Plus de chômeurs à l'ANPE en janvier, le gouvernement prend note

Le nombre de chômeurs inscrits en catégorie 1 a augmenté de 0,7% (+13.200) à 1.910.500 en janvier, en données corrigées des variations saisonnières.

La baisse mesurée sur un an est ramenée à -8,4%, contre -9,3% en décembre.

La catégorie 1 de l'ANPE sert de baromètre officiel depuis 1995. Elle ne retient que les personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n'ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé.

"Les autres indicateurs disponibles sur le marché du travail sont bien orientés", a néanmoins estimé la ministre de l'Emploi, Christine Lagarde, citant des "créations d'emplois restées vigoureuses au 4ème trimestre" et "l'emploi dans l'intérim qui s'est redressé au 4ème trimestre".

Les Français semblent en revanche plus pessimistes en février sur les perspectives d'évolution du chômage, selon l'indicateur Insee de la confiance des ménages, publié également jeudi.

Si l'on prend en compte les personnes déclarant un petit boulot en plus de leur recherche d'emploi (catégories 1 + 6), dont le nombre est en plein essor depuis dix ans, le regain d'inscriptions à l'ANPE observé en janvier a atteint +1,4% à 2,379 millions.

Au cours des trois derniers mois, ce sont les inscriptions consécutives à un CDD (+3,4%) ou une mission d'intérim (+0,7%) qui ont augmenté.

Après des mois de polémiques, le ministère ne publie plus depuis septembre aucune estimation mensuelle de taux de chômage à partir des chiffres ANPE.

Le collectif Les autres chiffres du chômage (ACDC), qui avait largement contribué à la polémique, a d'ailleurs reproché jeudi au gouvernement de continuer à commenter chaque mois "en dépit du bon sens" les statistiques de l'ANPE, pourtant "loin de refléter fidèlement les tendances du marché du travail".

Le prochain taux de chômage sera publié le jeudi 6 mars pour le quatrième trimestre 2007, juste avant le premier tour des élections municipales.

Le Premier ministre François Fillon a déjà laissé entendre qu'il serait, sans surprise, en baisse.

Le chômage a entamé une décrue en 2006, pour tomber à 7,9% au troisième trimestre 2007 sans compter les départements d'outre-mer (DOM).

Si l'Insee a raison, il devrait continuer à baisser, quoique moins vite, pour s'établir et stagner à 7,7% au premier semestre 2008.

Selon Mme Lagarde, les difficultés de recrutement de certaines entreprises justifient plus que jamais la réforme, promulguée il y a huit jours, qui va permettre la création d'une nouvelle structure pour l'orientation, l'indemnisation et le contrôle des chômeurs, France Emploi, issue de la fusion opérationnelle de l'ANPE avec le régime d'assurance-chômage (Unedic).

Promesse de campagne du candidat Sarkozy, la fusion ANPE-Unedic doit apporter un meilleur service aux demandeurs d'emploi et aux entreprises.

Pour ses détracteurs, la réforme risque de transformer le service public de l'emploi en un outil de coercition, davantage au service des entreprises que des salariés ayant perdu leur travail, qui seront conduits à en reprendre un autre, même éloigné de leurs aspirations professionnelles ou salariales.

Parallèlement, les modalités d'indemnisation vont être revues au printemps, et la législation sur le contrat de travail sera révisée à l'été.

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