Inondations dans l'Ouest : Décrue en cours mais vigilance maintenue

Dans le département de la Loire-Atlantique, les inondations continuent d’affecter plusieurs communes, dont Fégréac, située au sud de Saint-Nicolas-de-Redon. Les secteurs de la maison de l’éclusier du Bellion, Pont-Miny et Barrisset restent particulièrement touchés. Bien que le niveau du canal de Nantes à Brest ait commencé à baisser depuis jeudi 30 janvier, les dégâts sont déjà significatifs.

Des cabanons et des jardins ont été entièrement submergés, bien qu’aucune évacuation n’ait été nécessaire dans cette commune.

La vigilance rouge pour les crues a été levée samedi matin dans les départements de l’Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de la Loire-Atlantique, mais ces zones restent en vigilance orange. Huit départements au total, dont la Somme, l’Oise, le Val-d’Oise, l’Eure et la Sarthe, sont toujours concernés par des alertes pour crues. 

Selon les prévisions de Vigicrues, bien que la tendance soit à l’amélioration, les niveaux des cours d’eau restent élevés et le retour à la normale pourrait prendre plusieurs jours.

Un anticyclone s’est installé sur une grande partie du pays, favorisant les décrues. Cependant, les dynamiques sont lentes, et les autorités appellent à la prudence, notamment dans les zones où les niveaux d’eau restent critiques.

Trois ministres se sont rendus à Redon samedi matin pour constater les dégâts et rencontrer les habitants. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et la ministre déléguée chargée de la Ruralité, Françoise Gatel, ont visité les zones touchées. Leur présence vise à rassurer les populations et à coordonner les efforts de secours.

À Redon, environ 150 habitants ont dû être évacués. La mairie a mis en place une cellule d’écoute et de soutien psychologique pour accompagner les sinistrés. Une cagnotte solidaire a également été lancée en partenariat avec la Croix-Rouge pour venir en aide aux personnes affectées par les inondations.

Dans la commune d’Avessac, en Loire-Atlantique, une quinzaine de personnes ont été évacuées de chez elles. Le maire, Hubert du Plessis, a organisé des navettes en barque pour permettre aux habitants de regagner leurs maisons en toute sécurité. "On accompagne les gens jusqu’à chez eux en bateau et après, on les ramène", explique-t-il. Le pic de crue a atteint 6,35 mètres dans la nuit de jeudi à vendredi, inondant plusieurs habitations.

Les habitants des zones touchées expriment leurs inquiétudes, notamment face au risque de pillages. Dominique, une sinistrée d’Avessac, confie : "On a peur de se faire cambrioler, d’ajouter du malheur au malheur." Pour prévenir ces risques, des rondes de surveillance ont été organisées par les riverains. La mairie d’Avessac anticipe déjà la phase de nettoyage et recense des volontaires pour aider les sinistrés à remettre en état leurs habitations.

À Saint-Nicolas-de-Redon, la zone commerciale a été entièrement inondée, affectant des enseignes comme Leclerc et des stations-service. Des gendarmes en bateau ont été déployés pour surveiller les environs et éviter tout acte de pillage.

Les inondations ont également perturbé les infrastructures locales. En Ille-et-Vilaine, 69 routes ont été coupées, notamment dans le secteur de Redon, et la circulation des trains entre Rennes et Redon reste interrompue. Environ 190 foyers sont privés d’électricité dans la Loire-Atlantique, selon les derniers chiffres communiqués par les autorités.

Malgré ces difficultés, aucune victime n’a été signalée dans le département. Les efforts se concentrent désormais sur la gestion de la décrue et le soutien aux populations affectées. Les autorités locales et nationales continuent de surveiller la situation de près, tout en préparant les mesures nécessaires pour faciliter le retour à la normale.