France: coup d'envoi d'un exercice budgétaire périlleux

La Cour des comptes donne ce mercredi le coup d'envoi des travaux d'établissement du budget de la France pour 2009, un exercice périlleux dont le gouvernement semble être le seul à attendre une amélioration.

Alors que le gouvernement promet une amélioration des comptes publics, avec un déficit ramené à 2,0% du PIB en 2009, après 2,5% en 2008 - contre 2,7% en 2007 - nombre d'observateurs et d'institutions jugent que la dégradation de la conjoncture économique devrait au contraire se traduire par un dérapage.

La Commission européenne prévoit ainsi que le déficit public de la France atteindra 3,0% en 2009, après 2,9% en 2008, l'OCDE attendant pour sa part 2,9% en 2009, après 3,0% en 2008.

La France serait ainsi le pays ayant les déficits les plus élevés dans la zone euro, pour laquelle la Commission attend en moyenne -1,1% en 2009 et -1,0% en 2008, après -0,6% en 2007.

Elle serait aussi le seul pays à atteindre la limite de 3,0% fixée par le Pacte de stabilité européen, ce qui l'exposerait à une procédure pour déficit excessif de la Commission européenne.

Anticipant ce risque, la Commission a émis fin mai une "recommandation" invitant la France à mener de front les réformes structurelles et l'assainissement budgétaire interrompu en 2007, dans un contexte de tassement de la croissance et de l'amélioration de l'emploi.

LA COUR PLUS PESSIMISTE QUE LA COMMISSION ?

Selon le quotidien La Tribune, la Cour des comptes annoncera mercredi une prévision d'un déficit structurel à 2,9% du PIB en 2008, un chiffre supérieur aux 2,8% attendus par la Commission.

Pour contenir l'hémorragie, la Cour plaiderait pour que le gouvernement mette un coup d'arrêt aux baisses d'impôt et aux réductions de charges, comme celles votées l'été dernier dans le paquet fiscal, qui réduisent les recettes de l'Etat alors que les dépenses progressent plus que le 1% sur lequel le gouvernement s'est engagé.

Pour atteindre ses objectifs annuels et la promesse de parvenir à l'équilibre des finances au plus tard en 2012, le gouvernement compte sur l'effet de ses réformes et les économie liées à la réduction du nombre de fonctionnaires et à la Révision générale des politiques publiques.

Il estime aussi que les mesures de soutien à la croissance, à travers l'incitation au travail et l'amélioration de la concurrence, permettront d'atteindre ses prévisions de hausse du PIB, supérieures à celles de la Commission ou de l'Insee.

Côté dépenses, le gouvernement doit aussi se pencher sur les comptes de la Sécurité sociale, dont le déficit est attendu à près de 9 milliards d'euros cette année, et qu'il promet d'équilibrer en 2011.

Le directeur de l'assurance maladie, dont le déficit est attendu à 4,1 milliards d'euros cette année, a présenté à cet effet mercredi dans Les Echos un plan de réduction des dépenses de 3,15 milliards en 2009.

Ce plan, qui doit être présenté jeudi au conseil de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie, comprend une baisse des prix de certains médicaments, la maîtrise des prescriptions, l'amélioration de la productivité des hôpitaux et un moindre remboursement des médicaments pour les personnes atteintes d'affections de longue durée.

Le ministre du Budget, Eric Woerth, a toutefois assuré que le gouvernement ne prévoyait "aucune remise en cause du remboursement à 100% des affections longue durée" et que ces mesures n'étaient que des propositions.

Source: news.yahoo.com