Le scandale de Clichy-sous-Bois

Samedi après-midi, le procureur de Bobigny a déclaré, dans une conférence de presse, que la police ne poursuivait pas ces jeunes gens. Il faut donc, au bénéfice du doute, décharger les policiers de ce que beaucoup nommeraient une bavure.

Peu importe que les policiers aient poursuivi ces jeunes gens ou pas, ce qui compte – et plus que tout autre argument – c'est que les fuyards aient cru être pourchassés. Quoi qu'il déclare, le procureur ne parviendra pas à disculper les agents de la force publique.

Chacun admet qu'il faut traquer les grands délinquants. Le fait que des voleurs de poules – ils n'avaient vraisemblablement rien d'autre chose à se reprocher que d'habiter le quartier - en meurent, résulte de l'attitude de l'ensemble de la communauté policière et de son ministère de tutelle.

On a connu la calamité de la "France d'en bas" que Raffarin a créée et stigmatisée en ne faisant que la nommer. Pitié, épargnez-nous la racaille. Elle n'existe, la racaille, que pour soutenir un très regrettable effet d'annonce. Ce sont, en réalité, que des centaine de milliers de jeunes que la France a ratés.
Et si les politiques ne font rien, ni pour la France d'en bas, ni pour la racaille, qu'au moins ils apprennent à maîtriser leur discours.