire le dossier complet sur le site internet du Sénat
Mais le filtre (500 signatures de grands électeurs) ne semble plus opérant : 16 candidats ont pu réunir les 500 signatures en 2002. Cette offre politique est trop large et inutile : 9 candidats n'ont pas atteint 5%.
5 des 16 candidats n'ont même pas frôlé les 3%."
" ... le paysage politique français actuel ne présage pas d'un meilleur déroulement du scrutin en 2007. Le climat social est tendu, ce qui a tendance à favoriser les votes contestataires au premier tour. Les deux grands partis sont bien plus divisés qu'en 2002. Pas moins de 13 personnalités politiques se sont déjà déclarées candidates. Il est fort probable que les candidatures seront aussi nombreuses en 2007 qu'en 2002. "
Lire le dossier complet sur le site internet du Sénat
Les rumeurs
Des rumeurs ont circulé, laissant entendre que la réforme aurait pour objectif de faire barrage à l'extrême droite. JM Le Pen et ses militants s'amusent sans doute beaucoup.
Si elle n'a pas d'autre vertu, la rumeur dévoile au moins la cible qu'elle veut berner.
Elle désigne également, en ne les abordant surtout pas, les problèmes plus cruciaux qu'elle veut masquer. Ici, la grande absente est la nécessaire redéfinition des antagonismes politiques. Le clivage droite/gauche est parfaitement désuet. Mais, motus: que deviendraient les politiques qui n'ont pas su s'en démarquer? Il y a fort à parier qu'ils iraient au placard.
Si elle n'a pas d'autre vertu, la rumeur dévoile au moins la cible qu'elle veut berner.
Elle désigne également, en ne les abordant surtout pas, les problèmes plus cruciaux qu'elle veut masquer. Ici, la grande absente est la nécessaire redéfinition des antagonismes politiques. Le clivage droite/gauche est parfaitement désuet. Mais, motus: que deviendraient les politiques qui n'ont pas su s'en démarquer? Il y a fort à parier qu'ils iraient au placard.
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