Le BA.2.86 et l'Eris : De Nouveaux Visages du Covid-19 Menacent de Bouleverser l'Équilibre Sanitaire

Durant la saison estivale de 2023, les experts de la santé ont remarqué une hausse dans les cas de Covid-19, alimentant les craintes d'une résurgence épidémique. Bien que la situation ne soit pas aussi catastrophique qu'en 2020, des questions se posent sur l'état actuel de la santé publique. Deux nouveaux arrivants dans le monde des variants du SARS-CoV-2 attirent particulièrement l'attention de la communauté scientifique et de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : le BA.2.86, connu également sous le nom de "Pirola," et l'EG.5, surnommé "Eris."

Alors que le variant Eris a déjà provoqué une vague d'infections, notamment chez les enfants en Catalogne, c'est le variant Pirola qui suscite une inquiétude croissante. En effet, ce dernier comporte plus de 40 mutations significatives, certaines ayant potentiellement un impact sur les réponses immunitaires. Il a été détecté pour la première fois en Catalogne le 15 août et a depuis été identifié dans plusieurs autres pays, notamment le Danemark, Israël, le Royaume-Uni, et les États-Unis.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS, a récemment annoncé lors d'une conférence avec les ministres de la santé du G20 que ce variant est désormais sous étroite surveillance, mettant en exergue l'importance de la vigilance mondiale.

Alors que l'impact réel du Pirola demeure flou, il présente des similarités avec les augmentations massives de cas que l'on a connues fin 2021 avec l'arrivée de l'Omicron. Le variant Delta avait également suscité de grandes inquiétudes parmi les organisations sanitaires internationales.

T. Ryan Gregory, un biologiste canadien renommé en virologie, a déclaré qu'il n'y avait jusqu'à présent que six cas recensés dans le monde de ce nouveau variant, et que cinq d'entre eux n'avaient pas été transmis par une personne clairement identifiée comme étant symptomatique. Néanmoins, le nombre de mutations de ce variant, plus de 30 changements d'acides aminés dans sa protéine de pointe par rapport à l'Omicron BA.2, est une raison suffisante pour le surveiller de près.

En France, bien que aucun cas de Pirola n'ait été détecté pour le moment, les autorités sanitaires restent sur le qui-vive. Cyril Cohen, directeur du laboratoire d'immunothérapie de l'Université Bar Ilan, souligne que le nombre élevé de mutations du Pirola pourrait lui permettre d'être très différent des souches actuellement en circulation, posant ainsi un risque d'échappement immunitaire même chez les individus vaccinés ou ayant déjà contracté la maladie.

Trois ans et demi après le début de la pandémie de Covid-19, la menace demeure. Les nouveaux variants Pirola et Eris soulèvent des questions cruciales sur la gestion future de cette crise sanitaire. Les scientifiques et les organisations de santé du monde entier restent vigilants, prêts à faire face à ces nouveaux défis. Leur surveillance et leur étude restent cruciales pour évaluer les risques, surtout pour les populations les plus vulnérables, comme les personnes sévèrement immunodéprimées. Cela souligne l'importance de la prévention, de la vaccination, et surtout de la vigilance.