Enfants du G8
Le "G8 n'a pas respecté ses engagements", a martelé Dounantié Dao, directeur exécutif de la Coalition africaine dette et développement (CAD-Mali), un des organisateurs de ce contre-sommet, qui se tient jusqu'à jeudi à Sikasso, "capitale" du coton du Mali, un des pays les plus pauvres au monde.
Citant les chiffres d'ONG "crédibles", il a affirmé que "8 milliards de dollars (5,9 milliards d'euros) d'aides à l'Afrique ont manqué en 2006". "Nous connaissons maintenant la stratégie du G8. C'est un peu d'annulation de la dette, mais pas d'augmentation de l'aide au développement, sinon l'Afrique sera debout!", a-t-il poursuivi, lors d'ateliers tenus mercredi.
"Ce qu'il faut, c'est l'annulation de la dette et concomitamment, il faut augmenter l'aide au développement", a-t-il lancé, sous les acclamations du public. Plusieurs intervenants ont aussi dénoncé "la fausse promesse" du G8 qui, en Ecosse en juin 2005, s'était engagé à augmenter son aide annuelle pour le développement de l'Afrique.
"Prenons une calculette, nous sommes très loin du compte. Voilà la réalité", a déclaré Mme Barry Aminata Touré, présidente du CAD-Mali.
Le G8 avait alors pris deux engagements: annuler la dette multilatérale des 18 pays les plus démunis et doubler le montant annuel de l'aide à ces nations d'ici 2010, par rapport à 2004, soit 50 milliards de dollars en plus.
Seul, le premier objectif a été atteint.
Mercredi, le pape Benoît XVI a appelé les membres du G8 à respecter leurs promesses d'aide au développement, particulièrement envers l'Afrique.
Les altermondialistes réunis depuis lundi soir réclament en outre la dissolution de la Banque mondiale, qui serait remplacée par une "Banque du sud" pour un "développement social".
"Ce n'est pas de l'utopie. Les études ont démontré que c'est faisable. Notre développement, c'est d'abord notre affaire", a ajouté Mme Barry.
Et pour dénoncer les subventions agricoles des pays du Nord, qui pénalisent sinon ruinent les productions du Sud, les altermondialistes de Sikasso ont présenté une petite pièce de théâtre, devant plusieurs centaines de spectateurs.
Sur la scène, une mère de famille, son époux et un paysan évoquent "leurs souffrances". Au milieu du sketch, le paysan vocifère: "Vous les riches, vous êtes les assassins de notre développement, c'est injuste! Respectez au moins vos engagements!".
Tonnerre d'applaudissements dans la salle. Le paysan raconte alors "ses misères": Il cultive le coton avec ses douze enfants. Le prix du kilo de l'or blanc est fixé à l'extérieur. Les producteurs des pays développés reçoivent des subventions. Résultat, le coton africain est bradé.
"Les économies du sud devenant moins compétitives, notamment à cause du poids de la dette, il est impossible de vaincre des maladies comme le paludisme, le sida, et de consacrer une part importante du budget des pays du sud à l'éducation, à la lutte contre la pauvreté", ajoute le père de famille.
"Ce sketch que vous venez de voir, c'est la triste réalité", conclut Ali Touré, un économiste sénégalais.
Source: TV5 Infos Afrique en pièce jointe:
Citant les chiffres d'ONG "crédibles", il a affirmé que "8 milliards de dollars (5,9 milliards d'euros) d'aides à l'Afrique ont manqué en 2006". "Nous connaissons maintenant la stratégie du G8. C'est un peu d'annulation de la dette, mais pas d'augmentation de l'aide au développement, sinon l'Afrique sera debout!", a-t-il poursuivi, lors d'ateliers tenus mercredi.
"Ce qu'il faut, c'est l'annulation de la dette et concomitamment, il faut augmenter l'aide au développement", a-t-il lancé, sous les acclamations du public. Plusieurs intervenants ont aussi dénoncé "la fausse promesse" du G8 qui, en Ecosse en juin 2005, s'était engagé à augmenter son aide annuelle pour le développement de l'Afrique.
"Prenons une calculette, nous sommes très loin du compte. Voilà la réalité", a déclaré Mme Barry Aminata Touré, présidente du CAD-Mali.
Le G8 avait alors pris deux engagements: annuler la dette multilatérale des 18 pays les plus démunis et doubler le montant annuel de l'aide à ces nations d'ici 2010, par rapport à 2004, soit 50 milliards de dollars en plus.
Seul, le premier objectif a été atteint.
Mercredi, le pape Benoît XVI a appelé les membres du G8 à respecter leurs promesses d'aide au développement, particulièrement envers l'Afrique.
Les altermondialistes réunis depuis lundi soir réclament en outre la dissolution de la Banque mondiale, qui serait remplacée par une "Banque du sud" pour un "développement social".
"Ce n'est pas de l'utopie. Les études ont démontré que c'est faisable. Notre développement, c'est d'abord notre affaire", a ajouté Mme Barry.
Et pour dénoncer les subventions agricoles des pays du Nord, qui pénalisent sinon ruinent les productions du Sud, les altermondialistes de Sikasso ont présenté une petite pièce de théâtre, devant plusieurs centaines de spectateurs.
Sur la scène, une mère de famille, son époux et un paysan évoquent "leurs souffrances". Au milieu du sketch, le paysan vocifère: "Vous les riches, vous êtes les assassins de notre développement, c'est injuste! Respectez au moins vos engagements!".
Tonnerre d'applaudissements dans la salle. Le paysan raconte alors "ses misères": Il cultive le coton avec ses douze enfants. Le prix du kilo de l'or blanc est fixé à l'extérieur. Les producteurs des pays développés reçoivent des subventions. Résultat, le coton africain est bradé.
"Les économies du sud devenant moins compétitives, notamment à cause du poids de la dette, il est impossible de vaincre des maladies comme le paludisme, le sida, et de consacrer une part importante du budget des pays du sud à l'éducation, à la lutte contre la pauvreté", ajoute le père de famille.
"Ce sketch que vous venez de voir, c'est la triste réalité", conclut Ali Touré, un économiste sénégalais.
Source: TV5 Infos Afrique en pièce jointe:
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