La ville, capitale de l'Etat du Plateau, dans le centre du pays, vit en état de siège. Des militaires en tenue de camouflage ont monté des positions de tir dans les rues. Ils patrouillent à bord de blindés. Un couvre-feu sévère est imposé, douze heures par jour.
A Dogo Nahawa, les assaillants ont été décrits par les survivants comme des 'bergers' de l'ethnie Fulani qui avec les Haoussa forment le gros des musulmans de la région, la ceinture centrale du pays, située au contact d'un nord majoritairement musulman et d'un sud à dominante chrétienne. Jos a fait partie de la zone d'influence du sultanat de Sokoto, plus au nord, avant la colonisation, avec une tradition de résistance à l'islamisation, avant de devenir une capitale régionale pour les missionnaires chrétiens dès le début du XXe siècle.
Depuis les années 1990, des tensions sont nées entre communautés, sur fond de rivalités politiques. En 2001, s'est ouvert un cycle de violence. Des milliers de morts, déjà, lors d'épisodes qui semblent s'accélérer. Deux cents victimes lors du 'dimanche sanglant', quelques semaines après des massacres qui avaient fait trois cents victimes parmi des musulmans.
A Dogo Nahawa, la brutalité de la dernière attaque saute aux yeux. Les morts ont été enterrés dans des fosses communes à la sortie de ce village qui, peu à peu, est rattrapé par l'agglomération de Jos dont la population a doublé en dix ans. Les assaillants ont méticuleusement incendié plusieurs dizaines de maisons, avec de l'essence qu'ils avaient apportée, essayant d'y piéger des habitants.
Source: Lemonde.fr via Yahoo
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